?xml version="1.0" encoding="UTF-8"?> PixAgain » Billy Connolly http://pixagain.org Critiques, Tests, Avis, Dossiers, Previews... Mon, 18 Nov 2013 23:50:41 +0000 fr-FR hourly 1 http://wordpress.org/?v=3.7.1 Critique : Quartet (Dustin Hoffman) /critique-quartet-dustin-hoffman/ /critique-quartet-dustin-hoffman/#comments Tue, 02 Apr 2013 15:51:17 +0000 /?p=8047 Quartet affiche

Ayant déjà fait ses preuves en tant qu’acteur pendant plus de 45 ans de carrière, Dustin Hoffman a l’air de chercher de nouveaux défis à relever. L’acteur découvert en 1968 dans Le Lauréat, et immédiatement propulsé au rang de star, a aujourd’hui 75 ans, et comme bon nombre de comédiens avant lui, il a décidé de passer derrière la caméra, d’inverser les rôles et de diriger à son tour. S‘il n’en est pas à son premier essai (il avait déjà voulu prendre la barre du Récidiviste à la fin des années 1970, mais ce sans succès, il ne restera qu’acteur sur le film), c’est cette fois-ci grâce à l’appui de son chef opérateur John De Borman que Dustin Hoffman s’est retrouvé à la tête de ce projet.
A la base une pièce de théâtre d’un certain Ronald Harwood, notamment scénariste du Pianiste de Polanski, Quartet a été scénarisé par le dramaturge lui-même, ce qui balaye d’emblée toute question sur la légitimité de l’adaptation de l’œuvre originale. La question critique est ainsi tout simplement d’essayer de savoir ce qu’Hoffman a pu apporter comme vision sur le sujet en tant que metteur en scène. Le film parle de la vieillesse sans être péjoratif sur la chose, et il faut dire que s’il n’est pas entièrement réussi, il semble très personnel et propre à l’intimité du réalisateur, ce qui lui vaut d’être touchant et agréable à défaut d’être totalement convaincant.

Quartet

Même si le scénario n’est pas signé de la main même de Dustin Hoffman, le film lui semble finalement assez personnel, pour lui comme pour les acteurs principaux. En effet, ce n’est pas un hasard si les têtes d’affiches sont ou ont été des célébrités, il y a un parallèle flagrant et amusant à voir des personnages qui font leur retour sur scène joués par des acteurs qui ont un jour connu la gloire et qui sont remis sur le devant de la scène dans le premier film d’un réalisateur autrefois (et toujours) acteur mondialement reconnu.
Si le sujet est porté par des personnes du troisième âge, le réalisateur cherche à éviter  l’écueil du désespoir en prenant un ton qui s’avère être l’aspect le plus intéressant du film. L’univers porté à l’écran est assez luxueux, personne n’est à plaindre pour sa condition, ni finalement pour ses faiblesses de l’âge. Bien au contraire, les protagonistes ne cessent de jouer, parfois un peu trop, de ce statut de « vieux », et veulent  absolument se défaire de cette image négative et latente des retraités inactifs. Finalement, on les retrouve à l’écran agités comme des enfants, tout cela ponctué par-ci par-là de piqures de rappel quant à leur état, Quartet se voulant avant tout l’apologie d’anciens qui s’assument. Mais cette comédie raffinée ne l’est en fait pas tant que cela, les rapports entre les personnages ont beau être touchants, ils trouvent très vite leurs limites dans la drôlerie comme dans leurs échanges, le film cherchant à tout prix à arriver à sa scène finale, dont le choix est d’ailleurs assez surprenant.

Quartet

Prendre pour sujet le monde de la musique classique, c’est s’exposer paradoxalement à deux effets contradictoires. Si le choix de ce genre de musique préexistante peut apparaître au premier abord comme une facilité (il faut avouer qu’une certaine beauté se dégage immédiatement de ce que l’on regarde dès lors que l’on y appose du Verdi ou du Bach), cela exige de s’assurer d’avoir par-dessus des images et une histoire qui valent le coup d’œil. Le son et l’image composant équitablement à eux deux une œuvre, c’est ici que Quartet trouve l’une de ses grosses limites. La photographie a beau être agréable (sans être formidable, le travail de John de Borman s’arrange pour être efficace par rapport au sujet), Dustin Hoffman se contente en effet bien trop souvent d’un simple collage entre des séquences qui en soit ne racontent pas des événements incroyables, et une musique amplifiant forcément  une dramaturgie faiblarde.
Et ce concept, à quelques exceptions près, s’étend finalement au film entier, le réalisateur ne prenant aucun risque. Quartet évolue en effet peu du début à la fin, le scénario n’étant qu’une succession de scènes construites dans le seul but d’arriver à la séquence finale, c’est-à-dire la réunion des quatre membres dudit quartet. Entre-temps, le film ne prend pas la peine de développer d’éventuelles intrigues secondaires, ou alors très peu et ce toujours dans une réserve de garder la place belle pour l’objectif principal. Les personnages sont finalement l’unique fil conducteur qui rend l’ensemble du récit un peu moins laborieux, car même si la caricature n’est jamais très loin, ce sont eux qui donnent tout le ton rafraîchissant de l’histoire. L’on a affaire ici à des vieux s’amusant comme des enfants, et si le message n’est clairement pas subtil, il a tout de même tendance à amuser sur la longueur.


A Beecham House, paisible pension au cœur de la campagne anglaise qui accueille des musiciens et chanteurs d’opéra à la retraite, le bruit court qu’une nouvelle pensionnaire arriverait sous peu. Et ce serait une diva ! Pour Reginald, Wilfred et Cissy, le choc est grand lorsqu’ils voient débarquer l’impétueuse Jean Horton, avec laquelle ils triomphaient sur les scènes internationales des années auparavant. L’ambition de Jean et son égo démesuré avaient alors ruiné leur amitié et mis un terme au mariage qui la liait à Reginald. Malgré les vieilles blessures, Reginald, Wilfred et Cissy mettront tout en œuvre pour convaincre Jean de reformer leur célèbre quatuor à l’occasion du gala annuel de Beecham House.


Pour son premier film en tant que réalisateur, Dustin Hoffman ne surprend pas. Si Quartet a beau adopter un ton enjoué, il reste bien trop simpliste et gentillet dans son ensemble pour réellement surprendre.
Titre Français : Quartet
Titre Original : Quartet
Réalisateur : Dustin Hoffman
Acteurs Principaux : Maggie Smith, Tom Courtenay, Billy Connolly, Pauline Collins
Scénario : Ronald Harwood
Photographie : John de Borman
Compositeur : Kle Savidge (Supervision musicale)
Genre : Comédie
Durée : 1h38
Sortie en Salles : : 3 Avril 2013

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[CRITIQUE] Rebelle /critique-rebelle/ /critique-rebelle/#comments Wed, 11 Jul 2012 18:05:40 +0000 /?p=5415 Rebelle a connu des difficultés dès sa conception, ce n’est pas pour rien que ce dernier a pris plus de 6 ans afin d’être enfin considéré comme achevé, que la réalisation est passé d’une main à d’autres et malheureusement, ces quelques difficultés surviennent sur le premier film estampillé Disney-Pixar. Faiblesses d’ambition, film bien loin de la ligne directrice de chez Pixar, prônant un récit surpassant la distraction, seront surement les défauts qui lui seront attribués et surtout qui seront attribués à la partie Disney du projet si l’on ne se pose pas plus de questions. Mais c’est au final face à un véritable hybride que l’on a affaire, son concept et sa morale ne tiennent ni de la finesse humaniste d’un Pixar, et encore moins d’un Disney habituel. Dans la précipitation on pourrait croire ainsi que Disney a su faire main basse sur la qualités du projet afin de le faire rentrer dans son moule, mais il est clair que tout du long du film aucune thématique de cette firme n’émerge.

Rebelle est comme ainsi dire plus près de ce que nous avaient proposé Cars 2, ou Raiponce chez Disney, que deWall-E, mettant en avant d’abord une facilité de son approche lui permettant et donnant tout autant l’impression que son public destiné est ainsi plus jeune que d’accoutumé. Misant sur une poésie du paysage distinguant la richesse de son background historique comme artistique, nous obligeant parfois à nous perdre dans la richesse de son décor plutôt que sur ses personnages, voilà sans doute ce qui rend le travail de Brenda Chapman, orchestratrice de l’idée originale, et de Mark Andrews, admirable.

Si de nouveau la traduction ne nous a pas épargné d’une idée marketing bâtarde en traduisant le titre « Brave » par Rebelle – cherchant ainsi à cibler un public par lui même – Rebelle est le premier long-métrage de chez Pixar a s’adonner au conte. Principe phare de Disney, qui est bien sûr celui du prince et de la princesse, de ces deux personnages antagonistes mais voués à finir le récit ensemble, ici le couple est amputé de sa partie masculine. Seule Merida subsiste, elle et elle seule devra ainsi occuper chaque rôle qui aurait pu être incombé à sa pair, d’où le titre original plus approprié, car c’est du courage qu’il est avant tout question et non d’une idée simple, mais nécessaire, de rébellion présente avant tout pour asseoir le récit. Le changement radical du support héroïque devenu féminin, fait que le récit se distingue aussi de ce qui a pu être fait avant. La femme, puis la mère, deviennent l’icône, elle devient l’héroïne, allant au-delà de tout.
Mais ce n’est pas parce que le film se dégage de l’emprise des deux géants qu’il ne propose pas d’autres lectures, Mark Andrews, en récupérant le projet de Brenda Chapman a très bien su comprendre que le récit qu’il venait de recevoir ne se limitait pas seulement une relation mère-fille conflictuelle. Ainsi c’est une vrai travail sur la famille qui est fait, certes de manière candide, Mark Andrews n’étant certainement pas la meilleure personne pour physiologiquement comprendre toute la finesse de la relation, ce dernier s’approchant bien sur, plus du père, que de la mère, mais il n’empêche que le message passe, que n’importe quel spectateur appréciera les mots utilisés, l’affection particulière des deux personnages qui se forge tout au long du récit et les différents moments de bravoure qui y sont liés.

On pourra regretter que pour autant de noblesse, les propos soient parfois appuyés par un comique de situation d’un assez mauvais gout. Si dans son ensemble l’humour présent dans Rebelle est de très bonne facture, que sa narration est dynamique, traversant tout ce qu’il est probable d’avoir au cinéma, dramatisme de scènes impressionnant, mélancolie visuelle, et poésie picturale, c’est sans doute dans ce premier maillon que l’on trouvera ses légers défauts. Que l’humour soit un vecteur principal n’est pas un problème, Pixar a su le démontrer dans Monstre & Cie, mais quand ce dernier devient hors-propos, c’est à ce moment là que qu’une faiblesse scénaristique se fait sentir en parallèle. Reprendre parfaitement un projet qui n’est pas le notre n’est pas chose aisé.
Mais en étant transporté dans un tel univers, où la complexité du langage visuel et sa richesse nous émerveille, nous rappelle de nouveau que Pixar, ce n’est pas n’importe qui, et que ces petits défauts ne sont finalement qu’abstraits par rapport à la finalité du projet. L’Ecosse de Rebelle n’est pas seulement poétique, elle reflète avec une certaine exactitude un paysage qui est certes exagéré, mais véritable. Le récit n’aurait pu se passer nul par ailleurs, la folie des différents biomes permet ainsi au récit de se libérer de toute contrainte. La profondeur du paysage est énigmatique, intriguante et surtout habilement construite pour palier un quelconque manque de budget probable sur une scène. Les inspirations présentes ne sont plus seulement des influences, remanier avec une efficacité incroyable, c’est sous un charme constant que la vision de Rebelle nous maintient. Puis, à cela s’ajoute le travail de Patrick Doyle, nous livrant une ambiance et un travail du son incroyables, et le tout ne fait que justifier le fait que Rebelle se présente comme un film unique dans la filmographie Pixar, et que Pixar est toujours bien loin devant les autres studios.


Depuis la nuit des temps, au cœur des terres sauvages et mystérieuses des Highlands d’Ecosse, récits de batailles épiques et légendes mythiques se transmettent de génération en génération. Merida, l’impétueuse fille du roi Fergus et de la reine Elinor, a un problème… Elle est la seule fille au monde à ne pas vouloir devenir princesse ! Maniant l’arc comme personne, Merida refuse de se plier aux règles de la cour et défie une tradition millénaire sacrée aux yeux de tous et particulièrement de sa mère. Dans sa quête de liberté, Merida va involontairement voir se réaliser un vœu bien malheureux et précipiter le royaume dans le chaos. Sa détermination va lui être cruciale pour déjouer cette terrible malédiction.


Rebelle ne fait pas au final que nous raconter une histoire. Il y a bien d’autres lectures possibles, seulement plus atypiques que celles auxquelles Pixar nous a habitué. Le film va plus loin qu’une simple suite de conflits comme le propose tout bon récit bien construit. Sa conception est irréprochable, seul quelques faiblesses scénaristiques se font sentir, le support de travail démontrant encore que Pixar a quelques bonnes années d’avance sur le plan technologique par rapport à ses compatriotes. Rebelle mérite surement d’être revu, mais il est loin d’être un mauvais Pixar, il est peut être même l’un des plus intriguant.
Titre Français : Rebelle
Titre Original : Brave
Réalisation : Brenda Chapman suivi par Mark Andrews
Acteurs Principaux : Kelly MacDonald, Billy Connolly, Emma Thompson
Durée du film : 01h35min
Scénario : Mark Andrews, Steve Purcell, Brenda Chapman, Irene Mecchi d’après l’idée de Brenda Chapman
Musique : Patrick Doyle
Date de Sortie Française : 1 Août 2012
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