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Quand une franchise marche, quelle que soit la console, on a souvent le droit à une tripotée de “produits dérivés” histoire d’assurer la pérennité de cette dite franchise. LittleBigPlanet est surement l’une des ces franchises grand public qui a su marquer la naissance de la PS3 en proposant un univers atypique, enfantin et agréable.
Le second opus étant sorti l’année dernière, et suite à son succès mitigé, les joueurs criant au recyclage habituel, il était difficile d’imaginer voir le petit Sackboy fouler de nouveau les terres de notre imagination sur le monolithe noir. Mais pourtant, il revient bien, cette fois­-ci développé par les petites mains de United Front Games, et ­ non Media Molecule, ­ à qui l’on doit récemment Sleeping Dogs, et dans la même veine, ModNation Racers.
Suite aux premières images, le débat n’a pas attendu pour naître, les amateurs du plombier à moustache y ont vu non pas un rival, mais plus simplement un copie du jeu à succès : Mario Kart. Qu’en est­-il alors? Si LittleBigPlanet Karting est clairement loin d’être transcendant, si il ne parvient pas à assurer le même succès que LittleBigPlanet premier du nom ­ (il suffit de voir le réseau beaucoup moins exploité), il n’empêche que SackBoy n’a rien à envier à Mario, et que tant de débats ne méritent pas d’avoir lieu.
LittleBigPlanet Karting s’avère être un bon petit jeu agréable, aux capacités certes sous-­exploitées à ce jour, mais qui mériterait un peu plus de succès. Faut­-il attendre pour cela un retour de l’engouement pour le multijoueur ?

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Car c’est bien sur ce point que LittleBigPlanet Karting tire sa grande force. Tout comme son grand frère, il ne prend sens qu’à plusieurs, même si jouer seul peut rester bien amusant. United Front Games nous offre enfin un jeu de course multijoueurs dénué du sérieux qu’ont connu les précédents jeux de la sorte, convivial et prenant.
Là où l’on aurait pu s’attendre à voir un tout petit nombre de niveaux, le jeu propose étonnement un trentaine de vrais circuits, éparpillés sur 7 mondes. Pourquoi “vrais circuits”, car autant sont en réalités les mêmes exacts niveaux, où la seule différence se place dans leur accessibilité en mode versus, c’est à dire uniquement avec vos amis, en écran partagé ou sur le net. A ceux­-ci s’ajoutent quelques petits niveau bonus, assez courts, prenant globalement la forme de mini­ défis. Ces petits niveaux, présents aussi au sein de la trame principale, permettent de nuancer de temps à autres la course par de petites surprises. Ces niveaux prennent notamment la forme de “combats”, sorte de battle royal, ou de concept plus atypique pour le genre tel qu’une sorte de “roi de la colline”. D’autres niveaux, plus rares, et pourtant aussi intéressants, titilleront les habitués, s’approchant plus du style général de LittleBigPlanet. A l’inverse, certains niveaux, même si ils ne sont pas très compliqués et avec des aspects parfois peu logiques, prennent vite la forme de courses à la sauce “die and retry”. En tout cas, c’est donc bien plus d’une cinquantaine de niveaux que l’on peut compter, une belle somme vous assurant de belles heures de jeux si vous êtes dans la course des 100%.
Ces niveaux sont tout de même liés par une très légère trame scénaristique, mais suffisamment présente pour amener chaque niveau un à un, avec une belle petite ligne directrice. Même si bien sûr notre petit Sackboy court de nouveau pour le même but, sauver l’imagination du monde.

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Si au final on pourrait crier au scandale, et encore, il faut vraiment chercher la petite bête, c’est sans doute sur les plates bandes de Trackmania que LittleBigPlanet Karting aurait pu empiéter. Car le jeu propose ce que tout joueur de Mario Kart a toujours rêvé : un éditeur de niveau. Mais cette comparaison reste caduque, car si quelque chose a toujours souligné l’originalité de la série, c’est bien son aspect créatif. Alors quoi de plus normal qu’un éditeur, même de course, dans un jeu estampillé LittleBigPlanet ?
Il était par contre évident que le jeu de course n’aurait pas pu avoir autant de possibilité que le jeu de plate­forme, mais c’est tout de même avec une certaine surprise qu’on y trouvera un éditeur bien complet qui vous obnubilera peut être moins de temps, mais assez pour vous plonger totalement au sein de ce processus créatif.
Mais cet aspect dépend bien évidemment de l’autre outil inévitable du jeu. Bien sur il dépend du même élément qui a su rendre son grand frère si connu : votre connexion internet. Si le jeu ne requiert pas une connexion de folie, il en demande tout de même une. Si il est vrai qu’il est aujourd’hui rare de ne pas en avoir une, ne pas l’avoir ne vous permettra de profiter du jeu que maigrement. Malheureusement à l’heure où j’écrit ce test, le multi semble bien désertique, les rares joueurs se retrouvant dans le mode partie rapide vous empêchant de choisir les niveaux dans lesquels vous voulez drifter. En revanche, rien ne vous empêche de profiter de vos propres niveaux, ou de jouer aux niveaux qui pour l’instant forment l’architecture de ce mode réseau qui je l’espère saura prendre la même ampleur que LittleBigPlanet.
Mais, en se contentant de la trame principale, et de la difficulté normale, l’IA est assez bien équilibrée et vous offrira tout de même quelques surprises.

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Côté gameplay, le jeu ne se démarque pas franchement. On trouve les habituels boosters, et autres gadgets. Les atouts, armes, se décomposent en deux catégories, ceux qui se forment autour de vous et ceux qui attaquent vos ennemis plus ou moins directement, voir même parfois très approximativement.
Le moteur principal du jeu, outre l’habituel grappin introduit dans le second volet, tourne majoritairement autour des dérapages, suivant ici aussi le même concept que dans Mario Kart.
Plus vous driftez, plus votre boost s’accroit jusqu’à vous offrir un bon coup de fouet si vous arrivez à correctement le gérer. En revanche pas besoin comme dans son homologue d’alterner les directions, il vous suffit de garder la touche appuyée pour voir ce dernier s’accumuler. Si il pourrait y avoir un bug à relever, ce dernier serait surement dans le chrono, sauf s’il s’avère en réalité très vicieux. Ce dernier semble parfois buguer, vous empêchant de correctement réaliser votre boost, affichant clairement vos trois petites secondes de démarrage, il a parfois tendance à trainer en longueur sur le petit 1 final, vous offrant un joli faux départ.
Le système de respawn habituel aux jeux de courses lui, n’est pas toujours très bien géré, on a parfois tendance à mettre une plombe pour revenir dans la course, massacrant le restant des tours. Ce petit soucis se remarque souvent avant les grands sauts, vous amenant soudain à sa fin, quand la collision ne vous emmène pas trop loin. Mais reste que l’ambiance bon enfant de LittleBigPlanet a su étonnamment retrouver ses formes dans ce volet pourtant bien différent. Les personnages sont toujours aussi fous, les évènements toujours aussi improbables, tout cela en restant agréable. Evidemment la bande­ son est de nouveau sans faille, à l’image du rythme étonnant du jeu, allant même jusqu’à oser nous servir le pas si récent mais tout de même impressionnant dernier album de Devo.


Au final, si le jeu n’a rien de transcendant, c’est surement paradoxalement aux habitués du genre qu’il saura trouver une grande partie de son public. Tous ces joueurs ont une fois ou une autre rêvés de pouvoir construire leurs niveaux. Mais après tout, à un prix raisonnable, pourquoi se priver de l’un des rares jeux qui a compris que le multi­joueur n’était pas à jeter au sein de cette génération next­gen?
Ce qu’il y a de bon… … et ce qui l’est moins
  • Le Multi
  • L’univers créatif unique
  • Le Manque d’originalité

A propos de l'auteur

Rédacteur stellaire, parle cinéma, jeux-vidéo et de bien d'autres choses inutiles. Dirige entre autres les larbins qui enrichissent ce blog fondé quelque part aux environs de l'an de grâce 2011. Raconte des bêtises sur @noxkuro

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