?xml version="1.0" encoding="UTF-8"?> PixAgain » Policier http://pixagain.org Critiques, Tests, Avis, Dossiers, Previews... Mon, 18 Nov 2013 23:50:41 +0000 fr-FR hourly 1 http://wordpress.org/?v=3.7.1 Heritage : L’Impasse (Brian De Palma) /heritage-limpasse-brian-de-palma/ /heritage-limpasse-brian-de-palma/#comments Fri, 28 Jun 2013 15:09:20 +0000 /?p=8285 L'Impasse 2Dix ans après la sortie de Scarface, Al Pacino retrouve Brian De Palma pour notre plus grand plaisir. Le moins que l’on puisse dire c’est que nous sommes en présence d’une œuvre atypique du cinéaste qui ne laissera personne insensible, comme en témoigne la réception plus que mitigée lors de sa sortie en salle en 1993, tant le film a pu diviser aussi bien la critique que le public. Pourtant il est aujourd’hui clair que L’Impasse est devenu l’une des œuvres majeures de la filmographie de Brian De Palma; il aura fallu près de deux décennies pour réhabiliter ce chef-d’œuvre du film noir.

Comment expliquer un tel revirement alors que le film, accablé par les critiques, semblait destiné à rester dans l’ombre de son illustre aîné : Scarface ? C’est le soutien d’un grand nombre de défenseurs qui va amorcer le retour au premier plan du film, et qui va rendre justice au travail exceptionnel sur certaines scènes magnifiques tant par la maîtrise technique que par la manière dont le cinéaste traite de façons différentes l’univers de la pègre : là où Scarface dépeint un milieu ultraviolent et malsain, L’Impasse semble plus posé et surtout plus oppressant. Pourtant, malgré cette opposition évidente, les deux films semblent se faire écho. En effet, il est difficile de ne pas faire un lien entre Tony Montana et Carlito Brigante, l’un étant dévoré par l’ambition, l’autre n’aspirant qu’à la rédemption. Le scénario est signé David Koepp, à qui l’on devra notamment ceux de Jurassic Park, Spider-Man ou encore Hypnose (Stir of Echoes), le tout porté par un casting impeccable avec Al Pacino, Sean Penn ou encore Penelope Ann Miller.

L’intrigue nous entraine à New York dans les années 70, Carlito Brigante (Al Pacino), ancienne figure emblématique de la pègre, vient d’être libéré après 5 ans de prison par son avocat véreux David Kleinfeld (Sean Penn), et aspire à une vie rangée loin du monde de la pègre. Il retrouve Gail (Penelope Ann Miller), la femme qu’il aime, et désire mener une existence paisible avec elle loin de New York. Mais Carlito va se rendre compte à ses dépens qu’il ne sera pas facile de tourner le dos à son passé…

Le film démarre par un générique sublime en noir et blanc, où Carlito est grièvement blessé par balles sur le quai d’une gare sous les yeux terrorisés de celle qu’il aime. Alors proche de la mort, il se remémore pendant son transport aux urgences les évènements qui l’on conduit à cet instant tragique. Dès le début, le cinéaste reprend un procédé déjà utilisé dans certains classiques du film noir américain, où la fin nous est dévoilée dès le commencement. On peut notamment citer comme référence Boulevard du Crépuscule (Sunset Blvd)  de Billy Wilder. Le plus surprenant dans cette séquence d’introduction est le mouvement de la caméra qui s’incline et tourne sur elle-même, prenant des angles excessifs qui confèrent à la scène une dimension presque surréaliste, à la manière d’un rêve. Nous assistons à la scène à travers les yeux du personnage, puis progressivement nous nous détachons de lui pour terminer sur son visage, comme pour convier le spectateur à pénétrer l’âme du personnage. Ainsi le scénario se présente sous la forme d’une boucle où le spectateur assiste à l’histoire de Carlito à travers ses pensées, rendant son récit plus intimiste; se crée alors un suspense presque hitchcockien, nous amenant tout au long du film à espérer la rédemption tant attendue par le personnage.

Impasse_1_Carlito

La force du récit réside aussi dans sa construction : on assiste à une véritable tragédie humaine où le personnage, animé par une volonté sans faille de s’arracher de cet univers sombre, ne peut échapper à la main du destin. Le personnage interprété par Al Pacino est un ancien malfrat fatigué qui ne sait plus où se trouve sa place dans un monde qu’il ne reconnaît plus; son seul désir est de mener une vie paisible mais l’environnement dans lequel il évolue ne cesse de lui rappeler son passé, inspirant crainte et admiration.

1511201212467596Carlito n’est plus que l’ombre de ce qu’il a été, il erre tel un mort-vivant dans un monde où les codes ont changé, où les malfrats n’ont plus aucun sens de l’honneur, ce qu’illustre la séquence de la fusillade dans la salle de billard où Carlito est obligé d’avoir recours – contre son gré – à la violence afin de sortir de ce piège. L’idée dans cette séquence est de jouer avec la tension du spectateur en introduisant le premier moment de suspense du film : Carlito accompagne son cousin qui effectue un deal avec l’un des trafiquants mais quelque chose ne tourne pas rond et il commence à échafauder un plan. Le moment-clé intervient avec un gros plan irréaliste sur les lunettes d’un des trafiquants, où l’on voit le reflet d’un individu armé. Le reste de l’action est extrêmement rapide : Carlito neutralise les malfrats proches de lui. L’affrontement contre le leader est très dynamique dans sa mise en images : un travelling latéral vers la gauche suit Carlito alors qu’un mouvement de caméra en sens inverse accompagne son adversaire, montrant ainsi que son instinct et ses réflexes sont toujours aussi affutés. La suite de la scène, en dehors du bar, résume assez bien le combat que le personnage aura à mener tout au long du film lorsqu’il dit : «Je ne cherche pas les merdes, elles me tombent dessus, je me sauve, elles me courent après, il doit bien y avoir un moyen de les semer».

cpt-2011-08-21-10h57m49s1291La symbolique du « piège », c’est bien là que le film prend sa dimension unique. Alors que l’on partage avec Carlito la joie de sa libération, tout retombe rapidement, laissant place à une inquiétude croissante qui peut se lire sur son visage à mesure que l’on avance dans le film. Carlito est partagé car sa détermination de changer se heurte à un passé qui ne cesse de le harceler sous toutes ses formes, à commencer par son ami David Kleinfeld, interprété par un Sean Penn méconnaissable mais tout à fait sublime dans le rôle de l’avocat véreux carburant à la poudre et sombrant progressivement dans une paranoïa qui aura pour conséquence une descente aux enfers presque irréversible pour Carlito. Un plan du film montre cette dualité du personnage qui oscille entre le bien et le mal lorsque Carlito somme Benny Blanco, un jeune malfrat qui le porte en admiration,  de ne plus jamais mettre les pieds au night-club ; la caméra filme en gros plan son visage, une partie est sombre tandis que l’autre baigne dans la lumière.

La mise en scène particulièrement réussie de Brian De Palma, en plus de nous tenir en haleine, a la particularité de nous faire ressentir cette impression d’étau se refermant peu à peu sur le personnage. Le fait de vivre les évènements du point de vue de Carlito influe directement sur notre jugement, certainement une manière de mieux comprendre sa nature à travers ses états d’âme. Comme lui, nous nous sentons oppressés et nous nous débattons pour nous en sortir, rendant ainsi le personnage interprété par Al Pacino plus humain et plus attachant, au point d’espérer un dénouement heureux alors que tout semble déjà acté.

L'impasse 7Pour mieux accentuer l’aspect dramatique du film, Brian De Palma intègre une romance au cœur de son récit entre Carlito et Gail, une danseuse interprétée par Penelope Ann Miller, qui sera en quelque sorte la motivation nécessaire au personnage pour ne pas succomber à ses anciens démons. Le cinéaste aura su en capter toute l’intensité sans pour autant que cette romance en devienne kitch, le tout s’articulant tellement bien avec l’intrigue. La séquence la plus remarquable est certainement le moment où Carlito, dans l’embrasure de la porte (léger clin d’œil à Shining ?), entrevoit le reflet de Gail se déshabillant dans le miroir, l’invitant à briser la chaîne retenant la porte qui les sépare, ce qu’il fait aussitôt. A ce moment précis la caméra opère un mouvement rotatif autour des deux amants, comme pour symboliser le transport des sentiments dans un tourbillon de passion sur la musique You are so beautiful de Joe Cocker faisant presque penser à une autre séquence romantique célèbre du cinéma entre Patrick Swayze et Demi Moore dans Ghost, sorti trois ans plus tôt.

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La partition musicale composée par Patrick Doyle est d’ailleurs l’un des moteurs essentiels de la mise en scène. Il s’agit de la première collaboration du compositeur avec Brian De Palma, pour un résultat de très bonne facture puisque la musique semble parfaitement s’accorder à chaque situation du film ; on a vraiment l’impression que chacun des thèmes musicaux a été pensé pour mieux dépeindre les sentiments et émotions des protagonistes. On distingue d’ailleurs deux types de musique, la première étant celle que je viens d’énoncer, s’avérant nécessaire à encadrer les moments forts de la mise en scène, et la seconde reprenant simplement des classiques de la musique disco représentative du monde de la nuit dans les années 70.

L’intrigue du film bascule au moment où Carlito, se sentant redevable de David pour sa remise en liberté, décide de lui porter secours quand celui-ci est contraint de faire échapper de prison un grand ponte de la mafia new-yorkaise à qui il a dérobé une énorme somme d’argent, au risque d’anéantir définitivement ses chances de respectabilité. La séquence du bateau sur le fleuve, aux alentours de la prison flottante de Rikers, teintée d’un bleu nuit presque irréel et emprisonnée dans la brume, symbolise le moment précis où Carlito n’aura plus la moindre emprise sur un destin qui irrémédiablement lui échappe. David se débarrasse du chef mafieux et de son fils devant un Carlito totalement décontenancé car il se rend compte que les actes de David viennent de les condamner : «Quand on franchit une certaine limite, on ne peut pas revenir en arrière. Le point de non-retour, Dave l’avait franchi, et moi avec, ce qui veut dire que je suis du voyage.» Dès lors, la machine implacable du destin est en marche, précipitant les évènements à un rythme effréné, où chacun des protagonistes aura des comptes à rendre.

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Le point culminant de L’Impasse intervient avec la séquence finale où s’exprime tout le savoir-faire de technicien de Brian De Palma pour faire monter la tension des spectateurs. Carlito devient la cible de tueurs à la solde de l’une des puissantes familles mafieuses (dont le chef a été tué par David comme énoncé précédemment). Cette poursuite haletante débute dans le métro new yorkais où la caméra suit les déplacements de Carlito de wagon en wagon, talonné de près par ses poursuivants; la scène est entrecoupée de plusieurs plans extérieurs qui accentuent l’aspect confiné de l’espace, laissant un champ de manœuvre restreint à Carlito pour semer les tueurs.

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De Palma introduit dans cette séquence une autre action en montage alterné où Gail attend Carlito à la gare ; on observe que le cinéaste choisit de cadrer la pendule avant de venir se placer sur elle, ce qui n’est pas anodin car la pendule symbolise la course contre la montre dans laquelle Carlito est engagé. Alors qu’il est quasiment piégé à une station, un groupe d’officiers de police fait son entrée et l’action est momentanément suspendue au profit d’un suspense redoublant en intensité. La suite de la poursuite nous amène au Grand Central Terminal de Manhattan où l’on retrouve d’autres procédés techniques que le cinéaste affectionne particulièrement. En effet, la scène se décompose sous la forme de plusieurs plans-séquence d’une fluidité parfaite lorsque Carlito tente de se cacher dans la gare, impliquant le spectateur à suivre tous ses déplacements. Le cinéaste utilise même toutes les possibilités du décor à sa disposition pour représenter plusieurs actions simultanément en incorporant plusieurs cadres dans l’image. 900_carlitos_way_blu-ray7xL’action se poursuit avec la scène de l’escalator où se déroulera la fusillade peu de temps après. On notera aussi le placement de la caméra dans certains plans – par exemple le cinéaste nous offre la possibilité de suivre l’action d’un autre point de vue en filmant la scène d’en haut, procédé qu’utilisait Alfred Hitchcock dans certains de ses films, notamment Les Oiseaux (The Birds) où la caméra adopte le point de vue des oiseaux qui surplombent la ville. La scène de fusillade dans l’escalator fait d’ailleurs écho à un autre film de Brian De Palma, Les Incorruptibles (The Untouchables), sorti quelques années plus tôt, avec la fameuse scène de l’escalier (étant déjà une référence du chef-d’œuvre de Sergueï Eisenstein Le Cuirassé Potemkine). Bien que nous connaissions déjà le dénouement, le film tente de nous le faire oublier. En effet, le cinéaste nous implique tellement sur le plan dramatique que l’on n’imagine pas un instant que Carlito ne puisse pas s’en sortir ; nous savourons comme lui la perspective de l’avenir tant espéré qui lui tend enfin les bras. Mais nous voilà revenus au point de départ de notre récit, et la vision qui s’offre à nous semble prendre un tout autre sens : l’introduction noir et blanc conférait un aspect presque onirique à la séquence, alors que la vision de cette même séquence, cette fois-ci en couleur, agit sur nous comme un retour brutal à réalité. Le film s’achève sur une image paradisiaque qui s’anime sous les yeux de Carlito, seul vestige d’une réalité que le personnage n’aura pas l’occasion de connaître : «J’ai eu une nuit difficile. Je suis fatigué, mon amour, fatigué…».

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Brian De Palma réalise un drame humain à la beauté somptueuse et intemporelle, dont la mise en scène remarquable délaisse totalement l’aspect baroque de Scarface pour aller vers une forme de classicisme auquel le cinéaste ne nous a pas forcément habitué. L’Impasse est ainsi son œuvre la plus forte et la plus attachante, où il laisse une nouvelle fois éclater tout son génie et sa passion. Pourtant le succès ne fut pas immédiat, beaucoup de spectateurs et de critiques, encore marqués par le souvenir de Scarface, s’attendaient à voir un film dans la même lignée et il aura fallu du temps pour le réhabiliter et le considérer à sa juste valeur.


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    Critique : Cogan – Killing Them Softly (Andrew Dominik) /critique-cogan-killing-them-softly-andrew-dominik/ /critique-cogan-killing-them-softly-andrew-dominik/#comments Thu, 06 Dec 2012 19:03:34 +0000 /?p=7263 Avec L’Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford, Andrew Dominik est passé soudainement sur le devant de la scène, réalisant l’un des plus beau chefs d’oeuvre de la décennie sur un genre considéré alors comme déjà asséché de toutes idées. Son nouveau long-métrage présenté à Cannes, alors reçu de manière mitigée, a entre-temps été retitré maladroitement Cogan : Killing Them Softly en France. Andrew Dominik s’attaque cette fois-ci au cinéma policier, genre qu’il avait déjà eu l’occasion de traiter dans Chopper. De nouveau il s’éloigne de son pays d’origine qu’est l’Australie afin de concrétiser une œuvre complète en donnant une âme à un pays entier et à ses habitants. Car si il décide d’incruster son histoire en Amérique, ce n’est pas seulement pour offrir une base à son récit et profiter d’une matière déjà existante, mais bien pour la revisiter et traiter son sujet avec honnêteté.
    Difficile d’imaginer qu’Andrew Dominik puisse réaliser de nouveau le même exploit, et pourtant, c’est sans mal qu’il remet le couvert, nous offrant tout un univers, image d’une vérité souvent rejetée. Avec ce nouveau film, il nous offre une œuvre se nourrissant constamment de son contexte politique, et n’oubliant jamais qu’il repose entièrement sur une mythologie urbaine, en somme, il rend hommage à ce qui fait l’essence même du genre qu’il aborde, tout comme il avait su le faire avec le western. C’est en comprenant cette approche que l’on peut accepter tant de différences entre ses deux derniers long-métrages.

    Deux petites frappes, sous la solde d’un criminel quelconque, tentent et réussissent le braquage d’un salon de poker privé. Intervient alors Cogan, engagé pour mettre fin à cet instant de gloire, de ses actions, interviennent alors les instances cachés de la société et de la mafia liée à cette affaire.
    L’histoire de Cogan : Killing Them Softly n’est pas en soit la plus originale, s’éloignant en plus de l’oeuvre d’origine L’Art et la Manière de Higgins, ne mettant pas autant Cogan au centre de son récit, n’approfondissant délibérément pas autant la psychologie du personnage. Les personnages d’Andrew Dominik forment alors peu à peu une fresque humaine. Il n’y a ainsi aucun personnage principal, ni d’aspect manichéen, tout le récit se construit autour de chaque personnage un peu à la manière du travail de Cronenberg ou Friedkin sur Killer Joe, sauf que chez le réalisateur australien, le monde autour d’eux existe avec autant de force que ses habitants. La première et seule femme intervenant dans le récit est une prostituée, et pourtant, loin de refléter son image habituelle, à priori misogyne, il souligne le fait que ces dernières, inexistante au seins cette facette corrompue en sont pourtant les saintes, seules lumières et ancres avec la société dans laquelle évoluent ces malfrats. Et même si il est évident que Brad Pitt reste la tête d’affiche, que son iconisation est immédiate nous l’introduisant avec autant de force que sait le faire Paul Thomas Anderson, tous les personnages prennent par à l’évolution du récit, et ce, grâce à une compréhension parfaite de la part du réalisateur et de ses acteurs. Si autant de minutie aurait pu nous amener à découvrir des personnages experts, ce n’est jamais le cas, les personnages sont constamment en évolution, s’entre choquant les un les autres, malgré toutes leurs capacités, toujours prêts à s’adapter.

    Tout comme avec Jesse James, Andrew Dominik s’inscrit d’abord dans un genre avec une compréhension totale pour ensuite le revisiter entièrement et lui rendre hommage. Chaque plan est affaire de symboles, ce long couloir qu’empruntent le duo de voleur au cours de leurs braquage, est semblable au couloir de la mort. Ainsi, chaque fait est accompagné de la même inspiration visuelle. Même si l’on est bien loin du lyrisme de Jesse James, le travail effectué sur Cogan est bien loin d’être moins riche, l’on trouve notamment un scène similaire au travail spirituel et fou effectué sur Blueberry de Jan Kounen. Andrew Dominik s’attaque naturellement au genre qu’il traite, afin de ne jamais donner à son film un propos sur-réaliste, hors-sujet. Avare en plan, très sobre, allant à l’essentiel, ce parti pris lui permet une composition impressionnante de son récit. Chaque séquence se suivent avec une fluidité envoutante, les différentes histoires parallèles, chacune traitées avec autant de justesse que de profondeur, ne laissant jamais un personnage au second plan, toutes réflexions impliquent une suite, une conséquence. Mais là où l’on aurait pu s’attendre à une véritable faiblesse, là où il y aurait eu matière à être déçu, le nom de Nick Cave ne figurant pas à la place du compositeur, c’est à la musique. Et pourtant, Andrew Dominik nous montre avec autant de séduction, qu’il est bien capable d’aller encore plus loin, offrant une nouvelle dimension au travail sonore. La musique, le son, ensemble qui devient rapidement représentatif d’images masqués, devient parole performative. Ce n’est pas pour rien que l’on démarre sur Johnny Cash, symbole américain. Mais au-delà de la musique, le son accompagnant chaque mot va même jusqu’à nous offrir les images dont nous sommes amputés. Les flashbacks prennent alors forme dans nos esprits simplement à l’aide de sonorités et de paroles.

    Mais ces paroles servent aussi un autre dessein, celui du pays qu’il traite. Car au-delà de son récit d’une précision fascinante, c’est dans son message que Cogan impressionne. Andrew Dominik ne se contente par de changer les personnages de l’oeuvre d’origine, il change aussi le niveau de langage, rendant les malfrats plus philosophes que grossiers. Jamais trop vulgaires dans la parole, malgré sa quantité impressionnante, ils ne passent pas leurs temps à jurer, et ne parlent pas pour ne rien dire, mais seulement pour parler de sujets importants, de leurs vies, d’eux-même, loin des dialogues humoristiques, décalés auxquels l’on aurait pu s’attendre.
    Ces différents dialogues sont constamment accompagnés de ceux de George W.Bush et de Barack Obama, ce fond de discours, pur symbole américain, est constamment mis en parallèle avec ceux des personnages. Jusqu’à ce que Cogan fasse le choix de ne plus rester sourd, muet à ce qui ronge son pays, et de reprendre les propos qu’il entend tout comme nous tous spectateurs le faisions dans nos esprits. L’individualisme est une vérité qui doit être admise, après tout, Cogan ne semble-t-il pas être le plus heureux des hommes, libre d’aller et de faire ce qu’il veut, de garder l’anonymat quand il lui plait? Toutes les instances ne sont qu’autres mots pour désigner une pègre, elles répondent toutes aux mêmes critères, aux mêmes demandes, leurs actions sont seulement plus “dignes”, moins transparentes. Il serait chimérique que d’en croire le contraire, qu’autant de facilité ne puisse faire succomber l’Homme, et pourtant l’histoire est aussi celle de deux petits hommes, se dressant face à ce système, si bien rodé, si bien huilé. Car, si un changement doit avoir lieu, ce n’est pas dans la minorité, mais bien dans cette humanité déjà corrompue, qu’il doit naitre. Le grain de sable est toujours là pour faire dérailler la machine et c’est seulement dans cette dernière qu’il peut apparaitre, nul part ailleurs.


    Lorsqu’une partie de poker illégale est braquée, c’est tout le monde des bas-fonds de la pègre qui est menacé. Les caïds de la Mafia font appel à Jackie Cogan pour trouver les coupables. Mais entre des commanditaires indécis, des escrocs à la petite semaine, des assassins fatigués et ceux qui ont fomenté le coup, Cogan va avoir du mal à garder le contrôle d’une situation qui dégénère…


    Pour ceux qui limiteraient Andrew Dominik à L’Assassinat de Jesse James par le Lâche Robert Ford à son aspect si léché et poétique, à ses convictions humaines, seule la déception peut les attendre tant Andrew Dominik transcende de nouveau un autre genre de nouveau. Il faut accepter Cogan : Killing Them Softly comme une œuvre à part entière, dont la seule signature unique se trouve dans la technique et dans l’ambition démesuré de son réalisateur. Mais surtout, il faudra s’attendre au même résultat avec son prochain film, surement déroutant dans un premier temps, mais surtout de nouveau à d’autres antipodes cinématographiques.
    Titre Français : Cogan – Killing Them Softly
    Titre Original : Killing Them Softly
    Réalisation : Andrew Dominik
    Acteurs Principaux : Brad Pitt, Scoot McNairy, James Gandolfini
    Durée du film : 01h40min
    Scénario : Andrew Dominik d’après l’oeuvre de George V.Higgins
    Musique : Jonathan Elias & David Wittman
    Photographie : Greig Fraser
    Date de Sortie Française : 5 Décembre 2012

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    [SERIES] Sherlock – Saison #1 & Preview Saison #2 /series-sherlock-saison-1-preview-saison-2/ /series-sherlock-saison-1-preview-saison-2/#comments Sun, 04 Mar 2012 10:59:36 +0000 /?p=3413

    Ni une ni deux, après avoir fait le tour de la seconde œuvre de Guy Ritchie, plongeons nous sans hésiter cette fois-ci dans l’univers de Moffat avec un style bien particulier. Sherlock, cette série de la BBC et fraichement arrivée sur France TV, méritait de relancer cette catégorie beaucoup trop délaissée, car le rédacteur ici qui regarde surement le plus de séries boude toutes autres catégories que celle cinéma et dossier, si vous voyez de qui je parle.
    Ce Sherlock donc, crée par Moffat & Gattis, se trouve être une véritable refonte du personnage et de son univers, adieu la belle ville de Londres brumeuse et noire, c’est dans le Londres d’aujourd’hui que ces derniers ont décidés de ré-implanter Holmes et son acolyte, Watson.
    Avant de faire un petit tour du propriétaire et de rentrer plus encore dans les détails de cette fantastique série, attardons nous un instant sur le concept même de cette série, et les raisons d’un tel succès.

    Déjà, faut-il vraiment appeler « épisodes » chaques travaux de cette série? Pas sûr, on atteint tout de même des durées de 1h30, on pourrait donc qualifier ces « épisodes » de téléfilms, non pas au sens péjoratif du terme, mais dans le même sens que ceux qui ont permis à des acteurs comme Rathbone de petit à petit développer un jeu d’acteur. Revenons en donc à cette série, je ne vais pas faire une analyse de chaque épisode un par un, mais plutôt dans la globalité de cette saison qui n’en compte que 3. Avant tout, quiconque connait un tant soit peu l’univers de Doyle, ne va pas pouvoir s’empêcher, en abordant cette nouvelle version, d’être possédé par une certaine appréhension… Sherlock totalement dépendant d’un téléphone portable? On aura tout entendu.
    Mais après le premier épisode le doute se dissipe totalement. Et c’est surtout grâce à cet acteur, totalement inconnu sauf de certains cercles, qui campe le rôle du détective : Benedict Cumberbatch.


    Ce dernier, plus qu’un Watson joué par Martin Freeman futur Bilbo le Hobbit, pour l’instant mis de coté, tout du moins pour cette première saison, entre directement dans le top de mes acteurs maitrisant et ayant donné un coté unique au personnage de Doyle. Assez proche de la version donnée par Jeremy Brett, dandy mais pas trop, plutôt fou, égocentrique et totalement asocial, non pas par défaut mais par simple manque d’une utilité certaine, Benedict Cumberbatch réalise sans même un semblant de difficulté et de vacillement dans ce rôle où la pensée même du personnage et son caractère sont totalement insaisissables.
    Concernant la série en elle même, chaque épisode reprend une affaire plus ou moins connue dont a pu traiter Conan Doyle, toujours remise au gout du jour et réadaptée aux situations, changement d’objets, de protocoles ou encore d’alibis. Le tout est cohérent et fort, paradoxalement si les protagonistes sont plus jeunes que leurs ainés, ils dénotent d’une incroyable maturité à l’image, rendant le récit d’autant plus accrocheur. Si sur sa globalité on pourra pointer du doigt un épisode beaucoup moins puissant narrativement comme scénaristiquement (le second), le premier place nos personnages dans le contexte, nous montre l’aversion qu’éprouve Holmes pour le genre humain si ce n’est sur une table à la morgue, le troisième lui permet d’introduire le personnage que tout le monde attendait vu la qualité de ce Holmes : le professeur James Moriarty. Attendez vous à un choc, il est de loin pour moi l’une des illustrations du personnage la plus inventive, charismatique et folle, totalement British en passant; de ce que j’ai pu voir. Loin des personnages coincés dans leurs costumes, certes effrayants mais toujours assez semblables, Andrew Scott nous bluffe totalement, ce n’est pas dans la carrure qu’il va chercher sa dramaturgie mais dans son jeu. Mais pas un mot de plus, je vous invite plutôt à le voir à l’action, de préférence sans avoir fait de recherche sur l’acteur avant.

    Mais comme dis plus haut, le second épisode est malheureusement assez confus, le scénario se perd et ne nous emmène jamais dans l’enquête véritablement, trop d’éléments sans rapport, un milieu peu fouillé, mais si sur un film cela aurait pu ternir et même peut être mettre fin à cette aventure, de nouveau le support série prend le dessus, preuve en est, une troisième saison est en cours.
    Enfin, la véritable trouvaille technique de cette série est surement l’utilisation habile du texte, le texte directement apposé à l’image. Ce principe nous permet de suivre Holmes là où l’humain lambda tel que Watson serait tout de suite perdu, mais pas seulement, le rendu est simplement étonnant de justesse, toujours au bon endroit, au bon moment, rajoutant une dose de rire ou de compréhension selon la situation. Pas un mot à dire sur la réalisation, elle n’empiète jamais sur le rôle de Sherlock Holmes et les quelques effets filmiques de cadrages ou d’incrustations sont toujours bienvenus et ne servent qu’à mettre en valeur de manière plus qu’efficace les personnages.

    Le + de MrLichi :

    Il est crucial de souligner le travail d’écriture des personnages,  qui est tout simplement brillant pour un format comme celui ci, même si Cumberbatch crève l’écran, Watson (Martin Freeman) n’en est pas moins oublié, bien au contraire. Ils forment ainsi un duo paradoxalement antagoniste et parfaitement complémentaire, qui fait en sorte que l’alchimie et tout l’intérêt de cette série prenne forme.

    Sherlock est une véritable surprise en matière de série, mais nous ne pouvions en attendre moins d’un homme tel que Moffat, le personnage de Holmes ne s’arrête pas une seule fois et son évolution morale grace à la présence de cet être pour lui étrange et pour nous normal ne fait que commencer.
    Titre Français : Sherlock
    Titre Original : Sherlock
    Réalisation : Paul McGuigan, Euros Lyn
    Création : Steben Loffat, Mark Gatiss
    Scénario : Steben Loffat, Mark Gatiss et Stephen Thompson d’après l’oeuvre de Arthur Conan Doyle
    Nombre de Saison : 1-2-3-?
    Nombre d’Episodes par Saison : 3

    Preview Saison 2 :

    Mais ne nous contentons pas seulement de cet avis sur la première saison, car à l’occasion nous avons eu l’occasion d’être présent à la preview de la nouvelle saison de Sherlock. Même si a vrai dire cela fait un moment que j’ai bouclé cette seconde saison monstrueuse, mais soit, je ne vous parlerais que de ce premier épisode comme si je n’en avais pas vu plus.
    Après l’arrivé de Moriarty dans l’épisode précédent, les créateurs ont décidé de mettre les bouchées doubles en faisant rentrer dans la danse un autre personnage primordial de l’univers Sherlock : Irène Adler. Et par la même occasion, la série change clairement de chemin en bifurquant sur une thématique par épisode, et la première se trouve être forcément l’amour.
    Dès les premières minutes on retrouve directement le style qui avait fait le charme du troisième épisode de la précédente saison, le meilleur de celle-ci, notamment dans l’illustration démente de ce nouveau personnage. Bien sur on y retrouve le même fun et le coté décalé si propre à Moffat et aux séries anglaises.
    On notera aussi une plus grande implication du docteur Watson dans l’histoire, mais surtout une décadence intrigante du détective privé qui semble ne plus tout contrôler face à cet ennemi, Moriarty, qui peu à peu lui apparaît et va sûrement être l’un des fils conducteurs de cette nouvelle saison.
    En somme, cette seconde saison nous engage avec la même vigueur que le dernier épisode nous avait laissé, intrigué, en soif de connaître la suite des évènements. Elle ne devrait d’ailleurs pas tarder à arriver sur nos écrans. En attendant pour ceux qui auraient loupés cette première saison, je vous invite à vous rendre sur France 4 combler cette lacune !
    Et pour finir, je vous laisse sur l’interview à laquelle nous avons pu assister de Steven Moffat.

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    [CRITIQUE] Sherlock Holmes 2 : Jeu d’ombres /critique-sherlock-holmes-2-jeu-dombres/ /critique-sherlock-holmes-2-jeu-dombres/#comments Fri, 24 Feb 2012 10:36:11 +0000 /?p=3383 Re-voilà Guy Ritchie sur le devant de la scène, et de nouveau avec le personnage de Sherlock Holmes dans cet épisode nommé Jeu d’Ombres. Comme je l’avait dit dans mon dossier concernant le personnage de fiction, il s’agit surement de la dernière occasion pour Downey.Jr de prouver qu’il est fait pour incarner le personnage de Holmes.
    Mais voilà, à la différence des anciennes adaptations du personnage, tout ne repose pas sur son jeu d’acteur, Ritchie joue dans sa cour, et ce n’est bien sûr pas pour nous déplaire, mais son intervention excessive visuellement, change bien la donne. De nouveau, on est bien loin du personnage tant rêvé par les amateurs des écrits de Conan Doyle, que ce soit au niveau de son univers que de son esprit.Mais soit, on sait Ritchie habitué à assumer ses idées jusqu’au bout ne lâchant rien jusqu’à la fin, même si tout peut en être dénaturé au final.
    Il est bien sûr impossible de ne pas penser un instant à la série Sherlock quand notre avis se forge sur le film, mais tachons de minimiser cet effet, la manière dont sont abordés ces deux travaux étant totalement différents. D’un coté nous avons un blockbuster, de l’autre une série qui veut, peut-être de la même manière, revisiter l’univers de Sherlock mais qui porte ce concept jusqu’à dans sa trame, l’époque abordée étant celle que l’on côtoie chaque jour. Mais nous en parlerons bientôt dans un article traitant de la première saison, et donnant notre avis sur le premier épisode de la seconde.

    Alors que le grand Sherlock Holmes n’a plus grand chose à faire et que son acolyte le cher Watson a quitté le fameux 221b Bakerstreet pour emménager chez sa compagne, une ombre semble s’étirer de plus en plus sur les ruelles de Londres, celle du professeur Moriarty. Nullement caché, toujours à la vu de tous, ce criminel consultant doté d’une intelligence à rivaliser avec celle de Holmes, semble s’intéresser de plus en plus à celui qui nuit à ses affaires.
    Le duo va donc ainsi se reformer, et va s’intéresser de prés à ce qui fait la une de la presse, ce qui fait indirectement la publicité de ce personnage mystérieux. Car si pour le commun des mortels, il ne s’agit là que d’un attentat, d’un décès, et autres, pour Holmes, les jeux sont clairs, Moriarty l’appelle.

    Ce nouveau volet n’est pas vraiment une suite comme on en qualifierait une normalement, pratiquement aucun lien n’est réellement tissé avec son ainé, une autre affaire, une autre histoire. Même si la base de cette seconde histoire reste tout de même du fait du premier: le mariage de Watson.
    Ce sujet prédominant tout le reste dès le début de le l’histoire, on comprend sans peine dès les premières minutes qu’il va s’agir de l’élément clé du film, ou tout du moins le sujet de nombreuses discussions qui vont suivre. Si nous oublions rapidement cet élément source de situations souvent ridicules, nous n’oublions pas notre attente originelle en vue du film: l’apparition de Moriarty.
    Et quelle triste illustration du personnage, ce personnage clé du récit oscille entre le gros nounours et… pas grand chose en fait, bien loin de la prestance de son père: le défunt Richard Harris. Guy Ritchie s’est étrangement calmé sur ce personnage, beaucoup trop, même si on pourrait déjà de base critiquer le choix de l’acteur en soit souvent de marbre ou très peu expressif, on y verra un Moriarty quelconque, bien loin de la folie que notre réalisateur à pu dépeindre avec ses félons, comme dans Snatch.

    Autre personnage étonnant, en ne s’attardant pas trop sur le personnage incarné par Noomi Rapace, la première Lisbeth, qui malheureusement pour elle est dénuée de tout sens pratique, simple excuse pour engendrer une suite d’évènement, c’est dans le personnage de Myrcroft Holmes incarné par Stephen Fry que l’on est étonné, car il s’agit paradoxalement de celui qui a eu la charge de représenter la folie de l’interprétation de Ritchie: antagoniste à son original, si l’intelligence est toujours là, on est très loin du dandy qu’il devrait incarner, il tient plus d’un égocentrisme décuplé.


    Mais revenons en à notre histoire, cette dernière manque malheureusement elle aussi de finesse, bien sûr le coté blockbuster est omniprésent, mais beaucoup de scènes sont parfois dénuées de tout sens et il est dur de les relier ensemble, la conclusion amenant à la réflexion de tout ce qui a pu se passer au fil du récit restant comme dans le premier épisode le seul élément réellement travaillé. Le destin de certains personnages clés, surtout au début du récit sont eux aussi assez flous, et la débilité dont font souvent preuve de nombreux personnages figurant est simplement affligeante. Mais Ritchie joue d’une main de maitre sur son final, car il nous renvoie, à tous ceux connaissant l’œuvre de Doyle, pour la première fois à l’un de ses récits, et l’un des plus importants, je n en dirait pas plus. Mais il y a plus que ça, car une fin de ce style n’aurait pas collée avec le style qui le démarque autant des autres réalisateurs. Habilement, il clos le final avec une dernière scène nous renvoyant de nouveau au personnage atypique que Robert Downey.Jr incarne avec succès.

    Car l’une des qualités majeures, avec la réalisation sur laquelle nous reviendrons plus tard, c’est bien le jeu de Robert Downey.Jr, ce dernier assume totalement, et illustre avec brio la détresse de ce personnage bien loin du Sherlock Holmes dont nous avions l’habitude, toujours sûr de lui. Ce dernier ne pense pas comme à son habitude, un peu à la manière du Mission Impossible de Brad Bird, son cycle est brisé, à chaque fois qu’il a recourt aux techniques qu’il a pu avoir dans le premier épisode, rien ne se passe comme prévu, que ce soit à cause de son ennemi ou d’un élément extérieur. Il ne maitrise jamais réellement toute une situation, il devient en somme plus humain, même si parfois des idées totalement impensables et incroyables continuent à affluer dans sa petite tête nous étonnant toujours.
    Son compagnon Jude Law lui, incarnant de nouveau le docteur Watson, est paradoxalement mis totalement de coté alors qu’il devrait être l’un des personnages à ne pas manquer. Il devient plus comme le personnage d’origine, un observateur, relevant les faits parfois incompris pour les spectateurs. Surtout que comme je le disais, la relation des deux personnages est d’autant plus houleuse, étrange, connotant parfois d’une attraction certaine, ce qui n’est pas un défaut, mais n’apporte pas grand chose au récit.


    Mais à coté il y a la réalisation de Guy Ritchie, et plus particulièrement cette scène que l’on aperçoit dans le trailer, la scène de la forêt, à première vue brouillonne elle dénote ensuite d’une logique de cadrage et de concepts mis bout à bout avec perfection pour ne jamais nous perdre et nous couper le souffle l’espace d’un moment. Les scènes de perceptions réflexions sont elles aussi au rendez-vous, mais comme indiqué plus haut, jamais elles ne se déroulent comme elles le devraient, et surtout quand il se retrouve face à Moriarty, ce qui se passe sans réellement arriver est impressionnant dans sa fluidité et dans son mouvement de caméra.
    Enfin, techniquement, la photographie dirigé par Philippe Rousselot déjà à l’oeuvre sur le premier Sherlock Holmes de Ritchie ou encore le très bon Entretien avec un vampire, vacille à la manière de Moriarty, certaines scènes, notamment tout le travail effectué sur les villes d’Europe, ce caractère sombre et brumeux est à retenir, mais la plus part du temps, les couleurs deviennent incontrôlables, surtout le bleu que l’on retrouve sur la deuxième partie du film, véritable preuve de mauvais goût.
    La musique de Zimmer fait de nouveau son travail avec efficacité, à l’opposé de sa première bande son, il signe ici le même revers de manche qu’avec les deux premiers épisodes de Batman par Nolan.

    Tout le travail de Ritchie fini par faire perdre à ce film ce qui est réelement le plus important, Holmes, et celà au profit du grand spectacle, qui même si il est souvent maitrisé, n’est jamais que l’ombre d’un certain manque d’assurance et de risques.
    Titre Français : Sherlock Holmes 2 : Jeu d’ombres
    Titre Original : Sherlock Holmes: A Game of Shadows
    Réalisation : Guy Ritchie
    Acteurs Principaux : Robert Downey Jr., Jude Law, Noomi Rapace
    Durée du film : 02h07min
    Scénario : Michele et Kieran Mulroney d’après l’oeuvre de Arthur Conan Doyle
    Musique : Hans Zimmer
    Photographie : Philippe Rousselot
    Date de Sortie Française : 25 Janvier 2012
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    [CRITIQUE] Une Nuit /critique-une-nuit/ /critique-une-nuit/#comments Fri, 23 Dec 2011 21:23:20 +0000 /?p=2738 Avec ce film, Philippe Lefebvre renoue avec le cinéma, mais pas de la même manière que lors de ses derniers films. Cette fois-ci, pas question de retourner face à la caméra, c’est à la source qu’il veut revenir, à la réalisation.
    Humble sur sa distribution, Une Nuit est pour lui l’occasion de montrer que tout peut dépendre de l’humain, que son scénario ne dépend que d’eux. Et pourtant, il s’attaque à ce qui semble être une autre époque, celle ou le vieux Paris ressemblait à l’univers américain.
    Tout en cherchant à se baser sur les règles principales du cinéma, il se lance donc sur un sujet sans trop se risquer, notamment en ne traitant qu’un lieu, à un instant, durant un évènement.

    Paris, la nuit, un univers parallèle à cette cité somme toute paisible. Durant cet instant éphémère, le contrôle de la ville appartient à d’autres hommes, le pouvoir est détenus par l’autre coté de la loi.
    Simon Weiss, commandant de la brigade Mondaine, fait sa tournée chaque soirée dans les différents établissements qui illuminent Paris, afin de voir ceux qui ne veulent pas être vus. Alors que les nuits s’enchaînent, celle qui devait arriver un jour fini par arriver,  les gens de l’ombre veulent le faire disparaitre, tout s’enchaîne et tous veulent sa peau.

    Ces temps-ci, aborder la réalité de la situation de certains policiers est un thème qui plaît assez, avec le succès de Polisse, il est possible que ce filon soit de plus en plus mis en avant.
    Une Nuit en fait partie, traitant sans peur le sujet de la nuit à Paris, véritable être vivant créant le mythe de la capitale.
    Au-delà d’une fin totalement tiré par les cheveux et sans vrai intérêt scénaristique, ce que l’on appelle communément un twist bidon, Une Nuit nous propose tout de même un récit fort et intriguant auquel on pourrait uniquement reprocher son coté millimétré à la minute prêt.

    En revanche, le commandant Weiss, campé par Roschdy Zem, est d’une efficacité étonnante, touchant, véridique, il sait nous toucher et nous rendre participant de ce qui le concerne.
    La première à pâtir des faiblesses du scénario est Sara Forestier, même si, il faut l’avouer, soit elle a choisit d’interpréter son personnage d’une manière bien étrange, ceci pouvant soit s’expliquer plus loin dans le récit, soit elle n’a pas fait le moindre effort pour faire transparaitre le moindre sentiment face à de tels évènements. Notons le caméo de sir Ardisson profitant des plaisirs de la nuit…

    En revanche, on se perd souvent entre les personnages secondaires, et certains restent flous même à la fin du film, qui sont-ils ? Quel est leur rôle ? La seule accroche que l’on ait se trouve dans le cliché, car tous les personnages en sont dépendants. Du fils drogué renié par son père dirigeant de cette nuit, à la famille de l’ombre dirigeant tels des marionnettistes ce milieu, tout y passe.
    C’est sans doute ainsi que les choses sont, mais il ne suffit pas de peindre la réalité, il faut tout même lui rajouter un petit quelque chose.

    Malheureusement, là où Lefebvre aurait pu s’intéresser à la psychologie des personnages en se risquant à s’immiscer dans cette voiture dans laquelle ils se trouvent près de 75% du temps, jamais il ne filme vraiment ce qui s’y passe, il les survole, les oublie, et loupe de près un huit-clos splendide pour nous proposer des vues cartes postales de Paris sans grand sens et brisant le rythme la plupart du temps.
    En parlant de briser le rythme, la musique n’est pas sans défauts elle aussi, souvent inadaptée, décalée et rarement expressive des sentiments des personnages.

    Ce défaut crée un manque d’architecture, dont découle un autre souci du film : il n’a pas de genre défini. Tout au long, il se cherche entre différents registres. Parfois s’approchant du tragique, d’autre fois du suspens, pour finir sur quelques moments sur le comique. Nous même sommes perdus, le doute quant au sérieux de certaines scènes nous ronge…

    Au final, Une Nuit est un histoire imprécise et obscure tel le milieu dans lequel elle évolue. Plein de bonnes intentions, d’idées et d’un sujet qui aurait permis tellement plus, Philippe Lefebvre loupe le coche pour nous proposer un film sans grande originalité.

     

    Titre Français : Une Nuit
    Titre Original : Une Nuit
    Réalisation : Philippe Lefebvre
    Acteurs Principaux : Roschdy Zem, Sara Forestier, Samuel Le Bihan
    Durée du film : 1h40min
    Scénario : Simon Michaël, Philippe Isard, Philippe Lefebvre
    Musique : Olivier Floriot
    Photographie : Jérôme Alméras
    Date de Sortie Française : 4 Janvier 2012
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    [CRITIQUE] L’Irlandais /critique-lirlandais/ /critique-lirlandais/#comments Mon, 07 Nov 2011 22:10:30 +0000 /?p=2218 Passée la vague des comédies hollywoodiennes estivales et leurs qualités inégales (le sympathique Mes Meilleures Amies à l’inutile Bad Teacher pour ne citer que ceux-ci), voici que débarque en cette fin d’année un film qui n’est assurément pas américain, mais bien atypique.
    L’irlandais est ainsi dirigé par John Michael McDonagh, dont c’est le premier film en tant que réalisateur (il n’avait alors que seulement opéré sur un film en tant que scénariste).

    Boyle (Brendan Gleeson) est policier dans un petit village trop tranquille en Irlande. Cette quiétude va vite être troublée et il va devoir quitter le pub pour enquêter sur un énorme réseau de trafic de drogue qui à forcément choisi de s’implanter dans ce lieu reculé. Pour l’épauler, il est rejoint par un agent du FBI du nom d’Everett (Don Cheadle). Les deux hommes, qui sont a priori totalement opposés vont tant bien que mal devoir faire équipe…

    L’Irlandais a eu l’effet d’une véritable bombe à sa sortie dans son pays en réalisant l’un des plus gros box-office .Il avait aussi engrangé un grand enthousiasme lors des festivals avec des nominations au Sundance et au film britannique de Dinard (avec un prix remporté dans ce dernier), il y avait donc de quoi attendre cette comédie, qui, finalement touche plus de genres qu’on ne le pense.

    Dès les premières minutes, le spectateur entre pour ainsi dire dans le bain de ce qui va être le fer de lance de tout le film. On assiste à la découverte d’une scène de crime ou Boyle et son collègue enquêtent. Contre toute attente, tout va être fait de travers et de manière inconventionnelle, et annonce la couleur de ce que va nous offrir ce policier atypique. Et ses gestes prêtent effectivement à rire : aucun respect du défunt, chamboulement total de la scène de crime, palper le corps du mort sont autant de manières utilisées pour rendre la scène provoquante et présenter Boyle.
    Brendan Gleeson, qui est familier du grand public notamment pour son second rôle dans la saga Harry Potter où il campait Maugrey Fol’Oeil, méritait vraiment un premier rôle. Et le voilà donc ici, dans la peau de ce Boyle qu’il habite de façon si particulière tant ce personnage pourrait être réel. Mais, à l’image du film, il ne se contente pas seulement de développer un humour très british, il va faire pire en se permettant d’être raciste, et finalement très renfermé sur lui et son pays.
    Et pourtant, l’histoire de fond qui est traitée ne semble pas prêter à rire : on a droit à des meurtres de sang-froid, un important trafic de drogue, etc… Et c’est pour cela que L’Irlandais ne dépeint pas seulement la vie de ce policier politiquement incorrect, il contient aussi ses moments dramatiques au milieu des blagues salaces, toujours très bien portées par les acteurs, dont le jeu se révèle ambiguë.

    Car on remarque à de nombreux moments beaucoup d’emprunts au genre du western, d’abord dans le traitement des personnages, qui sont imprévisibles et donc enveloppés d’une sorte d’aura mystérieuse ; mais surtout au niveau de la musique et de l’ajustement de certains plans.
    L’Irlande, souvent vantée comme un superbe pays, est ainsi filmée sous un angle qui n’est probablement pas le plus avantageux, que cela soit volontaire ou non : les paysages sont mornes, l’ambiance y est morose, limite dépressive.
    Dans son ensemble, heureusement que le film est ponctué de savoureux dialogues souvent lancés en pique, car l’ennui vient assez vite, dû aux passages dépressifs du héros et de sa vie finalement assez morne.
    Malgré cela, on ressent la volonté des acteurs de bien faire, ils nous livrent une prestation à la hauteur de ce que l’on attend sur des personnages comme ceux-ci. Ainsi, le duo Gleeson/Cheadle va s’avérer explosif malgré le fait qu’il eut été totalement irrationnel de l’imaginer au début tant ils sont antagonistes. Mais encore une fois, on ne voit les voit pas assez ensemble à l’écran, mais plutôt chacun de leur côté, ce qui amène à un relâchement regretté de l’attention. Il en va de même pour Mark Strong, à la tête du trafic, peu présent, alors que son charisme et le ridicule du traitement de ces « méchants » aurait pu porter le film plus haut.

    L’Irlandais est une comédie qui mise avant tout sur la provocation et le politiquement incorrect des dialogues entre ses personnages. Si ces derniers sont très bien écrits et parfois irrésistibles, le film perd peu à peu de son intérêt face à des choix scénaristiques maladroits.

    Titre Français : L’Irlandais
    Titre Original : The Guard
    Réalisation : John Michael McDonagh
    Acteurs Principaux : Brendan Gleeson, Don Cheadle, Mark Strong
    Durée du film : 01H36
    Scénario : John Michael McDonagh
    Musique : Calexico
    Photographie : Larry Smith
    Date de Sortie Française : 21 décembre 2011
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    [CRITIQUE] SE7EN /critique-se7en/ /critique-se7en/#comments Sat, 29 Jan 2011 16:27:00 +0000 /wordpress/?p=65 SE7EN, le second film de David Fincher… et pourtant pas l’un des moindres, à peine 3 ans après sa participation à la Saga Alien, le réalisateur de Fight Club nous signe un thriller splendide et surtout un grand pas en avant dans ce genre. Il s’agit du film qui lui a valu sa place dans le monde du cinéma, le film qui l’a hissé au sein des grand noms. Et c’est tout à fait mérité il faut être franc, un scénario en béton, des acteurs en béton et tout pour choquer le néophyte s’attardant dessus.

    7 pêchés capitaux, 7 jours pour 7 crimes voilà le scénario de SE7EN, le film nous raconte l’histoire de Somerset et Mills, deux inspecteurs, l’un paré à prendre sa retraite et le second jeune arrivant ( joués respectivement par M.Freeman et B.Pitt ), qui voient les crimes les plus atroces et inimaginables se dérouler sous leurs yeux .

    “Fuckin’ Dante… poetry-writing faggot! Piece of shit, motherfucker!”

    Après un générique splendide et qui, il faut le préciser, était l’un des premiers dans son genre, mis en scène par le talenteux Kyle Cooper (que l’on connaîtra plus tard aussi pour les génériques de Metal Gear Solid 2 et 3 ou encore de l’Armée des Morts), nous introduit de suite l’ambiance du film, la préméditation ou encore, le contraste entre le bien et le mal à l’aide de couleurs monochromatiques.

    Le principe des 7 péchés capitaux est parfaitement illustré tout au long du film, je dirais même trop bien illustré on est tout de suite effrayé par celui qui a pû faire cela, dérangé, même intrigué. Chaque crime plongeant de plus en plus dans la démesure de son thème, la gourmandise, l’avarice, la paresse, l’envie, l’orgueil, la luxure ou la colère.

    D’où le point suivant, la psychologie du tueur, tout de suite très troublante et intriguante. Dans les derniers passages du film on a même le droit à un monologue très fort, nous précisant sa psychologie bien sur, mais aussi son rôle vital dans la société négligé par l’Homme selon lui.

    “What’s in the box?!”

    La mise en scène hors norme, plans très forts, précis, les couleurs ternes et le contraste élevé créent une ambiance sépulcrale, sinistre… Fincher maîtrise ici totalement son sujet, et tente de s’approcher des vieux films de genre, où seules les émotions étaient les fils conducteurs. L’attention sur les petits détails ( cahiers, décors, etc… ) rend d’autant plus le film, et surtout sa trame réaliste.

    Il nous livre ainsi un vrai polar comme on les apprécie, où l’action est minimisée, mais tout de même présente dans le juste nécessaire.

    Autre point fort, la bande son glauque à souhait signé par Howard Shore et la musique d’intro par Trent Reznor, leader de Nine Inch Nails.

    “Just a soothing, relaxing, vibrating home huh”

    Des défauts, y en a t-il seulement?
    On prévoit la fin, on la suppose on se fait des hypothèses mais au final on se trompe sur toute la ligne, le film nous étonne du début à la fin, même si personnellement j’avais prévu ce type de final (pas sur tous les petits points bien sûr).

    La seule réelle et surement unique poussière que j’ai décelé, est la psychologie diurne du personnage que l’on ne fait qu’apercevoir, par le biais de quelques lignes de l’un de ses cahiers. ( 150 000 dollars et deux mois de travail pour un passage dans le générique et une petite scène )

    PS: Si vous vous procurez le fameux collector, n’ouvrez surtout pas le livret avant d’avoir regardé le film! Sinon adieu la surprise et vous voilà spoilé sur tout le film. Ce serait dommage sur un si bon film ;) .

    Il est sans dire que SE7EN est un véritable chef d’oeuvre, une oeuvre qui nous marque l’esprit d’un fer rouge sanglant… Haa… Si seulement on pouvait nous offrir plus souvent ce type de perle.

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    Titre Français :SE7EN
    Titre Original :SE7EN
    Réalisation : David Fincher
    Acteurs Principaux : Brad Pitt, Morgan Freeman.
    Durée du film : 2h10
    Scénario : Andrew Kevin Walker
    Musique : Howard Shore
    Photographie : Darius Khondji
    Date de Sortie Française : 31 Janvier 1996
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    [CRITIQUE] Fargo /critique-fargo/ /critique-fargo/#comments Tue, 23 Nov 2010 19:15:00 +0000 /wordpress/?p=82 Tout commence dans la petite ville de Minneapolis. C’est ici que Jerry Lundegaard, vendeur de voitures (d’occasion) décide de faire enlever sa femme par deux petits malfrats sans peurs ni scrupules! Et … on sait tous que ça va mal tourner, n’est ce pas ?
    S’il existe deux frères renommés pour leurs films et leurs styles qui leur sont propres, ce sont bien les frères Coen! Mais avant des films tels que O’Brothers ou No Country For Old Men, il y a bien sûr quelque chose, et entre autres, il y a Fargo.

    Je sais ce que vous allez dire, « c’est quoi ce scénario bidon?! » Je vous répondrais que c’est peut être le cas mais ce qui nous importe, c’est surtout ce qu’en font les frères Coen. Dès les premiers passages on comprend que l’on ne se trouve pas devant n’importe quel film, la narration nous happe de suite dans le film.

    On ne peut d’ailleurs pas rester insensible aux dialogues, qui, par leur simplicité nous montrent surtout la simplicité des personnages. Ceux ci sont dotés chacun de caractères propres, chaque personnage nous accroche à sa manière. De ce coté là d’ailleurs, ils y sont allés fort: les dialogues regorgent d’humour noir bien lourd et les « Yah », « Uh » ou « Hon » ne vous laisserons pas de marbre.
    Frances McDormand endosse d’ailleurs son rôle à la perfection, jouant la policière totalement désintéressée mais pourtant si naturelle. Les autres acteurs sont des habitués du second rôle, tels que S.Buscemi ou W.H. Macy, mais chacun d’entre eux nous prouve ici son talent!

    Fargo vogue ainsi dans son histoire, une histoire qui met en scène des gens ordinaires, face à l’échec, face à des situations les amenant de nouveau à l’échec, tel un tourbillon qui ne ferait que s’accroître, un cercle vicieux, un éternel recommencement.
    Tout cela filmé simplement, sans gros effets, minimalisé. Pour transformer ce film en un véritable drame théâtral.

    Drame à connotation humoristique bien noir, Fargo est le genre de film que l’on ne peut comparer avec aucun autre film, trouver une similitude, ou même simplement classer.
    Un film à voir!
    Ah et j’oubliais… Lisez le générique jusqu’au bout…

     

    Titre Français : Fargo
    Titre Original : Fargo
    Réalisation : Joel & Ethan Coen
    Acteurs Principaux : Frances McDormand, Steve Buscemi, Peter Stormare.
    Durée du film : 01h38minutes
    Scénario : Joel & Ethan Coen
    Musique : Carter Burwell
    Photographie : Roger Deakins
    Date de Sortie Française : 4 Septembre 1996
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