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Edition 2013
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50 ans après l’assassinat de J.F Kennedy, la Mostra, Toronto et le festival de Deauville rendent chacun à leur manière hommage à ce triste événement. Mais tous ces festivals on en commun un film: Parkland. Réalisation d’un ancien journaliste d’investigation puis correspondant de guerre et peintre, Parkland, tiré du livre de Vincent Bugliosi : Four Days in November, semblerait s’engager sur la voie de la dénonciation impartiale. Car ce roman, au lieu de se concentrer comme tant d’autres sur les faits survenus le 22 Novembre 1963, se consacre plutôt aux événements suivant l’assassinat du 35ème président des Etats-Unis. Non seulement la théorie du complot n’est jamais réellement soulevée, évitant la redondance perpétuelle de faits déjà-vus et interprétés, mais cette période permet aussi de s’intéresser à l’impact de la mort d’un homme sur toute une population. Produit notamment par Tom Hanks, le film de Peter Landesman ne semble ainsi jamais porter la prétention de critiquer des agissements peu scrupuleux ou d’une logique douteuse dans un contexte de crise. C’est d’ailleurs sur cet élément que l’on trouvera à critiquer dans Parkland, de la part d’un journaliste d’investigation, il était normal d’attendre du film une vision plus globale et riche des événements, hors il laisse à craindre que seule la mise en scène fut considérée comme un outil de réflexion de la part de Peter Landesman, laissant de côté la complexité d’une évolution pour une linéarité bien inadaptée.
Parkland aurait très bien pu être un documentaire. Mais si cette oeuvre en avait pris les formes, Peter Landesman n’aurait surement pas pu évoquer ce qui semble à chaque minute lui tenir à coeur : l’émotion d’un peuple devant la perte d’un grand homme. La mort en elle même de John Fitzgerald Kennedy est entourée de mystères, mais nous en sommes las. Voir et revoir les hypothèses concernant l’assassin présumé du président ne comporte jamais l’aspect humain l’entourant. Tel un morceau de viande, en alimentant ces théories, JFK n’est aujourd’hui devant la communauté internationale que l’homme assassiné le 22 Novembre 1963. Ainsi, même si un nouveau documentaire aurait surement pu rendre hommage à ceux ayant vécu ce triste événement, Peter Landesman décide plutôt de remettre en scène l’assassinat, pour ensuite mieux déconstruire le mythe et le reconstruire autour de ceux qui ont tenté, une minute, ou une journée plus tard, de sauver la mémoire du président. C’est ainsi que s’élance Parkland, déjà ancré dans la salle bientôt mortuaire de l’hôpital éponyme.
Pour mieux nous faire revivre les événements, Peter Landesman décide de mêler, tout du moins durant une première dizaine de minutes, images d’archive et reconstitutions. Habilement, il fait ensuite disparaitre ces premières pour laisser uniquement à la fiction la place de ce mouvoir. Peu à peu, c’est une intrigue à plusieurs enjeux que tente de faire évoluer le réalisateur : celle de l’assassin, des services secrets ou encore du témoin ayant filmé l’assassinat complet de JFK. Cependant, cette mise en place nécessite ensuite un suivi hors-normes tant les personnages se démultiplient. Il n’est ainsi pas rare de se rappeler l’existence d’un personnage à la fin du film ou d’en découvrir un au même instant. Car à l’inverse du documentaire, une fiction nécessite un scénario fort afin de garder la tension durant sa totalité. Peter Landesman ne semble pas se préoccuper de cet argument, laissant à l’Histoire le choix de suivre son propre fil, sans jamais être matée ou contrôlée. Or, de la part de ce vétéran de l’information, il aurait été surement plus judicieux de mieux ausculter certains personnages, chose qu’il ne décide que trop tard en diminuant le nombre d’intrigues en cours de route.
Mais au-delà de ces défauts, tares beaucoup trop importantes pour permettre au film de réellement prendre son envol, Peter Landesman réussi à construire un récit fondamentalement humain. L’hommage n’est ainsi pas dédié à l’homme, mais à ceux qui ont survécu à cette perte, à ceux qui au même instant, ont perdu un être cher. Cette sensation, très forte à travers les personnages des docteurs, l’est encore plus avec le personnage de Jackie Kennedy. Tel un ange protecteur, elle est ici loin de l’image perpétuelle de la femme courant après les morceaux de crâne de son mari. Mais c’est surtout chez les Oswald qu’un travail extraordinaire a été réalisé. Ainsi les passages les plus intéressants du film traitent de la réaction de Robert Oswald, interprété par James Badge Dale, déterminé à faire régner la justice mais aussi à respecter sa famille. Il devient alors le plus objectif parmi une meute de loup assoiffé de sang. Cette course au bouc émissaire symbolise la totalité du film. Plutôt que de pleurer un mort, il semble plus facile de combler un vide par une haine envers un homme qui pourrait être fautif de tous les malheurs du monde. Tel des fossoyeurs, incapable de supporter le regard d’un mort, tous sont pressés d’enterrer l’homme pour avancer vers un autre futur. Il est triste en faisant un tel constant de voir les erreurs de casting accompagnant de si ambitieux personnages. Paul Giamatti a lui seul semble bien déterminé à anéantir la crédibilité de chaque personnage qu’il endosse, et aucun autre protagoniste composant ce microcosme ne parvient à lui donner réellement vie. Ainsi, derrière une mise en scène des plus classiques, Parkland dévoile mais ne rétorque jamais. Coincé dans un cadre qu’il aurait fallu brisé, l’envers de l’assassinat de J.F. Kennedy est trop manichéen pour chercher chez le spectateur une confusion quelconque. Peter Landesman semblait pourtant avoir bien compris qu’en jouant sur de petits détails il était possible de caractériser la valeur d’un homme, et ainsi, lui rendre justice.
Parkland est un récit à double tranchant. Trop classique et trop ambitieux, le film manque surement simplement de visages sincères pouvant supporter de tels aveux. But à moitié accompli par Peter Landesman qui pourra parvenir à toucher, mais sans doute pas convaincre.
Spielberg fait du président un homme aux faiblesses évidentes, il ose rabaisser un mythe à un niveau humain. Pourtant, il en fait un personnage très difficile à cerner dans son traitement : le propos étant assez considérable, le film se permet de jouer sur l’humour inattendu des personnages. Si dans l’image, Lincoln est dans l’iconisation constante à chaque plan, tandis que dans ses paroles et ses actes, c’est n’est «qu’un» homme, droit, tiraillé par le pouvoir qui l’oblige à faire des choix, il est aussi identifiable comme le simili-grand-père de toute une nation lorsqu’il raconte histoires et anecdotes à ses compatriotes en besoin d’assurance.
Finalement, on en vient à se demander ce que Lincoln aurait été sans les gens qui l’entourent, car c’est grâce à eux qu’il est capable de grandes choses, il n’est rien sans le peuple à ses côtés.
Très bavard mais toujours passionnant, le film cherche à étudier en profondeur les rouages politiques qui permettront en épilogue que le 13e amendement soit finalement voté. Pas toujours évident à suivre (contrainte de temps oblige), le système d’alors montre les sacrifices à essuyer pour pouvoir arriver tant bien que mal à adopter un texte de loi qui changera à jamais le cours de l’Histoire. Mais il démontre aussi d’un autre côté le conservatisme primaire de certains politiciens, freins à un progrès indispensable dont tant de gens sont morts pour qu’il arrive un jour. Ce ne sera finalement pas tant l’esclavage qui poussera certains démocrates à adopter le XIIIe amendement, que la volonté de mettre un terme à une guerre qui n’a que trop durée. Si Lincoln a eu un rôle primordial dans ce pan de l’Histoire, il n’aura tout de même pas pu changer certaines mentalités.
Spielberg montre très peu la guerre sur les champs de bataille : il s’intéresse surtout à la politique et aux rouages du déroulement de la guerre et de l’adoption du 13e amendement, il n’y a donc ici pas de moments s’attardant sur la condition des esclaves. Ce n’est pas ce qui intéresse Spielberg (le sujet ayant déjà été traité en 1997 avec Amistad), et l’on ne peut pas dire que ce soit une bonne idée où non, le film étant un témoignage des manigances d’un système.
Avec un casting presque exclusivement masculin, Lincoln dépeint une époque d’hommes, et que si le problème de l’esclavage va être réglé, il restera encore beaucoup de chemin à faire avant d’atteindre un semblant d’égalité. Seule Sally Field se détache en tant que femme, et pourtant la femme du président apparaît comme quelqu’un d’extrêmement névrosée, comme un obstacle dans le parcours de son mari, qui pourtant lui porte un amour évident.
Là où le film perd malheureusement en grandeur, c’est dans son manque d’émotions portées à l’écran. Spielberg, à défaut de casser le mythe, veut rendre son personnage avant tout humain, montré sous un angle plus sombre et parfois moins glorifié. En faisant des scènes intimes une bascule dans un récit qu’il a peur de rendre trop mou, les scènes se voulant être chargées en émotion sont souvent beaucoup trop appuyées pour qu’elles apportent un véritable émoi. On regrette ainsi qu’il ne s’attache pas plus que cela à la cellule familiale du héros, car c’est pourtant une partie de ce qui fait la grandeur de son cinéma. On ne retrouve que quelques fragments de ces rapports, le fer de lance du cinéma de Spielberg, comme par exemple les relations père/fils difficiles, une femme aimante mais tiraillée, ne sont que survolés. Si le personnage de Lincoln, totalement occupé par son statut, n’a peut-être pas pu être assez présent pour ses proches, le scénario ne va pas forcément dans la bonne direction en adaptant ceci sur l’écran : les personnages familiaux sont distanciés du récit, les apparitions des membres de sa proche famille, trop courtes, sont là pour accentuer son rapprochement avec le peuple, mais ces scènes n’apportent pas énormément de choses en soi au récit.
Très mature et extrêmement travaillé dans ses détails, le film est jugé académique, à tort : tout est parfait techniquement, à chaque instant la mise en scène est présente pour appuyer le propos. Ainsi, la collaboration entre Spielberg et le chef opérateur Janusz Kaminski (c’est leur 13e coopération) atteint ici des sommets, la photographie est élevée au rang de chef-d’œuvre grâce à un travail tout en clair-obscur. Les personnages, tout comme les décors, semblent peints à même l’écran, la dualité des lumières transpose l’idée de tiraillement constant dans des décisions à prendre toujours plus difficiles. L’espoir est aussi au cœur des réflexions, Lincoln, même dans ses moments de faiblesse, ne s’avouera jamais vaincu, et c’est ainsi qu’un banal rayon de lumière traversant une fenêtre, ou encore une simple bougie allumée, illuminant un endroit clos et isolé de la lumière, donne tout son sens à des pointes de chaleur dans une image volontairement « poussiéreuse ». Ces lumières épousent toujours parfaitement les traits de Daniel Day-Lewis, lui-même étant probablement le choix parfait pour incarner un tel personnage. D’un charisme écrasant, l’acteur cherche avant tout à faire de Lincoln un homme présent, car même lorsqu’il se pose dans un coin du cadre, c’est avant tout son incroyable aura que l’on ressent.
La thématique du regard, toujours présente chez Spielberg, est dans Lincoln non pas synonyme d’émerveillement de l’extérieur, mais il est ici présent comme mouvement introspectif. Lincoln regarde en lui et pas seulement en face de lui, il est constamment amené à se poser des questions. Peu bavard, ses paroles sont pesées, jamais vaines. C’est peut-être ce regard, qui paraît vide au premier abord, mais qui s’avère extrêmement puissant et lourd de sens, qui amène le personnage à méditer ses mots, à tout faire passer par sa pensée.
Les derniers mois tumultueux du mandat du 16e Président des États-Unis. Dans une nation déchirée par la guerre civile et secouée par le vent du changement, Abraham Lincoln met tout en œuvre pour résoudre le conflit, unifier le pays et abolir l’esclavage. Cet homme doté d’une détermination et d’un courage moral exceptionnels va devoir faire des choix qui bouleverseront le destin des générations à venir.
Spielberg surprend avec Lincoln : ici, la guerre n’est que prétexte à analyser un système politique déjà corrompu, mais pour la bonne cause. Le film, très friand en dialogues explicatifs, prend son temps afin de nous dépeindre le Président comme un homme certes puissant et important, mais qui a lui aussi ses faiblesses et sa part d’ombre. Servi par une photographie à tomber, il est par contre regrettable qu’à trop vouloir insister sur la véracité des faits, le film perd finalement en émotion. |
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Titre Français : Lincoln Titre Original : Lincoln Réalisation : Steven Spielberg Acteurs Principaux : Daniel Day-Lewis, Sally Field, David Strathairn, Tommy Lee Jones Durée du film : 2h29 Scénario : Tony Kushner, d’après l’œuvre de Doris Kearns Goodwin Musique : John Williams Photographie : Janusz Kaminski Date de Sortie Française : 30 Janvier 2013 |
Far Away retrace une belle histoire d’amitié entre deux hommes de différents horizons et aux origines parfois contradictoires. D’ami à ennemi, et vice-versa, la guerre change les mentalités sans même que les hommes s’en rendent compte. Elle leur fait perdre leurs repères et ils commettent parfois l’irréparable. Séparés malgré eux, échangés de camps en camps, ce qui était au début une rivalité presque logique, va se transformer en une recherche désespérée de l’autre dans un monde en guerre.
Dans sa première partie, le film commence en se targuant d’un parti-pris patriotique parfois gênant. La politique n’est pas mise à l’écart, et l’on ressent presque de la rancune de la part du réalisateur envers les japonais et un pan commun de leur histoire avec la Corée. Les terribles japonais, sans aucune pitié et n’hésitant pas à forcer les leurs au suicide, face aux bons coréens et leur guerre « juste », le message a du mal à passer et est assez limite et douteux.
Mais heureusement, très vite il ne fait des camps et des blocs que des regroupements d’hommes que la guerre a transformés et dont les actes ne sont plus justifiés comme s’ils étaient en temps de paix. Ils ne sont plus maîtres d’eux-mêmes
En traçant le parcours d’un coréen et d’un japonais que tout semble distancier, il mêle l’anecdotique à la grande Histoire, et passant d’ennemis à alliés, ces deux hommes sont les éléments déclencheurs de tous les artifices mélodramatiques possibles.
Les violons tire-larmes, les kamikazes vus tantôt en héros, tantôt en lâches en fonction du camp, les ralentis en gros plans, toutes les plus grosses ficelles imaginables y passent pour susciter l’émotion. Et le plus étonnant, c’est que le réalisateur parvient nous toucher, l’enjeu dramatique fait mouche sans paraître ridicule.
Une superproduction comme celle-ci, à la démesure presque hollywoodienne, ne se serait finalement peut-être pas prêtée à un récit tout en finesse, et la vision de cette guerre se trouve du coup assez proche de ce que l’on s’imagine.
La puissance imposante du récit l’emporte sur son manque de subtilité, et le parcours extraordinaire des personnages y est clairement pour quelque chose. Les changements soudains de camps, les positions de force qui s’échangent sans cesse, l‘évolution des mentalités sont autant de souffrances pour ces hommes qui sont contraints de vivre au jour le jour, et qui contribuent finalement à leur accorder de l’importance et un certain attachement.
L’abondance de moyens (un budget de 25 millions d’euros) se fait ressentir et ne semble pas avoir été déversée au hasard comme dans beaucoup de superproductions hollywoodiennes où le budget s’évapore on ne sait où. Le spectaculaire est de mise dans chaque plan. Les scènes de batailles sont clairement impressionnantes, la richesse et la profondeur des décors en font des terrains immersifs et surtout crédibles. Mais cette abondance d’effets visuels impressionnants trouve ses limites dans un montage assez catastrophique s’adonnant au surdécoupage tout le long du film.
L’une des réussites de Far Away réside dans sa réussite à capter les atrocités de la guerre. Les artifices cinématographiques ne sont pas de mise pour la rendre plus fluide, chaque scène est toujours filmée dans l’urgence. La précarité est ainsi le maître mot dans l’existence des soldats, la survie est un combat de chaque instant, que ce soit dans les combats où dans l’attente de nouveaux événements.
Avec Far Away, Kang Je-Kyu touche du doigt la grande fresque épique. Si le mélodrame reste efficace malgré d’énormes ficelles, le montage surdécoupé pendant 2h20 allié à une shaky-cam survoltée détruisent quelque peu l’ambition démesurée du film. Restent surtout de grands moments héroïques, et de superbes portraits de personnages altérés par la guerre. |
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Titre Français : Far Away : Les Soldats de L’Espoir Titre Original : Mai wei Réalisation : Je-kyu Kang Acteurs Principaux : Dong-gun Jang, Fan Bingbing, Jô Odagiri Durée du film : 02h17 Scénario : Byung In Kim Musique : Dong-jun Lee Photographie : Mo-Gae Lee Date de Sortie Française : 1er Août 2012 (directement en DVD) |
Nous vous parlions il y a quelques semaines du vraiment mauvais Abraham Lincoln : Vampire Hunter, bien parti pour être la plus belle choucroute de l’année, mais ce que nous ne vous avions pas dit, c’est que à l’occasion de la projection du film, nous étions invités à la soirée d’ouverture du Manoir de Paris en mode Abraham Lincoln : Vampire Hunter. Bon, c’est vrai qu’après ce que nous venions de subir, n’importe quoi aurait pu paraitre incroyable, dément, fou, tout. Mais avec l’once d’objectivité qu’il nous restait, impossible de démentir avec du recul la qualité du travail effectué autour de cet intriguant manoir.
A peine arrivé le ton est donné, le Manoir est de visu un monument se détachant de tout ce qui l’entour, véritable petite bribe d’une autre époque en plein Paris. Mais plus qu’un simple support pré-existant, c’est le travail effectué autour qui rend tout ça vraiment fou. Cris, rires, peurs, tout cela ampli l’air ambiant, qu’attendre du lieu? Tout est cloisonné, la surface semble impressionnante… Les deux vampires accompagnant notre attente, Lincoln se battant contre eux et cherchant constamment à nous enrôler. Après une longue queue d’attente – inauguration oblige -, nous voilà entrés, et là….
Folie, c’est la seule chose que nous nous permettrons de dire. Tout est pensé, et sur toute la longueur du trajet, jamais la représentation du roman ne s’essouffle, le parcours allant beaucoup plus loin que le film, que ce soit autour de l’histoire ou de l’implication par rapport au travail de Seth Graham-Smith. Nous prenant au dépourvu, ce que l’on attend n’arrivant pas, ou du moins pas de la manière à laquelle on peut s’attendre. Le Manoir provoque ainsi la curiosité, nous invitant à le re-parcourir afin de nous assurer de la réalité de ce qu’il nous a été donné de vivre une fois. A pratiquer de nuit, de préférence avec des amis, et surtout des trouillards, Le Manoir de Paris propose une expérience vraiment originale qui mérite largement le détour, tout du moins pour le sentier Lincoln, jusqu’à la mi-aout, Le Manoir reprenant ensuite son décors original, basé sur les légendes de Paris.
En somme que du plaisir, l’originalité du concept en France, hors des parcs d’attractions surpeuplés, permet au Manoir de Paris de proposer une véritable attraction quasi théâtrale en plein centre de la ville. Si vous voulez donc découvrir le Lincoln tueur de vampires, optez soit pour le roman, valeur sûr, ou le Manoir. Mais fuyez comme la peste le film de notre bon nounours Bekmambetov. |
Alors qu’en France la campagne électorale opposant Mitterrand à Chirac bat son plein, que des otages sont pris au Liban, un autre évènement a lieu, un évènement mis en recul, un de ceux qui dérangent. En Avril 1988 en Nouvelle-Calédonie sur l’ile d’Ouvéa, un groupe de Kanak revendique l’abandon de la loi Pons, mais surtout l’indépendance de leurs terre natale. Pour celà, ils envahissent une gendarmerie et font plusieurs otages et tuent en même temps quelques hommes dans le feu de l’action.
Philippe Legorjus, capitaine du GIGN est appelé sur place afin de calmer le jeu et régler pacifiquement ce problème avec son homologue, Alphonse Dianou. Mais à son arrivé il a la surprise de découvrir toute l’armée de Terre sur le pied de guerre… C’est alors que commence une course entre la parole… et les poings.
Pour ces faits si vagues et imprécis pour la population, Mathieu Kassovitz a décidé de s’inspirer d’un livre qu’il avait lu étant plus jeune, écrit par Antoine Sanguinetti et titré « Enquête sur Ouvéa ». Ce livre et un autre, « la morale et l’action » de Philippe Legojus sont la trame scénaristique même du film, le récit cohérent qu’ils proposent a été retranscrit par le réalisateur et quelques scénaristes.
Mais en le remaniant habillement, quoique avec quelques essoufflements, en mettant plus en avant le personnage de Philippe Legorjus, il en devient réellement un facteur primordial. Mais malheureusement, certaines scènes perdent de leur puissance en ralentissant dangereusement et surtout inutilement le rythme du récit.
Outre le scénario, il s’agit avant tout de l’un de ces films où il ne faut pas se louper sur les acteurs, toute la crédibilité des évènements repose sur eux. Mais comme je l’avais dit précédemment, pour réaliser un tel film il faut aussi éprouver un certain respect, et pour cela, Mathieu Kassovitz ne pouvait se limiter à n’importe quel Kanak, au mieux, il lui fallait quelqu’un de la même famille qu’Alphonse Dianou.
Chose extraordinaire, il l’a trouvé ! En la présence de Iabe Lapacas, étudiant en droit en France et miraculeusement l’un des cousins de Dianou. Pour les militaires, au lieu de prendre des acteurs renommés, Kassovitz a préféré de la même manière rester dans le réalisme pur en prenant d’anciens du milieu.
D’où l’un des gros soucis de ce film, les jeux d’acteurs, car qui dit acteurs débutants, dit forcément jeu d’acteur très faible et plat. Déjà si à la base on se demande que fait Testud ici, si ce n’est qu’un caméo extrême, c’est surtout la présence de Mathieu Kassovitz dans le rôle principal qui est étonnant. Imbu de lui même? Non selon ses dires c’est parce que si il n’avait pas pris cette décision, le tournage se serait tout simple arrêté.
Mais lui et Iabe ne gachent pas du tout le film, tout au contraire, leurs relations et la manière dont elle est transposée est poignante ! C’est surtout tous les autres acteurs qui pêchent par leurs interprétations parfois plus ou moins légères.
Il faut se dire aussi que ce film ne part pas de grand chose, les figurants devaient dormir durant toute la durée du tournage dans des tentes et non pas en Nouvelle-Calédonie mais en Polynésie, une partie de la population locale étant contre le tournage.
Autrement, L’Ordre et la Morale n’a vraiment pas grand chose à se reprocher, peut être seulement sur l’assaut final, où nous n’avons plus le même rapport avec le personnage de Legorjus. On se sent à la fois aux cotés de ces soldats… Sans vraiment les accompagner et partager leur situation.
Mais ce qui rend ce film unique, ce qui lui donne une telle force, c’est le message qu’il véhicule, et la manière dont il procède. Comme je l’ai dit, celui-ci s’abstient de tout cliché, le but principal étant le coté humanitaire, la souffrance que les deux cotés ont subis.
Il n’y a pas de méchants, de mauvais, juste des hommes, et d’autres qui sont plus préoccupés par leurs petites personnes, quitte à déshumaniser leurs problèmes… et à employer ainsi n’importe quelle méthode, le massacre devient ainsi humain.
Un film coup de poing, mais qui peine à l’assener, la volonté est là, les outils aussi, mais leurs interprètes manquent à l’appel… Et pourtant, revoir ce film ne me déplairais pas. |
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Titre Français : L’Ordre et la Morale Titre Original : L’Ordre et la Morale Réalisation : Mathieu Kassovitz Acteurs Principaux : Mathieu Kassovitz, Iabe Lapacas, Malik Zidi. Durée du film : 2h16 Scénario : Mathieu Kassovitz, Pierre Geller, Benoît Jaubert et Serge Frydman d’après les récits de Philippe Legorjus et de Antoine Sanguinetti Musique : Klaus Badelt Photographie : Guy Ferrandis Date de Sortie Française : 16 Novembre 2011 |
Anime sortie en 2007 au Japon, Baccano! mêle deux styles très distinct. D’un coté on retrouve de la fantaisie et de l’autre un univers plus que sérieux qui est celui des mafias durant les belles époques.
Les mafias américaines avec leurs lois, se promenant en extérieur avec leurs hauts-de-forme et leurs vestes ne craignant rien.
A vrai dire je suis tombé tout à fait par hasard sur cet anime peu après avoir fini Durarara! (sur lequel je donnerais mon avis plus tard).
Ces trois grands évènements sont : l’attaque d’un train, l’agression d’un vielle homme et une jeune fille à la recherche de son frère.
A travers tous ceux-ci ont trouve de tout coté personnages, du taré nihiliste ne croyant qu’au sang Ladd Russo, au chef de gang de rue pleurnichard Jacuzzi Splot en passant par un “couple” de voleurs complètement bidon Isaac Dian et Miria Harvent. Et bien sur pour compléter le tout le parfait méchant badass Vino….
Il existe bien un OAV, réalisé en 3 épisodes, mais j’ai peur d’être déçu par la tournure des nouveaux évènements qui semble mettre de coté plusieurs personnages principaux.
Nous offrant un scénario ouvert à toute réfléxion par son coté SF, Baccano! est une véritable perle. Son petit nombre d’épisodes en fait malheuresment un anime très rapidement bouclé… Mais que l’on ne se lasse pas de revoir ! |
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Titre Français : Baccano! Titre Original : Baccano! (バッカーノ!) Auteur: Ryôgo NaritaRéalisation: Takahiro OmoriScénario : Noboru Takagi Studio : Brain Base Nombre de Saison : 1 Nombre d’Episodes par Saison : 13 (1 OAV en 3 épisodes) |
Le film commence,et finit aussi d’ailleurs, sur une scène de discours particulièrement prenante. Grâce à un Colin Firth magistral dans son rôle, on se sent mal à l’aise lorsqu’il tente tant bien que mal de s’exprimer face à une foule aux aguets. Le réalisateur Tom Hooper délaisse ici l’Histoire au sens historique, pour s’attarder sur l’histoire de ce roi, et de sa rencontre avec Lionel.
Ce dernier, incarné par Geoffrey Rush, est vraiment très charismatique. Dès le premier coup d’oeil, on remarque qu’il n’est pas comme les autres, et l’on voit au fil du film qu’il n’a presque peur de rien. Il accompagnera son patient, et va faire de ce bégaiement le combat d’un homme pour le vaincre. Alors qu’un film purement historique sur ce sujet aurait probablement été ennuyeux, le point central du récit qu’est l’évolution des relations entre le roi et son “docteur” donne au film toute son ampleur.
De duc à roi, on accorde à la progression de Bertie une telle attention qu’on en arrive à bégayer nous même. Son arrivée précaire sur le trône ne font que renforcer ces problèmes d’élocution, et, même si l’on connaît la fin, on se demande comment il va réussir. Son premier discours en tant que roi, discours qui clôt le film, n’est pas des moindres puisqu’il est prononcé à l’aube de la Seconde Guerre Mondiale. C’est une raison de plus pour imposer une tension au spectateur qui regarde, et pour dévoiler l’homme, qui derrière ce statut de roi, n’en est pas moins vulnérable.
Un très beau film, et un Oscar plus que mérité pour la performance de Colin Firth en roi bègue ! | |
Titre Français : Le Discours d’un Roi Titre Original : The King’s Speech Réalisation : Tom Hooper Acteurs Principaux : Colin Firth, Geoffrey Rush, Helena Bonham Carter Durée du film : 01H58 Scénario : David Seidler Musique : Alexandre Desplat Photographie : Danny Cohen Date de Sortie Française : 2 février 2011 |
Iciar Bollain signe avec Même la pluie un film tourné avec humanisme. La réalisatrice s’empare d’un fait d’actualité, celui de la répartition de l’eau. Au début, tout va bien, les villageois passent un casting pour apparaître dans le film que Sebastian et Costase préparent à tourner, cela est une opportunité pour eux de gagner un peu plus d’argent que leur simple travail. Mais la situation se dégrade peu à peu. Malgré la beauté des paysages boliviens, ils ont du souci à se faire, l’accès à l’eau leur étant coupé par une multinationale. Même la pluie part d’une bonne idée, mais à du mal à se mettre en place.
Le film a du mal à démarrer, mais une fois qu’il est lancé, le message que la réalisatrice veut faire passer est bien projeté. Les excellents jeux d’acteurs rendent cette dénonciation du pouvoir encore plus forte. | |
Titre Français : Même la Pluie Titre Original : También la lluvia Réalisation : Icíar Bollaín Acteurs Principaux : Gael García Bernal,Luis Tosar Durée du film : 01H43 Scénario : Paul Laverty Musique : Alberto Iglesias Photographie : Alex Catalan Date de Sortie Française : 5 janvier 2011 |