?xml version="1.0" encoding="UTF-8"?> PixAgain » historique http://pixagain.org Critiques, Tests, Avis, Dossiers, Previews... Mon, 18 Nov 2013 23:50:41 +0000 fr-FR hourly 1 http://wordpress.org/?v=3.7.1 Critique : Parkland (Peter Landesman) /critique-parkland-peter-landesman/ /critique-parkland-peter-landesman/#comments Thu, 05 Sep 2013 13:00:55 +0000 /?p=8673 [one_third last="no"]Deauville[/one_third][two_third last="yes"]

FESTIVAL DU CINEMA AMERICAIN DE DEAUVILLE

Edition 2013

PREMIERE

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50 ans après l’assassinat de J.F Kennedy, la Mostra, Toronto et le festival de Deauville rendent chacun à leur manière hommage à ce triste événement. Mais tous ces festivals on en commun un film: Parkland. Réalisation d’un ancien journaliste d’investigation puis correspondant de guerre et peintre, Parkland, tiré du livre de Vincent Bugliosi : Four Days in November, semblerait s’engager sur la voie de la dénonciation impartiale. Car ce roman, au lieu de se concentrer comme tant d’autres sur les faits survenus le 22 Novembre 1963, se consacre plutôt aux événements suivant l’assassinat du 35ème président des Etats-Unis. Non seulement la théorie du complot n’est jamais réellement soulevée, évitant la redondance perpétuelle de faits déjà-vus et interprétés, mais cette période permet aussi de s’intéresser à l’impact de la mort d’un homme sur toute une population. Produit notamment par Tom Hanks, le film de Peter Landesman ne semble ainsi jamais porter la prétention de critiquer des agissements peu scrupuleux ou d’une logique douteuse dans un contexte de crise. C’est d’ailleurs sur cet élément que l’on trouvera à critiquer dans Parkland, de la part d’un journaliste d’investigation, il était normal d’attendre du film une vision plus globale et riche des événements, hors il laisse à craindre que seule la mise en scène fut considérée comme un outil de réflexion de la part de Peter Landesman, laissant de côté la complexité d’une évolution pour une linéarité bien inadaptée.

parkland 1

Parkland aurait très bien pu être un documentaire. Mais si cette oeuvre en avait pris les formes, Peter Landesman n’aurait surement pas pu évoquer ce qui semble à chaque minute lui tenir à coeur : l’émotion d’un peuple devant la perte d’un grand homme. La mort en elle même de John Fitzgerald Kennedy est entourée de mystères, mais nous en sommes las. Voir et revoir les hypothèses concernant l’assassin présumé du président ne comporte jamais l’aspect humain l’entourant. Tel un morceau de viande, en alimentant ces théories, JFK n’est aujourd’hui devant la communauté internationale que l’homme assassiné le 22 Novembre 1963. Ainsi, même si un nouveau documentaire aurait surement pu rendre hommage à ceux ayant vécu ce triste événement, Peter Landesman décide plutôt de remettre en scène l’assassinat, pour ensuite mieux déconstruire le mythe et le reconstruire autour de ceux qui ont tenté,  une minute, ou une journée plus tard, de sauver la mémoire du président. C’est ainsi que s’élance Parkland, déjà ancré dans la salle bientôt mortuaire de l’hôpital éponyme.
Pour mieux nous faire revivre les événements, Peter Landesman décide de mêler, tout du moins durant une première dizaine de minutes, images d’archive et reconstitutions. Habilement, il fait ensuite disparaitre ces premières pour laisser uniquement à la fiction la place de ce mouvoir. Peu à peu, c’est une intrigue à plusieurs enjeux que tente de faire évoluer le réalisateur : celle de l’assassin, des services secrets ou encore du témoin ayant filmé l’assassinat complet de JFK. Cependant, cette mise en place nécessite ensuite un suivi hors-normes tant les personnages se démultiplient. Il n’est ainsi pas rare de se rappeler l’existence d’un personnage à la fin du film ou d’en découvrir un au même instant. Car à l’inverse du documentaire, une fiction nécessite un scénario fort afin de garder la tension durant sa totalité. Peter Landesman ne semble pas se préoccuper de cet argument, laissant à l’Histoire le choix de suivre son propre fil, sans jamais être matée ou contrôlée. Or, de la part de ce vétéran de l’information, il aurait été surement plus judicieux de mieux ausculter certains personnages, chose qu’il ne décide que trop tard en diminuant le nombre d’intrigues en cours de route.

parkland 2

Mais au-delà de ces défauts, tares beaucoup trop importantes pour permettre au film de réellement prendre son envol, Peter Landesman réussi à construire un récit fondamentalement humain. L’hommage n’est ainsi pas dédié à l’homme, mais à ceux qui ont survécu à cette perte, à ceux qui au même instant, ont perdu un être cher. Cette sensation, très forte à travers les personnages des docteurs, l’est encore plus avec le personnage de Jackie Kennedy. Tel un ange protecteur, elle est ici loin de l’image perpétuelle de la femme courant après les morceaux de crâne de son mari. Mais c’est surtout chez les Oswald qu’un travail extraordinaire a été réalisé. Ainsi les passages les plus intéressants du film traitent de la réaction de Robert Oswald, interprété par James Badge Dale, déterminé à faire régner la justice mais aussi à respecter sa famille. Il devient alors le plus objectif parmi une meute de loup assoiffé de sang. Cette course au bouc émissaire symbolise la totalité du film. Plutôt que de pleurer un mort, il semble plus facile de combler un vide par une haine envers un homme qui pourrait être fautif de tous les malheurs du monde. Tel des fossoyeurs, incapable de supporter le regard d’un mort, tous sont pressés d’enterrer l’homme pour avancer vers un autre futur. Il est triste en faisant un tel constant de voir les erreurs de casting accompagnant de si ambitieux personnages. Paul Giamatti a lui seul semble bien déterminé à anéantir la crédibilité de chaque personnage qu’il endosse, et aucun autre protagoniste composant ce microcosme ne parvient à lui donner réellement vie. Ainsi, derrière une mise en scène des plus classiques, Parkland dévoile mais ne rétorque jamais. Coincé dans un cadre qu’il aurait fallu brisé, l’envers de l’assassinat de J.F. Kennedy est trop manichéen pour chercher chez le spectateur une confusion quelconque. Peter Landesman semblait pourtant avoir bien compris qu’en jouant sur de petits détails il était possible de caractériser la valeur d’un homme, et ainsi, lui rendre justice.


Parkland est un récit à double tranchant. Trop classique et trop ambitieux, le film manque surement simplement de visages sincères pouvant supporter de tels aveux. But à moitié accompli par Peter Landesman qui pourra parvenir à toucher, mais sans doute pas convaincre.


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    Critique : Lincoln (Steven Spielberg) /critique-lincoln-steven-spielberg/ /critique-lincoln-steven-spielberg/#comments Mon, 28 Jan 2013 21:00:13 +0000 /?p=7745 Lincoln - afficheLe personnage d’Abraham Lincoln a toujours fasciné bon nombre de réalisateurs : De David W. Griffith à John Ford pour ne citer que les talentueux, c’est cette fois-ci au tour de Steven Spielberg de s’approprier le 16e président des Etats-Unis d’Amérique. Les films calibrés pour les Oscars ayant tendance à décevoir, faut-il en attendre de même pour Lincoln ? Evidemment que non. L’un des plus grands réalisateurs américains qui s’attèle à l’un des mythes fondateurs des Etats-Unis, ce dernier campé par Daniel Day-Lewis, l’un des acteurs les plus talentueux de sa génération, il y a matière à faire rêver.
    Habitué à traiter des sujets historiques qui lui tiennent à cœur, Spielberg n’y va cette fois-ci pas de main morte : il nous offre avec Lincoln une véritable leçon d’histoire de 2h30, temps nécessaire pour brasser les quatre derniers mois de la vie du 16e président des USA.
    L’époque choisie pour le film s’étalant en pleine guerre de Sécession, il était logique de s’attendre à un film de guerre, avec une grande présence de la caméra sur divers champs de bataille, ce qu’avait fait Spielberg dernièrement avec Cheval de Guerre. Et pourtant, le réalisateur donne un ton radicalement différent à son film. Ici, il n’y aura pas de batailles, la guerre physique ne sera qu’un contrechamp invisible, pour mieux saisir ce qui se passe derrière les batailles : les débats politiques.
    En s’attaquant à un biopic de cette ampleur, il s’abstient d’une part d’imaginaire présente dans la plupart de ses autres films, pour ne s’occuper que de la réalité historique, ce qui est forcément passionnant, mais rebutera les plus réticents à ce cinéma.
    Dès sa première apparition, l’iconisation de Lincoln est évidente. Assis sur une petite estrade au milieu d’un camp de soldats, l’homme bouge peu. Par l’immense jeu de Daniel Day-Lewis, tout en retenue, mais aussi grâce au travail de la lumière, terriblement bien sculptée, l’on a affaire à un mythe, ce président semble déjà immortel, tel une statue de marbre. Mais là où il aurait logiquement pu avoir une position condescendante et transcendée d’une entité dominant les hommes, cette scène exprime toute l’essence de ce que veut nous montrer le film : Lincoln est avant tout un homme, qui a été dressé par la suite en un mythe fondateur. Et Spielberg va nous expliquer tout au long de son récit la raison de l’acquisition de cette stature. Ce sont ces premiers plans qui posent toute la réflexion attendue : bien que déjà érigé comme personnage clé, il est pourtant au niveau des soldats. Et même mieux, il leur parle, discute et rigole avec eux comme s’il parlait avec des amis de longue date. Si le ton reste tout de même solennel et les mots réservés, le président est surtout près de son peuple, à leur écoute.

    Lincoln 1

    Spielberg  fait du président un homme aux faiblesses évidentes, il ose rabaisser un mythe à un niveau humain. Pourtant, il en fait un personnage très difficile à cerner dans son traitement : le propos étant assez considérable, le film se permet de jouer sur l’humour inattendu des personnages. Si  dans l’image, Lincoln est dans l’iconisation constante à chaque plan, tandis que dans ses paroles et ses actes, c’est n’est «qu’un» homme, droit, tiraillé par le pouvoir qui l’oblige à faire des choix, il est aussi identifiable comme le simili-grand-père de toute une nation lorsqu’il raconte histoires et anecdotes à ses compatriotes en besoin d’assurance.
    Finalement, on en vient à se demander ce que Lincoln aurait été sans les gens qui l’entourent, car c’est grâce à eux qu’il est capable de grandes choses, il n’est rien sans le peuple à ses côtés.

    Très bavard mais toujours passionnant, le film cherche à étudier en profondeur les rouages politiques qui permettront en épilogue que le 13e amendement soit finalement voté. Pas toujours évident à suivre (contrainte de temps oblige), le système d’alors montre les sacrifices à essuyer pour pouvoir arriver tant bien que mal à adopter un texte de loi qui changera à jamais le cours de l’Histoire. Mais il démontre aussi d’un autre côté le conservatisme primaire de certains politiciens, freins à un progrès indispensable dont tant de gens sont morts pour qu’il arrive un jour. Ce ne sera finalement pas tant l’esclavage qui poussera certains démocrates à adopter le XIIIe amendement, que la volonté de mettre un terme à une guerre qui n’a que trop durée. Si Lincoln a eu un rôle primordial dans ce pan de l’Histoire, il n’aura tout de même pas pu changer certaines mentalités.
    Spielberg montre très peu la guerre sur les champs de bataille : il s’intéresse surtout à la politique et aux rouages du déroulement de la guerre et de l’adoption du 13e amendement, il n’y a donc ici pas de moments s’attardant sur la condition des esclaves. Ce n’est pas ce qui intéresse Spielberg (le sujet ayant déjà été traité en 1997 avec Amistad),  et l’on ne peut pas dire que ce soit une bonne idée où non, le film étant un témoignage des manigances d’un système.

    Avec un casting presque exclusivement masculin, Lincoln dépeint une époque d’hommes, et que si le problème de l’esclavage va être réglé, il restera encore beaucoup de chemin à faire avant d’atteindre un semblant d’égalité. Seule Sally Field se détache en tant que femme, et pourtant la femme du président apparaît comme quelqu’un d’extrêmement névrosée, comme un obstacle dans le parcours de son mari, qui pourtant lui porte un amour évident.

    Lincon 02

    Là où le film perd malheureusement en grandeur, c’est dans son manque d’émotions portées à l’écran. Spielberg, à défaut de casser le mythe, veut rendre son personnage avant tout humain, montré sous un angle plus sombre et parfois moins glorifié. En faisant des scènes intimes une bascule dans un récit qu’il a peur de rendre trop mou, les scènes  se voulant être chargées en émotion sont souvent beaucoup trop appuyées pour qu’elles apportent un véritable émoi. On regrette ainsi qu’il ne s’attache pas plus que cela à la cellule familiale du héros, car c’est pourtant une partie de ce qui fait la grandeur de son cinéma. On ne retrouve que quelques fragments de ces rapports, le fer de lance du cinéma de Spielberg, comme par exemple les relations père/fils difficiles, une femme aimante mais tiraillée, ne sont que survolés. Si le personnage de Lincoln, totalement occupé par son statut, n’a peut-être pas pu être assez présent pour ses proches, le scénario ne va pas forcément dans la bonne direction en adaptant ceci sur l’écran : les personnages familiaux sont distanciés du récit, les apparitions des membres de sa proche famille, trop courtes, sont là pour accentuer son rapprochement avec le peuple, mais ces scènes n’apportent pas énormément de choses en soi au récit.

    Très mature et extrêmement travaillé dans ses détails, le film est jugé académique, à tort : tout est parfait techniquement, à chaque instant la mise en scène est présente pour appuyer le propos. Ainsi, la collaboration entre Spielberg et le chef opérateur Janusz Kaminski (c’est leur 13e coopération) atteint ici des sommets, la photographie est élevée au rang de chef-d’œuvre grâce à un travail tout en clair-obscur. Les personnages, tout comme les décors, semblent peints à même l’écran, la dualité des lumières transpose l’idée de tiraillement constant dans des décisions à prendre toujours plus difficiles. L’espoir est aussi au cœur des réflexions, Lincoln, même dans ses moments de faiblesse, ne s’avouera jamais vaincu, et c’est ainsi qu’un banal rayon de lumière traversant une fenêtre, ou encore une simple bougie allumée, illuminant un endroit clos et isolé de la lumière, donne tout son sens à des pointes de chaleur dans une image volontairement « poussiéreuse ». Ces lumières épousent toujours parfaitement les traits de Daniel Day-Lewis, lui-même étant probablement le choix parfait pour incarner un tel personnage. D’un charisme écrasant, l’acteur cherche avant tout à faire de Lincoln un homme présent, car même lorsqu’il se pose dans un coin du cadre, c’est avant tout son incroyable aura que l’on ressent.
    La thématique du regard, toujours présente chez Spielberg, est dans Lincoln non pas synonyme d’émerveillement de l’extérieur, mais il est ici présent comme mouvement introspectif. Lincoln regarde en lui et pas seulement en face de lui, il est constamment amené à se poser des questions. Peu bavard, ses paroles sont pesées, jamais vaines.  C’est peut-être ce regard, qui paraît vide au premier abord, mais qui s’avère extrêmement puissant et lourd de sens, qui amène le personnage à méditer ses mots, à tout faire passer par sa pensée.


    Les derniers mois tumultueux du mandat du 16e Président des États-Unis. Dans une nation déchirée par la guerre civile et secouée par le vent du changement, Abraham Lincoln met tout en œuvre pour résoudre le conflit, unifier le pays et abolir l’esclavage. Cet homme doté d’une détermination et d’un courage moral exceptionnels va devoir faire des choix qui bouleverseront le destin des générations à venir.


    Spielberg surprend avec Lincoln : ici, la guerre n’est que prétexte à analyser un système politique déjà corrompu, mais pour la bonne cause. Le film, très friand en dialogues explicatifs, prend son temps afin de nous dépeindre le Président comme un homme certes puissant et important, mais qui a lui aussi ses faiblesses et sa part d’ombre. Servi par une photographie à tomber, il est par contre regrettable qu’à trop vouloir insister sur la véracité des faits, le film perd finalement en émotion.
    Titre Français : Lincoln
    Titre Original : Lincoln
    Réalisation : Steven Spielberg
    Acteurs Principaux : Daniel Day-Lewis, Sally Field, David Strathairn, Tommy Lee Jones
    Durée du film : 2h29
    Scénario : Tony Kushner, d’après l’œuvre de Doris Kearns Goodwin
    Musique : John Williams
    Photographie : Janusz Kaminski
    Date de Sortie Française : 30 Janvier 2013

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    [CRITIQUE] Far Away /critique-far-away/ /critique-far-away/#comments Tue, 07 Aug 2012 15:27:06 +0000 /?p=5803 Pour son quatrième film, le réalisateur Kang Je-kyu affirme sa place imposante dans les grosses productions sud-coréennes. Avec Shiri en 1999, il parvint à se mettre en poche les critiques locales. Puis c’est en 2004 avec Frères de Sang qu’il connut son plus grand succès avec plus de 10 millions de spectateurs dans son pays.
    8 ans plus tard, il s’attaque de nouveau à un récit historique, cette fois-ci la Seconde Guerre Mondiale, pour partir de l’histoire vraie d’un soldat coréen au parcours malheureusement hors du commun, et en tirer une touchante amitié avec d’autres hommes de différents horizons.
    Far Away, avec ses 3 ans de préparation et de recherches historiques, est une énorme production, la plus importante de l’histoire du cinéma nord-coréen. Mais, faute probable de succès, il semble que la France ne soit pas encore prête à accepter la diffusion d’un film comme celui-ci en salles, ce qui ne le rend donc qu’accessible en vidéo.
    D’une ambition colossale, voire presque excessive, le film est globalement une réussite même s’il n’est pas exempt de défauts.

    Far Away retrace une belle histoire d’amitié entre deux hommes de différents horizons et aux origines parfois contradictoires. D’ami à ennemi, et vice-versa, la guerre change les mentalités sans même que les hommes s’en rendent compte. Elle leur fait perdre leurs repères et ils commettent parfois l’irréparable. Séparés malgré eux, échangés de camps en camps, ce qui était au début une rivalité presque logique, va se transformer en une recherche désespérée de l’autre dans un monde en guerre.

    Dans sa première partie, le film commence en se targuant d’un parti-pris patriotique parfois gênant. La politique n’est pas mise à l’écart, et l’on ressent presque de la rancune de la part du réalisateur envers les japonais et un pan commun de leur histoire avec la Corée. Les terribles japonais, sans aucune pitié et n’hésitant pas à forcer les leurs au suicide, face aux bons coréens et leur guerre « juste », le message a du mal à passer et est assez limite et douteux.
    Mais heureusement, très vite il ne fait des camps et des blocs que des regroupements d’hommes que la guerre a transformés et dont les actes ne sont plus justifiés comme s’ils étaient en temps de paix. Ils ne sont plus maîtres d’eux-mêmes
    En traçant le parcours d’un coréen et d’un japonais que tout semble distancier, il mêle l’anecdotique à la grande Histoire, et passant d’ennemis à alliés, ces deux hommes sont les éléments déclencheurs de tous les artifices mélodramatiques possibles.
    Les violons tire-larmes, les kamikazes vus tantôt en héros, tantôt en lâches en fonction du camp, les ralentis en gros plans, toutes les plus grosses ficelles imaginables y passent pour susciter l’émotion. Et le plus étonnant, c’est que le réalisateur parvient nous toucher, l’enjeu dramatique fait mouche sans paraître ridicule.

    Une superproduction comme celle-ci, à la démesure presque hollywoodienne, ne se serait finalement peut-être pas prêtée à un récit tout en finesse, et la vision de cette guerre se trouve du coup assez proche de ce que l’on s’imagine.
    La puissance imposante du récit l’emporte sur son manque de subtilité, et le parcours extraordinaire des personnages y est clairement pour quelque chose. Les changements soudains de camps, les positions de force qui s’échangent sans cesse,  l‘évolution des mentalités sont autant de souffrances pour ces hommes qui sont contraints de vivre au jour le jour, et qui contribuent finalement à leur accorder de l’importance et un certain attachement.
    L’abondance de moyens (un budget de 25 millions d’euros) se fait ressentir et ne semble pas avoir été déversée au hasard comme dans beaucoup de superproductions hollywoodiennes où le budget s’évapore on ne sait où. Le spectaculaire est de mise dans chaque plan. Les scènes de batailles sont clairement impressionnantes, la richesse et la profondeur des décors en font des terrains immersifs et surtout crédibles. Mais cette abondance d’effets visuels impressionnants trouve ses limites dans un montage assez catastrophique s’adonnant au surdécoupage tout le long du film.
    L’une des réussites de Far Away réside dans sa réussite à capter les atrocités de la guerre. Les artifices cinématographiques ne sont pas de mise pour la rendre plus fluide, chaque scène est toujours filmée dans l’urgence. La précarité est ainsi le maître mot dans l’existence des soldats, la survie est un combat de chaque instant, que ce soit dans les combats où dans l’attente de nouveaux événements.

    Avec Far Away, Kang Je-Kyu touche du doigt la grande fresque épique. Si le mélodrame reste efficace malgré d’énormes ficelles, le montage surdécoupé pendant 2h20 allié à une shaky-cam survoltée détruisent quelque peu l’ambition démesurée du film. Restent surtout de grands moments héroïques, et de superbes portraits de personnages altérés par la guerre.
    Titre Français : Far Away : Les Soldats de L’Espoir
    Titre Original : Mai wei
    Réalisation : Je-kyu Kang
    Acteurs Principaux : Dong-gun Jang, Fan Bingbing, Jô Odagiri
    Durée du film : 02h17
    Scénario : Byung In Kim
    Musique : Dong-jun Lee
    Photographie : Mo-Gae Lee
    Date de Sortie Française : 1er Août 2012 (directement en DVD)
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    [DIVERS] Abraham Lincoln au Manoir de Paris /divers-abraham-lincoln-au-manoir-de-paris/ /divers-abraham-lincoln-au-manoir-de-paris/#comments Sun, 22 Jul 2012 22:25:57 +0000 /?p=5289

    Nous vous parlions il y a quelques semaines du vraiment mauvais Abraham Lincoln : Vampire Hunter, bien parti pour être la plus belle choucroute de l’année, mais ce que nous ne vous avions pas dit, c’est que à l’occasion de la projection du film, nous étions invités à la soirée d’ouverture du Manoir de Paris en mode Abraham Lincoln : Vampire Hunter. Bon, c’est vrai qu’après ce que nous venions de subir, n’importe quoi aurait pu paraitre incroyable, dément, fou, tout. Mais avec l’once d’objectivité qu’il nous restait, impossible de démentir avec du recul la qualité du travail effectué autour de cet intriguant manoir.

    A peine arrivé le ton est donné, le Manoir est de visu un monument se détachant de tout ce qui l’entour, véritable petite bribe d’une autre époque en plein Paris. Mais plus qu’un simple support pré-existant, c’est le travail effectué autour qui rend tout ça vraiment fou. Cris, rires, peurs, tout cela ampli l’air ambiant, qu’attendre du lieu? Tout est cloisonné, la surface semble impressionnante… Les deux vampires accompagnant notre attente, Lincoln se battant contre eux et cherchant constamment à nous enrôler. Après une longue queue d’attente – inauguration oblige -, nous voilà entrés, et là….

    Folie, c’est la seule chose que nous nous permettrons de dire. Tout est pensé, et sur toute la longueur du trajet, jamais la représentation du roman ne s’essouffle, le parcours allant beaucoup plus loin que le film, que ce soit autour de l’histoire ou de l’implication par rapport au travail de Seth Graham-Smith. Nous prenant au dépourvu, ce que l’on attend n’arrivant pas, ou du moins pas de la manière à laquelle on peut s’attendre. Le Manoir provoque ainsi la curiosité, nous invitant à le re-parcourir afin de nous assurer de la réalité de ce qu’il nous a été donné de vivre une fois. A pratiquer de nuit, de préférence avec des amis, et surtout des trouillards, Le Manoir de Paris propose une expérience vraiment originale qui mérite largement le détour, tout du moins pour le sentier Lincoln, jusqu’à la mi-aout, Le Manoir reprenant ensuite son décors original, basé sur les légendes de Paris.

    En somme que du plaisir, l’originalité du concept en France, hors des parcs d’attractions surpeuplés, permet au Manoir de Paris de proposer une véritable attraction quasi théâtrale en plein centre de la ville. Si vous voulez donc découvrir le Lincoln tueur de vampires, optez soit pour le roman, valeur sûr, ou le Manoir. Mais fuyez comme la peste le film de notre bon nounours Bekmambetov.

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    [CRITIQUE] L’Ordre et la Morale /critique-ordre-et-la-morale/ /critique-ordre-et-la-morale/#comments Tue, 06 Sep 2011 19:53:52 +0000 /?p=1554 Depuis La Haine, Mathieu Kassovitz a réussi à se faire un nom autant sur le plan français qu’international. Il réalisa ensuite d’autres films plus ou moins bons.
    Kassovitz est l’un de ces réalisateurs qui préfère réaliser des projets qui lui sont chers en priorité, quitte à tourner un film uniquement pour produire le suivant.
    Pour l’Ordre et la Morale, notre réalisateur a voulu s’attaquer à une partie de l’histoire Française, ou plutôt l’histoire de la Nouvelle-Calédonie. Mais pour se pencher sur un fait aussi marquant de cette histoire commune, il y a une chose à respecter, la Mémoire, un respect des évènements qui sont désormais implantés dans la culture locale.
    En se penchant sur une telle histoire, il est facile de tomber dans le cliché, ou inversement en faire une histoire superficielle sans saveur quelconque. Mais Kassovitz a tout fait pour amener à terme son projet, quitte à tenir lui même le rôle principal.

    Alors qu’en France la campagne électorale opposant Mitterrand à Chirac bat son plein, que des otages sont pris au Liban, un autre évènement a lieu, un évènement mis en recul, un de ceux qui dérangent. En Avril 1988 en Nouvelle-Calédonie sur l’ile d’Ouvéa, un groupe de Kanak revendique l’abandon de la loi Pons, mais surtout l’indépendance de leurs terre natale. Pour celà, ils envahissent une gendarmerie et font plusieurs otages et tuent en même temps quelques hommes dans le feu de l’action.
    Philippe Legorjus, capitaine du GIGN est appelé sur place afin de calmer le jeu et régler pacifiquement ce problème avec son homologue, Alphonse Dianou. Mais à son arrivé il a la surprise de découvrir toute l’armée de Terre sur le pied de guerre… C’est alors que commence une course entre la parole… et les poings.

    Pour ces faits si vagues et imprécis pour la population, Mathieu Kassovitz a décidé de s’inspirer d’un livre qu’il avait lu étant plus jeune, écrit par Antoine Sanguinetti et titré « Enquête sur Ouvéa ». Ce livre et un autre, « la morale et l’action » de Philippe Legojus sont la trame scénaristique même du film, le récit cohérent qu’ils proposent a été retranscrit par le réalisateur et quelques scénaristes.
    Mais en le remaniant habillement, quoique avec quelques essoufflements, en mettant plus en avant le personnage de Philippe Legorjus, il en devient réellement un facteur primordial. Mais malheureusement, certaines scènes perdent de leur puissance en ralentissant dangereusement et surtout inutilement le rythme du récit.

    Outre le scénario, il s’agit avant tout de l’un de ces films où il ne faut pas se louper sur les acteurs, toute la crédibilité des évènements repose sur eux. Mais comme je l’avais dit précédemment, pour réaliser un tel film il faut aussi éprouver un certain respect, et pour cela, Mathieu Kassovitz ne pouvait se limiter à n’importe quel Kanak, au mieux, il lui fallait quelqu’un de la même famille qu’Alphonse Dianou.
    Chose extraordinaire, il l’a trouvé ! En la présence de Iabe Lapacas, étudiant en droit en France et miraculeusement l’un des cousins de Dianou. Pour les militaires, au lieu de prendre des acteurs renommés, Kassovitz a préféré de la même manière rester dans le réalisme pur en prenant d’anciens du milieu.

    D’où l’un des gros soucis de ce film, les jeux d’acteurs, car qui dit acteurs débutants, dit forcément jeu d’acteur très faible et plat. Déjà si à la base on se demande que fait Testud ici, si ce n’est qu’un caméo extrême, c’est surtout la présence de Mathieu Kassovitz dans le rôle principal qui est étonnant. Imbu de lui même? Non selon ses dires c’est parce que si il n’avait pas pris cette décision, le tournage se serait tout simple arrêté.
    Mais lui et Iabe ne gachent pas du tout le film, tout au contraire, leurs relations et la manière dont elle est transposée est poignante ! C’est surtout tous les autres acteurs qui pêchent par leurs interprétations parfois plus ou moins légères.

    Il faut se dire aussi que ce film ne part pas de grand chose, les figurants devaient dormir durant toute la durée du tournage dans des tentes et non pas en Nouvelle-Calédonie mais en Polynésie, une partie de la population locale étant contre le tournage.
    Autrement, L’Ordre et la Morale n’a vraiment pas grand chose à se reprocher, peut être seulement sur l’assaut final, où nous n’avons plus le même rapport avec le personnage de Legorjus. On se sent à la fois aux cotés de ces soldats… Sans vraiment les accompagner et partager leur situation.

    Mais ce qui rend ce film unique, ce qui lui donne une telle force, c’est le message qu’il véhicule, et la manière dont il procède. Comme je l’ai dit, celui-ci s’abstient de tout cliché, le but principal étant le coté humanitaire, la souffrance que les deux cotés ont subis.
    Il n’y a pas de méchants, de mauvais, juste des hommes, et d’autres qui sont plus préoccupés par leurs petites personnes, quitte à déshumaniser leurs problèmes… et à employer ainsi n’importe quelle méthode, le massacre devient ainsi humain.

    Un film coup de poing, mais qui peine à l’assener, la volonté est là, les outils aussi, mais leurs interprètes manquent à l’appel…
    Et pourtant, revoir ce film ne me déplairais pas.


    Titre Français : L’Ordre et la Morale
    Titre Original : L’Ordre et la Morale
    Réalisation : Mathieu Kassovitz
    Acteurs Principaux : Mathieu Kassovitz, Iabe Lapacas, Malik Zidi.
    Durée du film : 2h16
    Scénario : Mathieu Kassovitz, Pierre Geller, Benoît Jaubert et Serge Frydman d’après les récits de Philippe Legorjus et de Antoine Sanguinetti
    Musique : Klaus Badelt
    Photographie : Guy Ferrandis
    Date de Sortie Française : 16 Novembre 2011
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    [AVIS ANIME] Baccano! /avis-anime-baccano/ /avis-anime-baccano/#comments Mon, 01 Aug 2011 20:05:00 +0000 /wordpress/?p=31

    Anime sortie en 2007 au Japon, Baccano! mêle deux styles très distinct. D’un coté on retrouve de la fantaisie et de l’autre un univers plus que sérieux qui est celui des mafias durant les belles époques.
    Les mafias américaines avec leurs lois, se promenant en extérieur avec leurs hauts-de-forme et leurs vestes ne craignant rien.
    A vrai dire je suis tombé tout à fait par hasard sur cet anime peu après avoir fini Durarara! (sur lequel je donnerais mon avis plus tard).

    Baccano! est sans conteste, un très bon anime, il fait preuve d’une extrême intelligence, car même si les nombreux évènements se déroulent à différentes époques, durant les 13 épisodes on ne suit que 3~4 grands évènements de quelques heures qui finissent par s’entremêler.
    Si une telle prouesse est possible, c’est parce que cet anime fait preuve d’une très grande richesse sur le plan des personnages, on en compte pas moins d’une vingtaine récurrents dont dix sont réellement principaux.

    Ces trois grands évènements sont : l’attaque d’un train, l’agression d’un vielle homme et une jeune fille à la recherche de son frère.
    A travers tous ceux-ci ont trouve de tout coté personnages, du taré nihiliste ne croyant qu’au sang Ladd Russo, au chef de gang de rue pleurnichard Jacuzzi Splot en passant par un “couple” de voleurs complètement bidon Isaac Dian et Miria Harvent. Et bien sur pour compléter le tout le parfait méchant badass Vino….

    Et où est la SF ici? Et bien elle se résume en un mot : Immortelle, mais je ne vous en dirais pas plus….
    Ce qui m’a réellement plus dans cet anime c’est cette patte nostalgique dans la narration et les teintes utilisées durant tout l’anime. Tout cela couplé à une animation de qualité nous offre un récit passionnant et que l’on fini très (trop?) rapidement dans ses 13 épisodes :/.

    Il existe bien un OAV, réalisé en 3 épisodes, mais j’ai peur d’être déçu par la tournure des nouveaux évènements qui semble mettre de coté plusieurs personnages principaux.

    Nous offrant un scénario ouvert à toute réfléxion par son coté SF, Baccano! est une véritable perle.
    Son petit nombre d’épisodes en fait malheuresment un anime très rapidement bouclé… Mais que l’on ne se lasse pas de revoir !
    Titre Français : Baccano!
    Titre Original : Baccano! (バッカーノ!)
    Auteur: Ryôgo NaritaRéalisation: Takahiro OmoriScénario : Noboru Takagi
    Studio : Brain Base
    Nombre de Saison : 1
    Nombre d’Episodes par Saison : 13 (1 OAV en 3 épisodes)
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    [CRITIQUE] Le Discours d’un Roi /critique-discours-roi/ /critique-discours-roi/#comments Tue, 01 Mar 2011 21:39:00 +0000 /wordpress/?p=75 Le Discours d’un Roi…Et quel roi ! Le film retrace l’histoire vraie du Duc d’York, fils du roiGeorge V. Lorsque ce dernier meurt, le frère du duc devient roi d’Angleterre, mais cette tâche trop lourde pour lui l’oblige à abdiquer. C’est alors que le duc, surnommé “Bertie” par ses proches, devient roi, malgré lui. Mais le film ne raconte pas juste son histoire, mais traite d’un sujet assez méconnu et pourtant majeur pour ce personnage : son bégaiement.
    Ce bégaiement qui constitue un réel handicap pour sa fonction, et qu’il va tenter de combattre. Malgré le fait d’avoir consulté tous les orthophonistes les plus reconnus, il subsiste. C’est alors que sa femme (Helena Bonham Carter) prend les choses en main, et décide d’aller voir un “thérapeute du langage” (Geoffrey Rush) qui pratique son métier selon ses règles, qui sont peu conventionnelles
    Au delà de ça, l’on suit le rapport entre le roi et cet homme, qui à priori tout oppose, mais qui va devoir l’aider à retrouver sa crédibilité auprès de son peuple.

    Because I have a right to be heard. I have a voice!

    Le film commence,et finit aussi d’ailleurs, sur une scène de discours particulièrement prenante. Grâce à un Colin Firth magistral dans son rôle, on se sent mal à l’aise lorsqu’il tente tant bien que mal de s’exprimer face à une foule aux aguets. Le réalisateur Tom Hooper délaisse ici l’Histoire au sens historique, pour s’attarder sur l’histoire de ce roi, et de sa rencontre avec Lionel.
    Ce dernier, incarné par Geoffrey Rush, est vraiment très charismatique. Dès le premier coup d’oeil, on remarque qu’il n’est pas comme les autres, et l’on voit au fil du film qu’il n’a presque peur de rien. Il accompagnera son patient, et va faire de ce bégaiement le combat d’un homme pour le vaincre. Alors qu’un film purement historique sur ce sujet aurait probablement été ennuyeux, le point central du récit qu’est l’évolution des relations entre le roi et son “docteur” donne au film toute son ampleur.

    L’habile mélange entre légèreté et dureté est dû en grande partie au reste du casting : Helena Bonham Carter, la femme du duc, trouve ici un rôle bien différent de ceux qu’elle a pu avoir avec l’époux Burton. C’est une femme qui aime son mari, on le voit malgré cette certaine distance qu’oblige leur statut, et elle fait tout pour qu’il se sente mieux, qu’il gagne ce combat et gagne sa crédibilité auprès du peuple.
    Outre l’excellent jeu d’acteur de Colin Firth, acteur non bègue, qui réussit à communiquer ses émotions malgré le handicap, on remarquera les quelques apparitions -qui apportent une dose d’humour bien british supplémentaire- de Timothy Spall en Winston Churchill ! L’acteur, connu pour jouer Queudver dans la saga du célèbre sorcier, change ici de registre et s’illustre bien. ( On a dans ce film un casting digne de Harry Potter, dixit l’ami Whinze).

    La mise en scène, soignée, est renforcée par des costumes d’époque et des décors plus que plaisants (et l’on passera outre l’info inutile qui dit que certains décors du Discours d’un Roi ont servis pour le tournage d’un film porno….), et une très belle bande son du frenchie Alexandre Desplat.

    De duc à roi, on accorde à la progression de Bertie une telle attention qu’on en arrive à bégayer nous même. Son arrivée précaire sur le trône ne font que renforcer ces problèmes d’élocution, et, même si l’on connaît la fin, on se demande comment il va réussir. Son premier discours en tant que roi, discours qui clôt le film, n’est pas des moindres puisqu’il est prononcé à l’aube de la Seconde Guerre Mondiale. C’est une raison de plus pour imposer une tension au spectateur qui regarde, et pour dévoiler l’homme, qui derrière ce statut de roi, n’en est pas moins vulnérable.

    Un très beau film, et un Oscar plus que mérité pour la performance de Colin Firth en roi bègue !


    Titre Français : Le Discours d’un Roi
    Titre Original : The King’s Speech
    Réalisation : Tom Hooper
    Acteurs Principaux : Colin Firth, Geoffrey Rush, Helena Bonham Carter
    Durée du film : 01H58
    Scénario : David Seidler
    Musique : Alexandre Desplat
    Photographie : Danny Cohen
    Date de Sortie Française : 2 février 2011
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    [CRITIQUE] Même la Pluie /critique-meme-la-pluie/ /critique-meme-la-pluie/#comments Sat, 26 Feb 2011 22:46:00 +0000 /wordpress/?p=17 C’est en Bolivie que Sebastian (Gael Garcia Bernal) , Costa ( Luis Tosar), et toute l’équipe décident de tourner leur film, évoquant l’arrivée de Christophe Colomb et des premiers colons espagnols en Amérique. Ils profitent de la situation pour engager des autochtones qui joueront le rôle des Indiens tandis que les grands rôles seront interprétés par de vrais acteurs experimentés. Mais tout ne va pas se passer comme prévu. En effet, parallèlement au tournage, la ville d’où viennent les figurants se voit couper l’approvisionnement en eau. Ce problème en apparence mineur pour l’équipe du film, va vite prendre une ampleur beaucoup plus grande et va amener cette équipe à prendre de graves décisions

    Iciar Bollain signe avec Même la pluie un film tourné avec humanisme. La réalisatrice s’empare d’un fait d’actualité, celui de la répartition de l’eau. Au début, tout va bien, les villageois passent un casting pour apparaître dans le film que Sebastian et Costase préparent à tourner, cela est une opportunité pour eux de gagner un peu plus d’argent que leur simple travail. Mais la situation se dégrade peu à peu. Malgré la beauté des paysages boliviens, ils ont du souci à se faire, l’accès à l’eau leur étant coupé par une multinationale. Même la pluie part d’une bonne idée, mais à du mal à se mettre en place.

    Malgré la très bonne performance en tant qu’acteurs de Gael Garcia Bernal, Luis Tosar, et surtout Juan-Carlos Aduviri (jouant à la fois le leader de la révolution pour récuperer l’accès à l’eau et comme figurant dans le film de Sebastian), le rythme est plutôt lent. Heureusement que l’habile mise en abîme du film est là, et l’alternance entre les scènes de tournage et les scènes de manifestations des boliviens pour l’eau, redonnent du rythme au récit. Lorsque la situation dégénère, l’équipe comprend que leur tournage peut-être compromis et tourner à la catastrophe.
    Iciar Bollain traite son sujet avec intelligence. Elle arrive à faire évoluer les sentiments de ses personnages, qui vont tous être amenés à faire des choix extrêmements difficiles.

    Partis à la base en Bolivie pour tourner à moindre frais, et ne prêtant pas grande attention à la situation des autochtones, des liens d’amitiés vont se créer entre ces deux “camps”.
    Le jonglage entre les les scènes de guerilla actuelles pour récupérer l’eau et les scènes de tournage du film sur Christophe Colomb renforce le message que Même la Pluie veut faire passer : le pouvoir des multinationales qui n’hésitent pas à sacrifier des peuples pour amasser plus d’argent, et le pouvoir qui joue la politique de l’autruche.A noter la très bonne performance de Karra Elejalde, acteur jouant Christophe Colomb(qui n’apparait malheureusement pas assez à l’écran) assez paumé mais réaliste dans ses propos parfois secs, et qui apporte une dose d’humour à ce drame.

    Le film a du mal à démarrer, mais une fois qu’il est lancé, le message que la réalisatrice veut faire passer est bien projeté. Les excellents jeux d’acteurs rendent cette dénonciation du pouvoir encore plus forte.


    Titre Français : Même la Pluie
    Titre Original : También la lluvia
    Réalisation : Icíar Bollaín
    Acteurs Principaux : Gael García Bernal,Luis Tosar
    Durée du film : 01H43
    Scénario : Paul Laverty
    Musique : Alberto Iglesias
    Photographie : Alex Catalan
    Date de Sortie Française : 5 janvier 2011
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