?xml version="1.0" encoding="UTF-8"?> PixAgain » Science-Fiction http://pixagain.org Critiques, Tests, Avis, Dossiers, Previews... Mon, 18 Nov 2013 23:50:41 +0000 fr-FR hourly 1 http://wordpress.org/?v=3.7.1 Critique : Cloud Atlas (Andy, Lana Wachowski et Tom Tykwer) /critique-cloud-atlas-andy-lana-wachowski-et-tom-tykwer/ /critique-cloud-atlas-andy-lana-wachowski-et-tom-tykwer/#comments Thu, 14 Mar 2013 21:52:34 +0000 /?p=8004 Cloud Atlas - AfficheA l’heure où l’on dit que les irrésistibles ne font pas long feu, que les auteurs sont voués à se marginaliser pour réussir un projet, les Wachowski continuent à se dresser tel un chef de fil unique dans ce monde qu’est celui du cinéma indépendant. Après l’échec cuisant de Speed Racer, à moitié explicable par son esthétique cloisonnée empêchant le spectateur de se douter du projet intellectuel monté sous cet aspect haut en couleurs, Cloud Atlas, ce projet fou d’envergure, naissait bien loin du temps où n’importe quel studio se serait jeté à bras le corps par la simple mention du nom Wachowski. Cette fois-ci, ils sont rejoints par Tom Tykwer, permettant une peinture complète de cet univers pluricellulaire autrement impossible.
Et pourtant, après un décalage de sortie invraisemblable en France, confirmant le manque d’assurance de la part de Warner quant à sa distribution et son succès, il est désormais temps pour le film de faire volte-face, et nous rassurer sur la qualité d’une pièce artistique hors du commun.
Depuis Griffith et ses deux biographies de l’humanité, jamais le terme de fresque humaine n’avait trouvé si belle représentation. Et pourtant, le projet était bien loin d’être le plus facile et le plus évident à réaliser. Le livre de David Mitchell avait été placé précieusement sur cette liste noire des scénaristes : l’inadaptable.
Cloud Atlas est un récit unique découlant de six autres récits. Séparément, chacune de ces parties se dirige dans différents sens, avec différents buts, tandis que dans leur globalité, c’est une véritable architecture logique et chronologique qui se forme. Si le spectateur pourra la première fois être déconcerté face au résultat filmique qui en naît, véritable tour de force technique, une fois prêt à aborder un tel récit, c’est un nouveau niveau narratif qui s’offre alors à lui. Car l’on pourra dire ce que l’on veut de Cloud Atlas, d’un côté qu’il s’agit d’un film prônant une philosophie de comptoir – tout en philosophant maladroitement sur la nature du sexe de Lana Wachowski, allez comprendre le paradoxe -, qu’il s’agit d’une œuvre incomplète, incompréhensible, mais pour ne pas tomber dans une lecture si simple, peut-être faut-il parfois prendre un peu de recul, et laisser à une telle œuvre, qui le mérite, une seconde chance.

Cloud Atlas - 1

Si chacune des histoires semblent à première vue étrangères l’une à l’autre, un fil directeur, prenant la forme d’un héritage infini, renaissant toujours à travers de nouveaux personnages souvent sous la forme de traces écrites, prend rapidement forme. Dans l’œuvre originale, chacune de ces dites histoires étaient abordées de manière indépendante, partant sur une moitié pour s’achever logiquement sur la seconde un peu plus tard. Pour chaque histoire, un personnage récurent, sorte de noyau autour duquel tournent divers électrons prenant eux même part à différents niveaux de chacune de ces histories. Le film s’efforce donc dans un premier temps de nous introduire chacun de ceux-ci, tout en liant d’abord leurs histoires par un procédé ingénieux. Ainsi se met en place le jeu des masques, sorte de bal envoutant, le film démarrant dès les premières minutes. Pour que le spectateur ne se retrouve pas désorienté, une figure se glisse sur deux histoires se chevauchant l’une après l’autre, même durant un court instant, le visage Halle Berry nous permet de distinguer les univers de 1936 et 1973, ou Tom Hanks entre 2012 et 2144. Ces simples apparitions, mêmes courtes, nous fixent peu à peu chaque univers, car même inconsciemment notre cerveau distingue chacune de ces apparitions, dépassant ainsi le simple jeu. Les Wachowski manipulent alors avec aisance le montage devenant soudain libre de tout mur imaginaire, détruisant alors toutes cohérence chronologique pour ne se consacrer qu’à celle narrative. Les limites géographiques, culturelles, ou ethniques fondent alors, ne créant plus qu’une unique entité violente. Cette idée équivoque met alors en abyme le seul sujet inhérent et universel à chaque instant du film : cette réincarnation incessante de l’esprit à travers les âges. Passé cet instant, ces histoires se mélangent rapidement pour n’en faire plus qu’une. Cette histoire unique, naissant de concepts humains, devient l’œuvre d’une vie, non pas étalonnée à une vague tranche d’années, mais à tout ce que celle-ci représente, à travers son âme. Cloud Atlas se place alors d’emblée hors de portée des considérations manichéennes cinématographiques habituelles. Le but n’est pas de peindre vainement les vices de l’humanité. Présents en arrière-plan, contrebalançant les idées des protagonistes principaux, victimes ou mettant à jours ces injustices, c’est dans le libre arbitre et l’assurance d’un secret espoir que se noue la trame narrative. Ce n’est pas à partir du bien ou du mal, ni de la valeur morale de nos actes, qu’est écrite chacune des pages de son histoire, mais par son humanité. Cloud Atlas ne cherche pas non plus à alourdir son sujet déjà explicite par une morale imposante, car face à une telle fresque, elle aurait de toute façon parue désuète et bien trop quelconque pour justifier un tel fardeau critique. Si certaines idées sont ainsi évoquées, ce ne sont à chaque fois que de multiples pans de l’humanité qui nous empoignent à tout instant de notre vie.

Cloud Atlas - 2

La répétition de nos erreurs ou encore la quête de rédemption, sont des idées loin de nous être inconnues, pourquoi alors se poser une multitude de questions complexes sur des sujets qui finalement ne font pas que nous parler, mais nous tiraillent tout autant que chaque choix de notre vie, lorsqu’il y a quelque chose de plus grand à raconter ? C’est de là que vient toute la force de Cloud Atlas, chacune de ces six histoires prises séparément ne sont pas toutes si extraordinaires, car représentent finalement la banalité de nos vies. Dans chacune ce sont les choix entrepris par chaque personnage qui changent, et seul l’impact de ces derniers sont nuancés au fil du temps. Œuvre polyphonique, nous envoyant continuellement une légion de messages, voguant sur le rythme du sextet dont il tire le nom, voilà ce qu’est véritablement Cloud Atlas. Tel une troupe de chefs d’orchestres, Lana & Andy Wochowki, accompagnés de Tom Tykwer, dirigent cette œuvre symphonique sans fausses notes. Ainsi, c’est un tout qui en sort, nous empêchant d’accorder une valeur à chaque histoire mais plutôt à cette seule histoire sensible et honnête qui résulte de cette symbiose alors que son final s’abat sur nous. Chaque petit élément prend alors une certaine valeur, certaine thématiques ressortent plus souvent, comme l’idée de l’âme sœur, application idyllique d’un rêve commun. Mais une nouvelle fois, ces idées, tout comme dans Matrix, impliquent de s’accorder un instant de paix, et, si besoin, à élargir notre vision et accepter de croire un instant en une multitude de concepts dont la poésie atteint de véritables sommets, mais qui au jour le jour ne nous touchent pas plus que cela. Cloud Atlas représente dans un sens tout ce dont avaient pu rêver Koulechov & Eisenstein avec leurs idées de montage. Tout le film n’est qu’un enchainement de sensations formulées par la combinaison d’images distinctes. C’est cet emboitement interminable et fascinant qui crée tout l’intérêt de Cloud Atlas, imagerie naissante de ces histoires distinctes. L’histoire de Cloud Atlas, est, telle son morceau, fougueuse, incontrôlable, mais surtout au-delà des images, plutôt entre chacune, formant une image distincte et ensorcelante au sein de notre psyché et non de notre vue, si bien que même une pirouette scénaristique s’oublie dans cet océan d’émotion. Car malgré tous les défauts que certains pourront trouver au film, c’est bien à travers son montage que Cloud Atlas semble mettre d’accord chacun de ses spectateurs. C’est dans cet aspect que le film affiche le plus le génie Wachowski. Il est difficile de croire qu’un tel chef d’œuvre naisse du travail d’un homme comme Alexander Berner, dont les derniers travaux sont loin de pouvoir refléter autant d’ambition et de talent. Tout le monde n’est pas capable de mettre un personnage, au cours d’un même instant, sous deux positions de forces bien distinctes, alors comment le pourraient-il au cours de tout un film ?

Cloud Atlas - 3

Chaque instant du film met ainsi en relation une sorte de dualité de séquences, permettant de naviguer entre la tension et les émotions de chaque histoire à partir de liens pas toujours équivoques et nécessaires dans l’image, mais plutôt dans la situation des personnages. Le sauvetage, la vérité, la découverte, l’amour, le mystère, la virtuosité d’un instant apparemment éphémère et unique sont tant de concepts reliant logiquement chaque pas de chaque histoire, empêchant alors le spectateur de se contenter des codes d’un genre, quand il possible de profiter de tous. Cloud Atlas c’est aussi cela, une parfaite compréhension de chaque genre mis en image, pour une histoire. Le drame, le mélodrame, la comédie ou même la science-fiction font alors parti de l’amorce de Cloud Atlas. Cette manière d’aborder ces genres, que ce soit par le biais du travail des Wachoski ou de Tykwer force le spectateur à s’intéresser dans un premier temps à la richesse de chaque univers, à retrouver le genre lui parlant le plus dans cette tempête d’images. Et pourtant, que ce soit à travers le huis-clos se déroulant en 1849 ou dans cet hommage sur-référencé de Neo Seoul, tous deux réalisés par les Wachowski, ou bien dans l’univers comico-british ou dans le polar des années 1970 par Tykwer, tous finissent par se valoir, la faiblesse de certains se compensant rapidement par cette idée de montage en puzzle.
Néanmoins, durant ses trente dernières minutes, plus rien ne compte plus que cette œuvre devenant une seule après une monté en crescendo de chacun de ses instruments musicaux. La cruauté de certaines images, leur honnêteté dans le travail de la mise en scène, osant tâcher le blanc immaculé d’une seule goutte de sang tranchant avec le reste avant de nous faire sombrer sans préliminaires dans la cruauté pure mélangée à l’espoir, font que le film se dégage de tout canevas. Il ne nous est alors plus permis de douter que Cloud Atlas est bien une seule et unique fresque, sorte de Picasso s’efforçant de nous montrer chaque facette de l’humanité sur une même image, avant de la sauver une nouvelle fois, par la plus pur et artificielle de ces fractions. Celle-ci, jouée par Doona Bae est magnifique dans son rôle, celle qui nomme les gens prophètes devient ce même prophète, voix d’idées universelles et pourtant incomprises d’une humanité plus encline à la répétition qu’à l’innovation de l’esprit. Si les mœurs changent, si les Hommes changent, ce qui les fait Hommes, cette conscience, où cette âme quel que soit le nom que l’on puisse lui donner, semble obstinée, et pourtant encline à changer si la volonté lui est donnée.


À travers une histoire qui se déroule sur cinq siècles dans plusieurs espaces-temps, des êtres se croisent et se retrouvent d’une vie à l’autre, naissant et renaissant successivement… Tandis que leurs décisions ont des conséquences sur leur parcours, dans le passé, le présent et l’avenir lointain, un tueur devient un héros et un seul acte de générosité suffit à entraîner des répercussions pendant plusieurs siècles et à provoquer une révolution. Tout, absolument tout, est lié.


Entre les critiques exécrables et la fratrie Wachowski, il n’y a presque qu’un pas à faire pour être catégorisé et voir son avis vaporisé en quelques secondes. Représentant à la fois tout ce que les deux réalisateurs ont toujours aimé mettre en scène et une histoire ambitieuse, Cloud Atlas devient un véritable chef-d’œuvre humain. Si en revanche vous n’avez pas été touché par la force de son propos la première fois, que votre œil n’a pu se concentrer que sur son montage, n’hésitez pas à revoir le film, et à laisser quelques larmes suivre ce nouveau plein d’émotions.
Titre Français : Cloud Atlas
Titre Original : Cloud Atlas
Réalisateur : Andy, Lana Wachowski & Tom Tykwer
Acteurs Principaux : Tom Hanks, Halle Berry, Jim Broadbent
Scénario : Andy, Lana Wachowski et Tom Tykwer D’après l’oeuvre de David Mitchell
Photographie : John Toll & Frank Griebe
Compositeur : Tom Tykwer, Johnny Klimek & Reinhold Heil
Genre : Drame, Science fiction, Thriller
Durée : 02h45min
Sortie en Salles : 13 mars 2013

]]>
/critique-cloud-atlas-andy-lana-wachowski-et-tom-tykwer/feed/ 3
Critique : Antiviral (Brandon Cronenberg) /critique-antiviral-brandon-cronenberg/ /critique-antiviral-brandon-cronenberg/#comments Sat, 02 Mar 2013 18:31:50 +0000 /?p=7872 Antiviral - AfficheRien qu’en soit, l’épreuve du premier long métrage pour un cinéaste est un cap incroyablement difficile à passer. Qu’en est-il alors lorsque l’on porte le nom de son père, en l’occurrence Cronenberg? David avait fait ses preuves dès le début des années 1970, en s’affirmant comme un réalisateur essentiel car portant des thématiques reconnaissables et récurrentes d’un film à l’autre.
Mais le principal intéressé ici est Brandon, et la question est évidemment de savoir s’il est capable avec Antiviral de se montrer à la hauteur de son père. La réponse est définitivement oui, et lorsque l’on prend en plus conscience de toute la pression émise sur ses épaules rien que par le nom qu’il porte, on ne peut que féliciter le jeune cinéaste, âgé d’à peine 27 ans.
Là où l’on peut même aller jusqu’à l’applaudir, c’est en voyant qu’avec Antiviral, il se sert même de ce nom, ou plutôt de ce que l’on connaît en matière de vision cinématographique liée aux films de Cronenberg père, car il s’influence grandement de l’univers de ce dernier pour livrer un film extrêmement prometteur pour la suite de sa carrière.
Ce n’est pas pour rien si le nom de David Cronenberg est récurrent lorsque l’on parle d’Antiviral. Car même si ce n’est pas son film mais celui de son fils, cela saute aux yeux que ce dernier, bien plus qu’en tant que simple influence, se sert de l’image que le grand public connaît de son père (ce qui est d’autant plus amusant que la question de l’image est primordiale dans ce film) pour mieux déjouer les attentes et se créer un univers très personnel, aussi bien dans les thématiques que dans l’esthétique. Des thématiques justement, on retrouve en écho à un cinéma plus ou moins lointain celles de la mutation des corps, des transformations, et autres choses horrifiques servant un ressenti glauque, voire morbide.

Antiviral 1

Antiviral étant un film d’ambiance par excellence, c’est donc dans ce penchant vers l’insalubre que les influences de David Cronenberg se perçoivent, mais aussi dans le découpage très minutieux et tactique des séquences. Il s’en trouve ainsi malsain rien que dans le sujet : Syd March, le héros, formidablement interprété par Caleb Landry Jones, travaille pour le compte d’une grande entreprise et vendant à ses clients des virus que les stars ont elles-mêmes contractées.  Antiviral se pose donc dès ses premières images comme un film extrêmement clinique, le malaise est bien présent et ne nous quittera pas du début à la fin. C’est grâce à la mise en scène que l’atmosphère morbide se ressent, notamment dans les décors, que ce soit l’entreprise ou l’appartement de Syd, lieux aseptisés au possible et où chaque objet semble faire tâche dans des pièces immaculées de blanc, appuyés par une photographie très recherchée. Aussi bien dans les cadrages, très minutieux quoique parfois redondants ou incompréhensibles dans la gestion de l’espace, que dans les jeux de lumière, souvent en surexposition, tout est fait pour que le spectateur ne se sente pas à sa place. Les blancs cliniques des décors utilisés en contre-emploi d’un univers glauque sont toujours ponctués de tâches de couleur (ou de noir), souvent du sang, qui arrivent en tant qu’éléments de gêne visuelle, mais aussi de fascination de l’œil pour le plan qui se dessine. La démarche est casse-gueule mais s’avère brillante, car elle dessert pour le coup à merveille une histoire et des personnages partageant les mêmes symptômes.
Mais ce malaise ne serait pas aussi perceptible que cela s’il n’était pas validé par un postulat de base digne d’un grand film d’anticipation, à la différence près qu’il prend place dans notre monde contemporain. La première partie du film démontre un rapport assez cruel du réalisateur au monde : en prenant pour cible le star system actuel, il pousse la problématique du rapport des idoles à leurs stars dans ses derniers retranchements. Fini les autographes, ce sont maintenant les maladies des stars qui s’achètent à prix d’or pour se les injecter directement dans son propre corps.
Le plus choquant dans Antiviral, c’est le fait que Brandon Cronenberg dépeigne un monde certes fantasmé, mais paradoxalement profondément réaliste dans son traitement. Et c’est probablement cette volonté de représenter une société de façon terriblement réaliste qui rend le film crédible et donc terrifiant. Après tout, qui sait si notre système actuel, capable d’aller toujours plus loin dans l’inconscience, n’arrivera pas un jour à un tel niveau d’absurdité ?

Antiviral 2

Il y sonde le caractère humain, pousse la bêtise visible aujourd’hui dans ses derniers retranchements. C’est ce sens de la caricature (ici non pas au sens « risible » du terme) qui finalement rend sa comparaison à  notre société contemporaine d’autant plus virulente et effrénée, et donc palpable. Les clients du laboratoire où travaille Syd sont forcément des gens fortunés, les échantillons de virus étant prélevés directement sur le corps de la célébrité malade, mais on se trouve bien loin de l’hystérie que peuvent aujourd’hui avoir certains admirateurs lorsqu’ils rencontrent leur idole. Ici, les patients (car ils sont bien réduits à un contexte médical) ne semblent même pas heureux de « posséder » en eux la maladie, ils se la font injecter comme on leur injecterait une drogue, ils paraissent sans émotions. Le réalisateur met en images une vision assez apocalyptique de la « race » humaine en tant que groupe d’individus, les relations entre les Hommes sont à l’image de tout le film, extrêmement froides, ils ne dégagent pas une quelconque émotion les uns envers les autres.
Les vices de l’être humain sont même poussés à leur paroxysme à travers le personnage de Syd, qui, au lieu d’être un employé intègre (certes, au sein d’une entreprise totalement capitaliste dont il y aurait des choses à redire sur les intérêts, mais il semble au début en respecter les règles), se voit lui aussi affublé d’une perversité certaine, et c’en est même le tournant majeur du récit, lorsque l’on apprend qu’il s’injecte dans son propre corps les virus appartenant à la compagnie, pour ensuite les revendre au marché noir. C’est au moment où il apprend que l’un de ces virus est mortel que le film prend une toute autre tournure : s’il gardera toujours son aspect glauque, il prend cette fois-ci le chemin du thriller, Syd étant pourchassé par des trafiquants cherchant à récupérer la maladie mortelle qu’il s’est injecté. Jusqu’au bout, le film prend un ton fataliste, sans pour autant être plombant. Et si la deuxième partie du film prend parfois des chemins un peu trop sinueux pour ce qui n’est encore qu’un premier long-métrage, s’empêtrant dans une intrigue trop complexe car manquant de suspense, Antiviral se montre toujours passionnant et électrique dans son propos rageur envers la société. A cela s’ajoute une bien belle pique aux médias, qui dans le film se font vecteur de non-information, problème on ne peut plus contemporain de la reprise d’actualités non vérifiées mais tout de même transmises au monde entier. Même topo pour les stars, montrées en boucle sur des écrans de télévision et sous des angles les plus avantageux, le culte de l’apparence est immédiatement détruit dès qu’Hannah Geist, star exclusive à l’entreprise de Syd, est montrée malade et impuissante, au fond de son lit.
Des célébrités mourantes, le (anti-)héros dépeint comme un personnage tiré tout droit d’un film d’horreur et aux ambitions très ambiguës, Antiviral est bel et bien un film sur la destruction par l’absurde, que ça soit des mythes, comme de l’humanité en général. Il est seulement regrettable que par moments le film soit plus une envie personnelle du réalisateur de transposer un univers personnel qui lui tient à cœur, qu’une histoire qui aurait pu être plus accessible, ce qui le ferme au public à certains instants. Antiviral est aussi un film de souffrances, de personnages finalement tous victimes tôt ou tard de ce système extrême où ils n’évoluent plus, mais régressent dans un univers totalement désespéré.


La communion des fans avec leurs idoles ne connaît plus de limites.
Syd March est employé d’une clinique spécialisée dans la vente et l’injection de virus ayant infecté des célébrités. Mais il vend aussi ces échantillons, pour son propre compte, à de puissantes organisations criminelles. Sa méthode pour déjouer les contrôles de la clinique : s’injecter les virus à lui-même…
Mais ce procédé va s’avérer doublement dangereux : porteur du germe mortel ayant contaminé la star Hannah Geist, Syd devient une cible pour les collectionneurs…


Quand le fond épouse la forme à un tel point que le malaise vécu par le personnage principal prend vie chez le spectateur tout le long du film, c’est que la recette fonctionne. Sacrément malin pour un premier film, Brandon Cronenberg joue avec le cinéma de son père pour créer son propre univers, et fait d’une pierre deux coups en nous faisant retenir son prénom.
Titre Français : Antiviral
Titre Original : Antiviral
Réalisation : Brandon Cronenberg
Acteurs Principaux : Caleb Landry Jones, Sarah Gadon, Malcolm McDowell, Douglas Smith
Durée du film : 1h44
Scénario : Brandon Cronenberg
Musique : E.C. Woodley
Photographie : Karim Hussain
Date de Sortie Française : 13 Février 2013

]]>
/critique-antiviral-brandon-cronenberg/feed/ 0
Critique : Looper (Rian Johnson) /critique-looper/ /critique-looper/#comments Tue, 30 Oct 2012 17:36:13 +0000 /?p=6669 Avec Brick, Rian Johnson signait un film noir s’amusant à détourner chacune de ses règles en passant par le teenage-movie, quoi de plus atypique qu’un film habituellement mature dans une cours de récré ? Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, il fit son oeuvre aussi sur Une Arnaque Presque Parfaite, pour enfin se tourner vers la science-fiction, et plus particulièrement le voyage dans le temps, trame devenue semblable à une bombe à retardement, explosant les quelques projets, à de rares exceptions, il semblerait que cette idée soit devenue tellement casse gueule que personne n’ose finalement s’y attaquer. Un scénario en filigrane n’est aujourd’hui plus suffisant, tant nos considérations ont changé…

Mais Rian Johnson ne fait rien comme les autres, il ne se prend pas le pied dans les clichés, à contrario il les retourne, les dissèque, pour ensuite les recomposer et nous offrir une nouvelle vision du genre en y ajoutant par-ci par-là des éléments volés typiques au western, à la série B, ou au film noir, et souvent bien opposés. C’est à travers cette ferveur inépuisable que Rian Johnson signe ce nouveau long-métrage pour lequel il rédige à nouveau le scénario, chose assez rare aujourd’hui pour être signalée.

Cette imagination débordante dont il fait preuve, afin de s’éprendre d’un récit abordant la traversée du temps, lui permet de mener une véritable ligne directrice cohérente et assez riche pour ne jamais faire preuve d’une quelconque défaillance, et ceux, sur tous les points qui entourent ce projet.

Dans Looper, Rian Johnson nous impose deux univers bien différents, d’un coté nous avons un monde contemporain, intelligemment placé dans un contexte finalement pas si différent du notre, la seule différence étant d’ordre technique : armes, véhicules, etc…, toutes faisant preuve d’une certaine nostalgie étrange, reprenant les formes d’objets passés. D’un autre coté, nous avons un monde ravagé, celui du futur, où un homme seul, le Rainmaker, détruit peu à peu le monde qui est le sien.

Typique, oui, prévisible, oui, c’est un fait que Johnson a très bien compris, c’est pour cela qu’il fixe brutalement son début et sa fin, mais construit habillement ce qui se trouve entre les deux, finalement fragments principaux de tout récit temporel. Mais là où le récit décolle vraiment, c’est à travers l’intelligence de son écriture pulvérisant la moindre once de déterminisme chez l’Homme. En ne nous amenant jamais à réellement entrevoir cet univers dévasté, à ne pas nous éprendre d’une histoire qui n’est pas la notre, en ne faisant du facteur temporel qu’un simple outil détourné et non un moteur central, Rian Johnson fait d’un banal postulat de départ une entreprise forte et assez intelligente, sans ensevelir notre cerveau sous une masse de considérations quelconques et hors-de-propos.

Si faiblesse il y a dans l’alchimie non convaincante des deux personnages principaux incarnés par Emily Blunt et Joseph Gordon-Levitt, à cause d’idées scénaritiques plus faiblardes que la moyenne du film, tout cela est vite essuyé d’un revers de la main par une simple question archaïque que chaque spectateur se pose : où est donc l’erreur ? Où le papillon a-t-il battu de l’aile ? A travers ces simples thématiques, Rian Johnson semble entreprendre une croisade jamais trop insistante contre l’auto-destruction humaine. Alors que tant d’idées entrent en jeu, il s’empêche pourtant toute étanchéité, rendant son récit universel par ses approches multiples. A travers son rythme fou, s’amusant à osciller in fine, il ne fait alors plus simplement qu’amasser de bout en bout les maillons nous amenant à la fin de son récit : en nous privant d’informations essentielles, en nous laissant en plan sur le devenir de certains personnages, en ne faisant que suggérer le lien entre certains personnages par des simples plans et jeux de regards, l’intrigue ne fait pas que se poser, elle s’assure une logique sans faille où il est dur de ne pas s’intéresser à chaque individu.

Il est évident que l’intrigue principale tourne autour de “Joe” et “Joe”, le vivant et le raisonnable, devenant chacun némésis perdus dans les souvenirs de l’autre, partageant des convictions aussi fortes et des principes humains tout aussi fondés, ne laissant l’ombre d’un doute finalement que sur l’avenir des gens qui les entourent. Ce duo, possible grâce à la prouesse du duo face caméra : Joseph Gordon-Levitt, dont les prothèses ne choquerons que quelques minutes avant de devenir artifice du mythe, et Bruce Willis, égal à lui même, représente l’absolue rivalité des idées que nous confrontons en nous mêmes, où le choix peut finalement sauver une vie, ou la détruire. A leurs cotés évoluent cependant les victimes de ces choix, adroitement mis à l’écart de l’existence possible de la solution définitive que représente le voyage dans le temps, ou perdue dans celle-ci.

Par ce simple principe, tout personage devient alors pur, naïf, inconscient de la possibilté de remodeler sa vie, imbricant des considérations morales, familiales, éducationelles, avec toujours ce savoir-faire exécrable. Savoir-faire dont Rian Johson et son ami Steve Yedlin, directeur de la photo avec qui il travaille depuis Brick, fait aussi preuve en mise en scène. Non seulement ils illustrent leurs propos d’une photo sans failles, juste assez terne pour pousser nos souvenirs à des films moins récents, nous replaçant inconsciemment dans une autre époque, mais surtout, à travers ce qu’il a à nous montrer, dans ses éllipses privatives et sa lisiblité narrative sans failles, ce sont des plans somptueux qui ressortent et qui iront titiller les souvenirs de beaucoup d’entre nous, notamment en réincarnant de nouveau ici le personnage ambigue de Tetsuo - de manières moins volatile qu’il y a peu dans d’autres films - et allant jusqu’à faire appel à un deus ex machina au sens premier du terme. Osant la violence extrême et le viol de la nature candide de l’enfant, Rian Johnson ne fait qu’assumer la réalité qu’il veut nous dépeindre, ce qu’il appelle son “réalisme théatral” appuyant encore un peu son univers et sa trame. Cette symbiose enivrante des genres et d’idées assumées nous plongent entièrement dans un flot d’émotions constant et nuancé juste ce qu’il faut.


Dans un futur proche, la Mafia a mis au point un système infaillible pour faire disparaître tous les témoins gênants. Elle expédie ses victimes dans le passé, à notre époque, où des tueurs d’un genre nouveau (les « Loopers ») les éliminent. Un jour, l’un d’entre eux, Joe, découvre que la victime qu’il doit exécuter n’est autre que… lui-même, avec 20 ans de plus. La machine si bien huilée déraille…


Looper est le film prouvant que la SF est aujourd’hui un genre qui ne peut qu’aller de l’avant. En tout cas pour qui cessera de se tourner en arrière pour essayer de convaincre un public finalement non pas à l’affut d’un montage de principes déjà connus, montrant qu’il est possible aujourd’hui, avec notre idéal contemporain, de faire entrer de nouvelles considérations dans ce genre trop souvent maltraité par le mauvais goût d’un trop gros nombre de réalisateurs.
Titre Français : Looper
Titre Original : Looper
Réalisation : Rian Johnson
Acteurs Principaux : Bruce Willis, Joseph Gordon-Levitt, Emily Blunt
Durée du film : 1h 50min
Scénario : Rian Johnson
Musique : Nathan Johnson
Photographie : Steve Yedlin
Date de Sortie Française : 31 octobre 2012

]]>
/critique-looper/feed/ 1
[CRITIQUE] Iron Sky /critique-iron-sky/ /critique-iron-sky/#comments Mon, 17 Sep 2012 22:48:50 +0000 /?p=6138 Étrange Festival 2012 – Catégorie « Compétition Nouveau Genre »

Iron Sky, c’est un peu le film que l’on attendait tous plus ou moins comme un plaisir coupable, un film complètement barge mais décomplexé et assumant son statut absurde. A l’origine, le projet est né au cours d’une soirée entre potes paraît-il bien arrosée, pas étonnant donc que le pitch, qui consiste à envoyer des nazis dans l’espace, soit sacrément perché. De quoi faire vibrer d’impatience les fans de ce genre de comédie à part dans le paysage actuel.
Dans sa genèse, le film est une assez belle histoire, au milieu de cette jungle de majors qui ont mainmise sur les projets et idées de leurs réalisateurs. Annoncé il y a déjà plus de cinq ans, le projet avait du mal à trouver les financements nécessaires, les quelques 6 millions d’euros déjà réunis ne suffisant pas, à cause de producteurs frileux sur le sujet du film (ce qui est compréhensible, logiquement), et a donc eu l’astuce de s’adresser à ses fans afin de trouver les fonds primordiaux à son aboutissement. Via son site, l’équipe propose aux internautes de devenir eux-mêmes producteurs à petite échelle, soit par des dons directs, soit en achetant des goodies à l’effigie du film. Au total, ils ont réussis à lever aux alentours d’un million d’euros en plus, ce qui a permis à ce projet d’aboutir, même si le résultat à l’écran est moins fou qu’escompté.

© DR – Droits Réservés

Dans son introduction, deux américains explorent la Lune jusqu’à tomber sur un gigantesque bâtiment en forme de croix gammée et infesté de nazis. Effets spéciaux à foison, gags totalement improbable, et petites pics lancées aux Etats-Unis, Iron Sky se pose directement la question du terrain sur lequel il va avancer et donc s’exprimer. Science-fiction ? Action ? Comédie ? Satire ? Avec des premières scènes abordant tout cela à la fois, on est en droit de s’attendre à un gros mélange des genres, mais la sauce ne prendra pas. Le film est un pur délire, peut-être pas assez ouvert, et en même temps, paradoxalement, plutôt prétentieux. C’est pourtant vrai qu’il y a de quoi être fier : pour un budget d’à peine 7 millions d’euros, l’équipe des effets spéciaux réussi la prouesse d’offrir un spectacle visuel hallucinant arrivant aisément au niveau des productions d’un Michael Bay ou d’un Roland Emmerich, qui eux bénéficient de budgets mirobolants. Mais le film n’est pas aussi soigné sur tous les angles. D’une longueur foncièrement acceptable, il traîne tout de même en longueur. Le rythme est cassé et ne tient pas la route pendant l’heure et demie des aventures nazies.
La comédie se veut donc être le fer de lance d’Iron Sky. Ici aussi, le pari n’est pas complètement tenu. Si les gags sont sur le coup plutôt efficaces, ce statut n’est pas assumé de bout en bout, rendant alors la cohérence de l’ensemble pénible. Le second degré est roi ici, mais la dispersion des scènes comiques est beaucoup trop aléatoire et éparpillée, ce qui devient assez vite lourd, et rendant le déroulement du récit involontairement mou.
Jonglant entre surenchère des effets comiques et paradoxalement d’un récit qui se laisse aller, Iron Sky, il faut l’avouer, est tout de même très con, et est avant tout destiné aux plus fans d’entre nous. Le traitement des personnages aurait aussi pu être intéressant, surtout en vue des acteurs employés ici qui semblent être taillés pour des rôles stupides, mais s’avère au final très maladroit et ne leur apporte aucune profondeur, les apposant dans le film comme prétexte à des gags plus ou moins drôles.

© DR – Droits Réservés

Là où le film fait mouche, c’est dans ses références et clins d’œil abondants, autrement dit, des détails. Les plus grands réalisateurs sont cités, parodiés, utilisés, mais jamais moqués, comme par exemple Chaplin (où son Dictateur donne lieu au meilleur gag du film), Kubrick et même Coppola. Il en va de même pour des références historiques, placées au hasard dans le contexte, mais procurent un effet immédiat pour celui qui arrivera à les déceler.
On sent bien derrière ce film une volonté de taper dans le politiquement incorrect, mais encore une fois, l’idée est drôle sur le moment mais n’aboutit pas dans la durée. Dans sa conquête des différents tons narratifs, Timo Vuorensola s’accorde un gros penchant satirique envers tout et n’importe quoi. En mettant en place la rencontre entre des nazis et un noir américain, il va forcément y avoir des étincelles, ce qui lui permet de s’attaquer à des réalités assez faciles comme la guerre ou le racisme. Là où il devient plus efficace, c’est envers le gouvernement américain, et son peuple. Finlandais d’origine, son regard extérieur sur ce pays lui permet d’offrir une vision encore plus absurde et étriquée de la société américaine. A l’image de la présidente totalement barré, prête à faire alliance avec n’importe qui en faisant absolument tout ce qu’il y a de plus stupide pour se faire réélire, la nation en prend clairement plein la gueule. Le climax de cette moquerie taquine prendre place dans le final du film, qui s’avère être un grand moment de n’importe quoi. Le scénario joue sur les stéréotypes de chaque grand pays pour en tirer un gag lors d’une réunion des Nations Unies, qui va bien évidemment finir en pugilat monstrueux, à l’image de tout le film.

Si Iron Sky prouve que l’on peut produire des effets spéciaux assez incroyables pour un budget médiocre, il souffre d’un imposant manque de rythme, et donc de longueurs, dans un format qui n’est pourtant pas si long. De bonnes idées qui n’aboutissent pas, et un mélange des genres improbables font du film un rendez-vous raté, même s’il peut être fun par moments.
Titre Français : Iron Sky
Titre Original : Iron Sky
Réalisation : Timo Vuorensola
Acteurs Principaux : Julia Dietze, Götz Otto, Udo Kier
Durée du film : 01h33
Scénario : Michael Kalesniko, Jarmo Puskala, Johanna Sinisalo
Musique : Laibach
Photographie : Mika Orasmaa
Date de Sortie Française : Prochainement
]]>
/critique-iron-sky/feed/ 0
[CRITIQUE] Prometheus /critique-prometheus/ /critique-prometheus/#comments Wed, 30 May 2012 16:05:42 +0000 /?p=4786 Prometheus, l’un des films les plus attendus de cette année 2012, avait placé les attentes très haut. Et pour cause, il annonçait le retour de Ridley Scott d’une part à l’univers d’Alien, et d’autre part son rattachement à la science-fiction, genre qu’il avait mis de côté il y a maintenant une trentaine d’années avec Blade Runner. Mais plus que le fait de renouer avec ce que le réalisateur faisait si bien, l’excitation des spectateurs venait surtout du fait que le film a été bombardé d’événements marketing tels que des bandes annonces amples et intenses qui laissaient présager de grandes choses. Mais ce teasing incroyable laissait tout de même craindre un résultat final en deçà, et ce qui était finalement à craindre est arrivé.
Même si les déceptions sont en partie dues à la forte attente des spectateurs, le film possède quand même certains défauts, surtout du point de vue de sa position : suite, prequel, reboot, nouvelle mythologie dans le même univers qu’Alien ?

Après une introduction à la fois distante et absolument grandiose, qui commence déjà à soulever un premier mystère et prête à remettre en cause la théorie de l’évolution, le film démarre lentement en essayant de mettre en place l’univers et ses personnages. C’est donc sur les origines de la vie sur Terre que va s’instaurer l’intrigue. Embauché par la mystérieuse société Weyland, l’équipage se rend sur une planète inconnue pour « répondre » à l’invitation ancestrale d’une civilisation inconnue, recomposée suite à de nombreuses découvertes archéologiques sur terre.
Prometheus, traitant de l’immensité de l’univers, va pourtant se trouver spatialement partagé entre deux lieux clos et non distants. S’il y a une ambiance pesante et inquiétante tout le long du film, celle-ci semble malheureusement ne jamais aboutir. Le calibrage choisit pour surprendre semble ne pas avoir été le bon, et même dans un semblant de huis-clos, on met du temps avant de craindre réellement le futur des personnages.

Avec entre autres Damon Lindelof au scénario, Prometheus souffre avant tout de certaines lacunes d’écriture. Ouvrant trop de pistes dès le début, tout en en résolvant d’anciennes dans un même temps, il n’y a finalement pas cette impression d’avancement dans l’histoire. Et en instaurant systématiquement de nouveaux mystères (il ne semble pas s’être remis de son passage sur la série Lost), il en oublie ses personnages. L’entrée en matière du vaisseau annonce 17 membres d’équipage, l’espace confiné du film laisse la possibilité de tous les montrer, mais seulement la moitié d’entre eux apparaît à l’écran. Et finalement, très peu de ces personnages sont suffisamment développés, hormis Noomi Rapace qui, si elle n’aura pas l’envergure et la symbolique que pouvait avoir Sigourney Weaver à l’époque, offre un jeu subtil entre passion et violence incroyable, notamment dans une stupéfiante scène clé du film.
En introduisant aussi un androïde dans l’équipage (troublant Michael Fassbender, dans la continuité de Bishop et Ash), Ridley Scott esquisse sa vacillation entre une nouvelle saga s’affranchissant des codes antérieurs, et l’univers d’Alien qu’il semble somme toute ne pas vouloir lâcher, le robot étant devenu au fil du temps un des emblèmes de la saga.

Annoncé probablement à tort comme un prequel à l’Alien de 1979, le résultat final est quelque peu déconcertant. En effet, ce qui aurait pu passer pour de l’hybride se révèle être une véritable hésitation : même si les enjeux ne sont pas les mêmes, Prometheus adopte un schéma narratif semblable.
Mais comparer ces deux films pour autre chose que des repères spatio-temporels, même si cela semble inévitable, serait maladroit. Si le film a effectivement injustement été vendu comme une véritable fondation des origines du mythe (le réalisateur n’a pas voulu que son film soit jugé comme tel), ce dernier nous offre un spectacle incertain de bout en bout quant à son but recherché. Le scénario ne sachant pas quel parti prendre, on n’arrivera jamais à vraiment distinguer le vrai du faux, à savoir si la volonté de Scott et Lindelof est de se détacher réellement du film qui a lancé la mythologie ou non.

Si l’indécision scénaristique se fait malheureusement grandement ressentir, le travail de Ridley Scott sur la mythologie massive qu’il avait instaurée il y a déjà plus de 30 ans reste bluffant, les travaux de Giger s’expriment ici totalement, même si ne fois de plus, la symbolique y est moins forte.
Du point de vue de la technologie, le film se passant avant Alien, géré la chose est très bien gérée puisque sont mises au point des machines bien moins évoluées que celles que l’on voit dans le film de 1979, il y a des dysfonctionnements qui présagent les progrès futurs. Mais cela reste dans un même temps paradoxal, car on se souvient du Nostromo comme étant un vaisseau à la fois monumental et pourtant sale, retapé de partout avec les moyens du bord. Ici, le vaisseau Prometheus, s’il est certes assez superbe, est beaucoup trop léché, presque trop parfait pour une époque censée être antérieure.

Mais ne gâchons pas notre plaisir, tout en étant décevant, le film reste tout de même un superbe film de science-fiction, abstraction faite du package « Alien » qu’il traînera forcément derrière lui.
Ridley Scott a toujours soigné l’esthétique de ses films, y prêtant parfois plus attention qu’à ses acteurs, et il ne déroge pas à la règle. L’identité visuelle, sublime, est très marquée. Le travail du directeur de la photographie est mémorable car il parvient à utiliser dans la pénombre dominante des teintes de couleurs incroyables, variant du rouge au vert, en passant par le bleu, tout en étant justifié à chaque fois.
Les effets spéciaux, prépondérants dans le film, et contribuant énormément à l’effet visuel du genre que touche Prometheus, relèvent presque de la démonstration technique tant ils en mettent plein la vue, ce qui finalement est assez rare pour être souligné.

S’il est parfois maladroit sur ce terrain-là, le film reste néanmoins captivant lorsqu’il se met à se poser des questions universelles telles que les origines de la vie et des relations humaines. Cela mène forcément à quelques immenses séquences de science-fiction, effrayantes dans les thèmes et les conséquences qu’elles soulèvent.
En tous les cas, si toutes les questions soulevées n’ont pas été suffisamment abordées, Prometheus ouvre de nouvelles pistes qui seront probablement plus fouillées dans une suite qui, espérons-le, se targuera d’avoir un univers visuel et fantastique aussi riche que celui-ci.

S’il ne sera forcément pas le choc espéré par beaucoup, Prometheus est finalement à double tranchant : Ridley Scott divague et hésite systématiquement à en faire une nouvelle saga, ou bien de le destiner à être un prolongement de cet univers fascinant qu’il avait lui-même instauré.
Abstraction faite de la mythologie qu’il laisse derrière lui, le film ne transcende rien, mais reste tout de même un spectaculaire voyage de science-fiction au milieu d’un cadre à l’esthétique saisissante et soignée.

Prometheus – Bande-Annonce VOST by PixAgain
Titre Français : Prometheus
Titre Original : Prometheus
Réalisation : Ridley Scott
Acteurs Principaux : Michael Fassbender, Noomi Rapace, Charlize Theron, Idris Elba
Durée du film : 02h03min
Scénario : Damon Lindelof, Ridley Scott, Jon Spaihts
Musique : Marc Streitenfeld
Photographie : Dariusz Wolski
Date de Sortie Française : 30 mai 2012
]]>
/critique-prometheus/feed/ 0
[CRITIQUE] Time Out /critique-time-out/ /critique-time-out/#comments Sat, 29 Oct 2011 22:57:10 +0000 /?p=2064 Dans un monde ou les gens naissent avec une sorte de décompte lumineux sur l’avant-bras, ils voient leur apparence physique se figer définitivement le jour de leur 25 ans, gardant celle-ci pour toujours.. Ainsi, sans vieillir physiquement, ils vivent en fonction du temps restant ancré en eux. Quand ce temps s’est écoulé, ils meurent; et ce même temps est devenu monnaie courante, au sens littéral du terme : le travail est rémunéré avec du temps de vie en plus, toutes les dépenses se font moyennant de la vie en moins, etc…Les moins débrouillards et chanceux risquent donc de mourir à tout moment, alors que certains pourront flirter avec l’immortalité.
On s’attarde sur le personnage de Will Salas (Justin Timberlake), qui, sur un malentendu, se voit accusé de meurtre et de vol du temps de vie d’un individu par les “time-keepers”, ces policiers d’un genre nouveau. Il va ainsi s’infiltrer dans la région la plus sûre de son pays et prendre en otage la fille de l’homme qui s’apparente à un  trésorier du temps, Sylvia Weis (Amanda Seyfried).
Résumer ceci reviendrait donc à confirmer qu’ici, l’expression “le temps, c’est de l’argent” prend tout son sens et son ampleur.

La base de Time Out, c’est donc tout notre monde capitaliste actuel qui est revu et corrigé afin que l’argent ne soit plus de la monnaie telle que nous la connaissons actuellement, mais le temps. C’est aussi  le monde vu d’un angle géographique qui est aussi revu, puisqu’il est hiérarchisé en quartiers, qui démarrent du ghetto, ou la survie est de mise et ou tout est permis pour se procurer du temps en plus; pour arriver à New Greenwich, lieu central riche et influent.

Autant le dire tout de suite, Time Out est une réelle déception car il était tout à fait légitime d’attendre le meilleur de ce film. En effet, l’idée de base prenant le temps comme monnaie d’échange standardisée est géniale, ce thème peut être d’une richesse incroyable si celui qui le manie sait s’y prendre. Cela aurait pu aboutir à quelque chose de vraiment magnifique cinématographiquement parlant, mais voilà, le film accumule trop de défauts pour qu’il en arrive au résultat espéré.
Le réalisateur, Andrew Niccol (précédemment vu à l’oeuvre sur Bienvenue à Gattaca et Lord of War), accomplit donc son film avec comme notion centrale le temps, mais sans pour autant qu’il ne respecte lui-même à certains moments cette idée à travers les images qu’il nous transmet. En débouchent plusieurs incohérences, que ce soit de temps (comme certains compteurs que les personnages ont sur l’avant-bras qui ne respectent pas la continuité temporelle de l’histoire) ou d’espace, ce qui en devient moins crédible, et donc plus dérangeant (de bêtes problèmes d’évaluations de distance qui viennent pourtant gâcher de probables bonnes idées).

On assiste dès le début à des scènes dramatiques dans le genre, ce qui nous fait donc imaginer ce que pourrait être le ton donné dans la suite, mais la tournure ne tiens pas la route sur la longueur et déroute plus qu’autre chose. Il en va de même pour les personnages, ils s’avèrent être plutôt plats, et les artifices parfois grossiers et souvent sans explications ne détachent qu’encore plus le spectateur du récit. Will s’avère pourtant un homme plus ambiguë qu’il n’y paraît, confirmé par Timberlake qui porte tout de même son rôle sur les épaules. A noter d’ailleurs le parallélisme intéressant entre les personnages d’Olivia Wilde (la mère de Will) et d’Amanda Seyfield, que ce soit tant au niveau de l’apparence physique que dans leur mise en scène, et qui expliquerait que le héros ressente en cette dernière une sorte de présence presque maternelle, encore plus logique puisque la notion d’âge est faussée dans le film.
Il est aussi regrettable de voir des “bad guys” sans réelle portée, ni puissance, malgré une fois de plus un Cillian Murphy convaincant à la tête des Time-keepers.

Et s’est ainsi que se déroule tout ce qui fait que l’on se sent presque coupable inconsciemment de l’échec du développement de Time Out, car on n’arrive jamais à réellement rentrer dans le film, il y a ce sentiment désagréable que l’on ne fait que survoler la chose, qu’il n’y a pas d’immersion totale. Il se dégage donc une impression d”inachevé malgré la bonne volonté que l’on met à essayer de s’attacher à ces personnages et à leurs vies.
La volonté d’y croire est là, mais il arrive malheureusement un moment où l’on décroche, il n’est plus possible de s’intéresser à ce qu’il se passe et ce qu’il va se passer car le manque de profondeur se fait grandement ressentir.

Le scénario joue d’ailleurs beaucoup sur un rêve que beaucoup aujourd’hui aimeraient réaliser, qui est celui de ne plus vieillir, et se permet ainsi une réflexion plus profonde en rapport avec l’intérêt réel de vouloir devenir immortel, qui est nul. A quoi bon vivre éternellement après tout, puisque cela apporte plus de peines qu’autre chose…
Même si le film aurait vraiment mérité d’être bien plus travaillé, le directeur de la photographie Roger Deakins (qui travaille avec les frères Coen, ceci explique cela) nous offre certains plans et certaines scènes superbes, appuyées tantôt par des jeux de lumières jaune perçant, reflétant la précarité et la méfiance ambiante des divisions les plus pauvres, tantôt par des plans élégants et épurés des hauts lieux du monde.

Avec comme idée de base celle de remplacer toute monnaie existante par du temps de vie, Niccol réforme tout un système existant, et Time Out aurai pu aboutir à un formidable film de science-fiction. Malheureusement, le manque de profondeur du récit et des personnages, ainsi que des erreurs dans le développement et l’évolution de l’histoire nous empêche de se plonger dans le film et de l’apprécier à la valeur qu’on aurait aimé qu’il possède. Probablement la plus grosse déception de cette année 2011, car le potentiel du film était absolument énorme.


Titre Français : Time Out
Titre Original : In Time
Réalisation : Andrew Niccol
Acteurs Principaux : Justin Timberlake, Amanda Seyfield
Durée du film : 01h49
Scénario : Andrew Niccol
Musique : Craig Armstrong
Photographie : Roger Deakins
Date de Sortie Française : 23 novembre 201
]]>
/critique-time-out/feed/ 0
[CRITIQUE] Monsters /critique-monsters/ /critique-monsters/#comments Fri, 19 Aug 2011 08:50:00 +0000 /wordpress/?p=59 Ces temps-ci un nouveau critère a fait son apparaition pour juger de la qualitée d’un film avant sa sortie : Le Budget. Plus celui-ci est important et donc qu’il s’approhe plus du blockbuster, plus la qualitée “serait” au rendez-vous. Monsters serait donc selon ce critère très endeça d’être un bon film avec ces 500.000$ de budget contre des dizaines de millions pour les plus petites productions qui emplissent nos écrans.

Et pourtant, si le film cumule les erreurs de communication que ce soit au niveau des résumés donnés ou concerant tout le mystère qui l’entoure. Monsters est clairement l’un des films les plus étonnant de cette année.


« I’m going to be a meteorologist »

Au beau milieu du territoire mexicain, apparait de mystérieux aliens. Peu à peu, ceux-ci étendent leurs propre territoire afin de mettre la main basse sur le Mexique et le Costa-Rica. Dés lors, il n’y a plus âmes qui vivent dans les environs. Les derniers rescapés non qu’une idée en tête, quitter cette zone de guerre mise en quarantaine.
Un journaliste photographe et la jeune fille d’un grand magna se retrouvent ainsi dans ce cas du mauvais coté de la frontière. Il vont alors tout tenter afin de quitter ce lieu abandonné de tous face à cette armé inconnue.
Malheureusement, leurs chemin va rapidement se retrouver être un terrain miné…

Annoncé comme ça, on peut penser à un film d’horreur, un film ou les bêtes vont s’abattre une à une sur notre duo. Mais ce n’est pas du tout le cas, si l’ambiance est clairement oppressante, les visées de films vont au-delà du simple frisson, car dans son scénario, Monsters insinue par exemple habillement une critique clairement anti-américaine.
Le film veut nous montrer aussi que le culte que l’on voue à notre société afin d’en faire une utopie en fait peu à peu une dystopie, une dystopie où la crainte de l’inconnu est le moteur primordial, un lieu où la mort vaut plus que la vie.


« Come on, it’s not safe, let’s go… »

Le seul soucis est la fin, une fin beaucoup trop ouverte sur la supputation, car toute la trame n’est en faite là que pour servir de support au véritable message..
Gareth Edwards film cette épopée brillamment, mettant en valeurs du mieux possible ces deux êtres se complétant et véhiculant ce message.
Les deux ce complètent car sont tout deux antagonistes, sauf sur la lucidité qu’il véhicule concernant le monde qui les entourent.

Andrew Kalder est le journaliste reporter plus que banal, sauf qu’il sait faire la part entre ce qui doit ou ne doit pas être fait. Scoot McNairy interprétant ce personnage fait preuve d’une réel ingéniosité, il en fait un personnage concerné par ce qui l’entoure. Sa demoiselle Samantha Winden, joué par la belle Whitney Able, est dotant plus lucide que ce denier, malgré le fait qu’elle vienne d’un milieu aisé.



« The Mexican & US military still struggle to contain ‘the creatures’… »

Nous sommes face à un film doté d’un budget aussi mince qu’un petit téléfilm, et pourtant face à une telle oeuvre on ne peut qu’être ébahis. Gareth Edwards profite au maximum du potentiel terrestre qu’il lui est fournit, tout le reste n’est qu’ambiance et mise en scène intelligente, logique, onirique.
Pour l’ambiance, le film est doté d’une photo remarquable dont beaucoup devraient prendre l’exemple.

A vrai dire face à ce film, on oubli tout ce qui appartient au monde mercantile du cinéma, toutes les ficelles pour n’apprécier que son résultat, sa narration.
Le film nous transporte ainsi, aux cotés de ces deux personnages… On regrettera uniquement la fin légèrement brutale certes ouvertes sur un nombre infini d’interprétations, mais qui souffre clairement d’un scénario qui a pour seule fonction d’être un outil.

Le budget n’est pas une limite pour illustrer une vision, car la technique passe au second plan face à cette épopée. On ne parle plus de ce qui en fait un film brillant, intelligent, on ne se concentre plus que sur son histoire…

Titre Français : Monsters
Titre Original : Monsters
Réalisation : Gareth Edwards
Acteurs Principaux : Whitney Able, Scoot McNairy
Durée du film : 1h34
Scénario : Gareth Edwards
Musique : Jon Hopkins
Photographie : Gareth Edwards
Date de Sortie Française : 1 décembre 2010
]]>
/critique-monsters/feed/ 0
[CRITIQUE] Tron L’Héritage /critique-tron-legacy/ /critique-tron-legacy/#comments Wed, 10 Aug 2011 10:40:00 +0000 /wordpress/?p=45 Tron premier du nom fut une assez grande réussite, par sa mise en scène et sa qualité visuelle qui en ont fait un pionnier du genre. Car il ne faut pas oublier que Tron était le premier film au monde à utiliser la technologie CGI (Computer-Generated Imagery) et celui-ci a été produit par Disney.

On a longtemps attendu son successeur, mais personne ne croyait réellement en une suite, avec la complexité de ce film. Plutôt qu’une autre histoire se déroulant dans ce même univers, et ce n’était pas les possibilités qui manquaient, les scénaristes de Tron : L’Héritage et Joseph Kosinski on décidé de s’atteler à une suite plus ou moins directe (de plus ou moins 25 ans).
Et toujours avec Disney à la production bien sur…..

« Sam, I was paged last night. »

Voilà 25 ans que Kevin Flynn a disparu dans les méandres de sa propre découverte. Son fils Sam Flynn, a suivi les rennes de son père, non pas dans son entreprise, mais dans sa voie, celle de la technologie. Mais voilà… son père semble avoir refait surface, il décide alors de se rendre dans le seul endroit où il pourrait le trouver, une vielle salle d’arcade désaffectée lui appartenant.
Bien sur… Son père n’a toujours pas quitté Tron, mais Sam découvre son labo et tombe à son tour dans ce jeu. Il va y rencontrer une vielle connaissance de son père… CLU.

Le scénario n’a malheureusement rien de grandiose, on retrouve un peu ce que l’on avait déjà vu dans cet univers que l’on ne connait déjà que trop bien.
Là est le vrai problème, partir d’une base que l’on connaît déjà assez bien et n’y rajouter que quelques broutilles afin de partir sur une suite n’est pas toujours une bonne idée. Ainsi même si cela nous offre quelques passages intéressants, la plupart sont encore plus atténués à cause d’un autre facteur, le facteur Disney….

« I’m not your father, Sam. But, I’m very very happy to see you. »

Le scénario, comme je le disais, propose quelques scènes réellement dignes d’intérêt, notamment pour un acteur : Jeff Bridges (CLU et Kevin Flynn), ce n’est pas n’importe qui qui peut se donner la réplique à lui même. Il fallait aussi introduire de nouveaux personnages avec des histoires plus ou moins abracadabrantes mais il y notamment l’apparition de la belle Quorra (Oliva Wilde).

Il est sans dire que même si l’acteur principal est Garrett Hedlund (Flynn Jr) que l’on aperçoit dans Troie ou plus récemment dans Death Sentence, Jeff Bridges lui vole la vedette de très loin. On ne peux pas lui reprocher la platitude de CLU, il s’agit après tout d’un programme… Et la reproduction faciale a forcément ses inconvénients.
Mais même si il joue sans se fatiguer, il reste tout de même LE bon acteur de ce casting,tandis que cela se discute avec Olivia Wilde…
Mais ce qui est sur, c’est que ce n’est pas un lycan faisant du one man show (Michael Sheen) qui va leur voler la vedette.

« Your move, Flynn. Come on! »

Avant de m’attaquer au seul point interessant du film… Je réagis en prévision de certaines réactions possibles: “Ho mais y a Daft Punk dedans! En plus ils se montrent c’est trop géant”. Donc tout les Marvels sont géant si on part de cette hypothèse? Vu que Stan Lee nous fait toujours un petit coucou dedans…
Enfin bref, je ne dénigre pas leur travail, même si la BO est parfois assez… violente pour mes petites oreilles.

Et enfin, il y a tout le coté visuel… Tout ce qui fait que Tron : L’Héritage mérite le coup d’oeil. Car c’est sans doute la seule raison pour laquelle je l’ai regardé en Blu-Ray: pour en prendre plein les mirettes.
Car presque à la manière de son grand-frère, celui-ci n’étant pas une réelle révolution, le film repose en très grande partie sur l’aspect visuel. Et celui-ci est réellement somptueux, on a plaisir à retrouver la fameuse scène de la moto (quoi que celle-ci dégénère quelque peu) avec nos technologies actuelles…

Et oui malheureusement, Tron : L’Héritage tient plus de la démo technique que d’un vrai film.
C’est vraiment dommage, un tel univers qui pourrait être mieux exploité est résigné à se focaliser sur un large public, sur ce coup là Disney est l’un des principaux fautif. Si bien sur le scénario avait lui aussi été là…

 

Titre Français : Tron : L’héritage
Titre Original : Tron Legacy
Réalisation : Joseph Kosinski
Acteurs Principaux : Jeff Bridges, Bruce Boxleitner, Olivia Wilde, Garrett Hedlund
Durée du film : 02H05
Scénario : Adam Horowitz, Richard Jefferies, Edward Kitsis, Brian Klugman, Steven Lisberger, Lee Sternthal
Musique : Daft punk
Photographie : Claudio Miranda
Date de Sortie Française : 9 Février 2011
]]>
/critique-tron-legacy/feed/ 0
[AVIS ANIME] Baccano! /avis-anime-baccano/ /avis-anime-baccano/#comments Mon, 01 Aug 2011 20:05:00 +0000 /wordpress/?p=31

Anime sortie en 2007 au Japon, Baccano! mêle deux styles très distinct. D’un coté on retrouve de la fantaisie et de l’autre un univers plus que sérieux qui est celui des mafias durant les belles époques.
Les mafias américaines avec leurs lois, se promenant en extérieur avec leurs hauts-de-forme et leurs vestes ne craignant rien.
A vrai dire je suis tombé tout à fait par hasard sur cet anime peu après avoir fini Durarara! (sur lequel je donnerais mon avis plus tard).

Baccano! est sans conteste, un très bon anime, il fait preuve d’une extrême intelligence, car même si les nombreux évènements se déroulent à différentes époques, durant les 13 épisodes on ne suit que 3~4 grands évènements de quelques heures qui finissent par s’entremêler.
Si une telle prouesse est possible, c’est parce que cet anime fait preuve d’une très grande richesse sur le plan des personnages, on en compte pas moins d’une vingtaine récurrents dont dix sont réellement principaux.

Ces trois grands évènements sont : l’attaque d’un train, l’agression d’un vielle homme et une jeune fille à la recherche de son frère.
A travers tous ceux-ci ont trouve de tout coté personnages, du taré nihiliste ne croyant qu’au sang Ladd Russo, au chef de gang de rue pleurnichard Jacuzzi Splot en passant par un “couple” de voleurs complètement bidon Isaac Dian et Miria Harvent. Et bien sur pour compléter le tout le parfait méchant badass Vino….

Et où est la SF ici? Et bien elle se résume en un mot : Immortelle, mais je ne vous en dirais pas plus….
Ce qui m’a réellement plus dans cet anime c’est cette patte nostalgique dans la narration et les teintes utilisées durant tout l’anime. Tout cela couplé à une animation de qualité nous offre un récit passionnant et que l’on fini très (trop?) rapidement dans ses 13 épisodes :/.

Il existe bien un OAV, réalisé en 3 épisodes, mais j’ai peur d’être déçu par la tournure des nouveaux évènements qui semble mettre de coté plusieurs personnages principaux.

Nous offrant un scénario ouvert à toute réfléxion par son coté SF, Baccano! est une véritable perle.
Son petit nombre d’épisodes en fait malheuresment un anime très rapidement bouclé… Mais que l’on ne se lasse pas de revoir !
Titre Français : Baccano!
Titre Original : Baccano! (バッカーノ!)
Auteur: Ryôgo NaritaRéalisation: Takahiro OmoriScénario : Noboru Takagi
Studio : Brain Base
Nombre de Saison : 1
Nombre d’Episodes par Saison : 13 (1 OAV en 3 épisodes)
]]>
/avis-anime-baccano/feed/ 2
[CRITIQUE] Captain America : the First Avenger /critique-captain-america-first-avenger/ /critique-captain-america-first-avenger/#comments Tue, 26 Jul 2011 16:23:00 +0000 /wordpress/?p=36 Avant cette critique, je glisse un petit merci à Roadirsh et Way to blue pour m’avoir permis d’assister à cette séance !
Les Avengers débarquent un à un au cinéma, le dernier mis en valeur fut Thor, mais voilà le dernier de la série, celui qui va compléter cette équipe (Hulk se contente de ses précédents films) : Captain America, le premier Avenger.
Pour l’instant, en vue des différents films qui l’on précédé, on ne peut pas vraiment dire qu’il soit facile d’espérer du bon le concernant, la qualité semblant être tiré à pile ou face concernant les adaptations de chez Marvel.
Mais Captain America, c’est bien le personnage avec lequel l’erreur n’est pas permise, il suffit d’un petit pas de travers pour mécontenter beaucoup de gens…. L’introduction des Avengers se finira-t-elle en beauté? Ou en nanar pro-américain sans saveur ?

”Your task will not be easy”

Steve Rogers, jeune américain patriote dans l’âme, cherche à participer au mieux à la défense de son pays. Celui-ci tente donc de se faire recruter à de nombreuses reprises dans l’armée sous de faux noms mais se voit être constamment refusé à cause sa carrure de crevette.
Mais cette ténacité intrigue le Dr. Erskine, scientique au SSR (Strategic Scientific Reserve) ancêtre du SHIELD (Supreme Headquarters, International Espionage, Law-Enforcement Division), il décide de le faire participer à un programme visant à déterminer si il mérite ou non le rôle de cobaye dans la création de Super-Soldat.
Entre temps Johann Schmidt, aka Crane Rouge, nazi à la solde du Reich tente de mettre la main sur un mystérieux cube qui pourrait l’amener à obtenir un pouvoir digne des Dieux.

Dans leur récit, les scénaristes Christopher Markus et Steohen McFeely cherchent à respecter au maximum l’histoire du célèbre Capitaine, car ce n’est pas une bribe de sa vie qui va être mise en scène mais toute celle-ci depuis ce qui l’a amené à devenir cet icône.
Mais nous sommes au cinéma, il faut donc raccourcir certain passages, modifier certains moments afin de lui donner une réelle âme. Et les deux ont très bien réussi leur coup, le tout est globalement très bien équilibré, pas de lenteurs et tout est bien mené, quoi qu’il prend le risque de tomber légèrement dans le mélodramatique sur un instant.

”Because a weak man knows the value of strength, the value of power… “

Afin de rendre plus crédible le personnage, de lui donner un vrai statut de symbole, Joe Johnston se risque à remanier la manière dont Captain America devient ce symbole pour l’Amérique.
Son identité n’est donc pas un très grand mystère, il se promène souvent à découvert, mais une grosse période est mise en avant, celle post-expérimentale, où le futur soldat est contraint à devenir un homme de show.
Il remplace l’Oncle Sam et fait de la publicité pour son gouvernement, ainsi aux yeux de la population il devient un vrai héros, mais pour les soldats il n’est qu’un clown méritant encore leurs respects. Mais ce film reste fortement imprégné de l’univers Marvel.

Chris Evans… Si il est très franchement insipide dans les 4 Fantastiques, il l’est un peu moins dans ce film, il y met beaucoup plus de cœur!
La pression a de sacrés effets sur les acteurs et font que sa prestation le place comme presque-parfait en Captain America. Car Captain America, ce n’est pas n’importe qui, c’est l’histoire d’un gars, qui avant les poings et le cerveau, pense à ses camarades et est prêt à mettre sa vie en péril pour eux.
Hugo Weaving est brillant dans la folie, il sait jouer sous un masque et illustre le machiavélisme du personnage, Crâne Rouge est un fou, un homme qui cherche un moyen de contrôler le monde afin de le plonger dans l’anarchie totale, un tel personnage n’est pas à prendre à la légère.
On sourira aussi pour la présence de Tommy Lee Jones, grand acteur quel que soit son rôle et toujours fidèle à lui même.

Your task will not be easy. Your enemy is not what he appears…

Le seul point qui m’a semblé franchement peu logique est le fait que les américains n’usent pas de leur nouvel armement fraîchement volé à l’ennemi pour revenir sur du bas de gamme, c’est parce que c’est pas Made In US ? Là où ils pourraient utiliser tanks et armes de pointe, ils se rabattent sur leurs bon vieux semi-auto. Idem pour l’alternance arme rétro/arme futuriste chez l’ennemi.
Venons en aux rares effets spéciaux du film, ceux-ci sont globalement de très bonne facture et rendent les scènes où ils sont présents de qualités.

Ainsi le tout s’enchaîne habillement, il n’y pas de “trous” de manque ou de faux-raccords flagrants, tout se passe pour le mieux avec un rythme effréné.
Pro-Américain me direz-vous? Et bien non pas réellement, on a le pire comme le meilleur, ok on voit pas trop qu’ils foutent un sacré bordel.
Et enfin, le point qui choque : la 3D, encore et toujours le même débat, je ne reviendrais pas de nouveau dessus, si elle est de bonne facture, elle est franchement dispensable et assombrit le film encore une fois à la manière de Thor.

La vision du film est humble à l’image du personnage principal, sans grosses prétentions, Captain America : the First Avenger est donc pour moi une très bonne surprise, un très bon Marvel, équilibré et de bonne facture.

 

 

Titre Français : Captain America : the First Avenger
Titre Original : Captain America : the First Avenger
Réalisation : Joe Johnston
Acteurs Principaux : Chris Evans, Hayley Atwell, Hugo Weaving, Tommy Lee Jones
Durée du film : 02H03
Scénario : Stephen McFeely, Christopher Markus
Musique : Alan Silvestri
Photographie : Shelly Johnson
Date de Sortie Française : 17 août 2011
]]>
/critique-captain-america-first-avenger/feed/ 3