?xml version="1.0" encoding="UTF-8"?> PixAgain » Animation http://pixagain.org Critiques, Tests, Avis, Dossiers, Previews... Mon, 18 Nov 2013 23:50:41 +0000 fr-FR hourly 1 http://wordpress.org/?v=3.7.1 Critique : Monstres Academy (Don Scanlon) /critique-monstres-academy-don-scanlon/ /critique-monstres-academy-don-scanlon/#comments Thu, 11 Jul 2013 08:00:46 +0000 /?p=8520 AfficheAprès seulement deux ratés (Cars 2 et Rebelle), Pixar semblait dévoiler une nouvelle figure bien morose du cinéma d’animation. Monstres Academy était peut-être la meilleure idée qu’ils pouvaient avoir pour sauver ce navire d’un naufrage imminent. Pourquoi ? Il s’agit pourtant d’une “suite” -entendre ici prequel- objet cinématographique devenu de plus en plus détestable au cours de ces dernières années. Mais il ne s’agit pas de n’importe quelle suite, l’on parle ici d’étendre l’univers de l’un des plus gros succès de l’histoire du studio : Monstres & Cie. De plus, en mettant de côté l’ovni qu’est Cars 2, Pixar a toujours su créer à travers ses suites des films d’une puissance émotionnelle étonnante – Toy Story 3 est surement l’un des plus beaux du studio à ce jour. Il n’y aurait donc aucune raison de s’inquiéter à première vue. Mais pourtant, un petit quelque chose continuait de nous faire craindre le pire : son histoire. Vendu comme un teenage movie dans la veine de ces films obscurs dont seul le public américain semble comprendre les subtilités, voir Bob et Sully se retrouver à la fac n’avait rien de vraiment réjouissant. Avec de tels aperçus, il était dur d’espérer avoir le droit à plus qu’un simple film à gag, d’espérer voir dans ce prequel la même subtilité scénaristique que son modèle. Et pourtant, c’était mal connaître Pixar, qui par ce film s’adresse aussi bien aux enfants spectateurs du premier épisode qu’aux adultes par une lecture intéressante du pur buddy movie.
Après tout, l’amitié entre le grand poilu Sully et le globe Bob n’a jamais eu la peinture nécessaire à sa compréhension totale. Ainsi, tout au long de Monstres Academy, cette relation étrange est amenée à se forger de plus en plus clairement, et surtout de plus en plus solidement. Car une règle est souvent oubliée dans les buddy movies d’aujourd’hui : rien n’est possible sil n’est pas entrepris par les deux personnages. Ainsi, subtilement, le film nous rappelle cette condition sine qua non au genre – et à la vie, en empêchant l’avancée solitaire et égoïste de chaque personnage.

Monstres Academy 1

Ainsi, même s’il ne parvient vraiment jamais à nous étonner scénaristiquement, que chaque acte semble téléphoné dès les premières scènes du précédent, le film a ce mérite de porter plus qu’explicitement la deuxième lecture à laquelle nous a familiarisé jusqu’alors le studio. Et en la rendant explicite, c’est finalement aux enfants qu’elle s’adressera et non plus seulement à l’adulte. C’est peut-être d’ailleurs par ce choix que le film perdra ce dernier public, ne lui proposant alors que de multiples situations à gag, pourtant bien réussis et assumés, reste à voir s’il supportera la seconde vision. Honnête dans ses émotions, il est clair que le film ne tente jamais de porter la même force que son modèle, et même dans ses ambitions. Alors que Pixar nous a accoutumé au dépassement de soi, à l’humanité dans l’inanimé ou le monstrueux, Monstres Academy est plus convenu, voir même plus réaliste dans un certain sens. Ainsi ce n’est plus le dépassement, mais la compréhension de soi qui se dessine en filigrane. Le but n’est plus ici de parvenir à dépasser son statut afin de créer sa place dans le système environnant, mais d’y trouver sa vraie place. Par cette idée le film se rapproche sur certains plans de Happy Feet 2, quoi qu’il ne parvienne jamais à porter le même message d’espoir que ce dernier.
Mais, alors que la première impression que nous avait laissé Rebelle avait tendance à se fragmenter à chaque réflexion (rendant notre article aujourd’hui caduque), Monstres Academy semble porter l’effet inverse, ouvrant chaque réflexion sur de nouveaux horizons d’idées. Ainsi en y repensant, même si Pixar ne signe jamais ici un travail original, il crée des personnages hauts en couleur, avec leur identité propre, ce qui en soit est déjà un travail impressionnant il faut l’admettre. Et même si cette identité unique qui leur est offerte dépend bien trop souvent de comiques de situation, parfois subtils, parfois grossiers, mais surtout voués à ne fonctionner qu’une seule fois, elle nous convie à partager la vie de cette fraternité étrange. Les Oozma Kappa ont ce mérite d’être un condensé improbable de personnalités totalement distinctes, l’arrivée de Sully et Bob ne parvenant bien sûr pas à améliorer l’hétérogénéité ambiante.

Monstres Academy 1

Parlons en de nos deux buddys, si d’apparence les deux personnages se dévoilent sur un visage bien plus convaincant – le premier film a pris un gros coup de vieux en matière de textures, c’est sur le développement de leurs deux caractères que les deux s’attachent à nous. Bob dévoile le vrai but de sa vie : celui de devenir une terreur, et Sully s’avère être à l’exact opposé de l’image qu’il laisse échapper aux côtés de Boo dans Monstres & Cie. Créer deux personnages si différents des modèles développés précédemment permet de créer sur quelques plans de belles fulgurances scénaristiques, fulgurances atteignant leurs apothéoses au cours d’un final rendant hommage aux films d’horreur d’antan.
Ainsi, une fois n’est pas coutume, les deux protagonistes principaux portent chacun une personnalité qui n’aura rien à voir avec celle clôturant le film. Don Scanlon investit correctement l’univers de Monstres Academy afin de susciter chez le spectateur un intérêt croissant pour un final normalement déjà connu par la majeure partie du public. L’univers développé est ainsi de l’ordre du comique pur et surtout assumé. Pixar ne cherche peut-être plus à développer de belles histoires comme auparavant, devenant comme un réalisateur unique, satisfait de ses œuvres passées pour se consacrer à quelque chose de plus jovial, de plus léger, mais toujours avec efficacité. C’est peut-être ça qui avait perdu Rebelle, cette volonté de raconter quelque chose qui l’avait déjà été par le studio. Peut-être même que cette compréhension de leurs propres faiblesses leur permettra à l’avenir de développer un nouveau visage du studio.


Monstres Academy développe un buddy movie entrainant et coloré, mais surtout rend explicite sa lecture fine pour la rendre accessible au jeune public auquel il est avant tout adressé. Efficace et amusant, il crée un très beau développement autour de personnages qui ont bercé l’enfance de ceux qui découvriront le film.


 

 

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    [CRITIQUE] Le Magasin des Suicides /critique-le-magasin-des-suicides/ /critique-le-magasin-des-suicides/#comments Sun, 16 Sep 2012 21:50:38 +0000 /?p=6246 Nous connaissions déjà Patrice Leconte pour ses comédies, ses films populaires, charpente du cinéma français contemporain, à voir à notre guise au premier ou au trentième degré, à apprécier ou à détester, mais nous ne le connaissions pas en tant que réalisateur de films d’animation. Véritable inconditionnel des romans de Jean Teulé, Le Magasin des Suicides est un projet qui lui tenait à coeur depuis plusieurs années, depuis sa parution en 2007. Mais, réaliste, Patrice Leconte s’est refusé toute entreprise afin de l’adapter en un film à prises de vue réelles, trop fou pour passer sur ce support, cul-de-sac donc, jusqu’au jour où un inconnu, Gilles Podesta, lui propose d’en faire un film d’animation. Révélation, Patrice Leconte se lance donc dans l’adaptation du Magasin des Suicides, pour ainsi dire, il s’agit d’un premier film, d’une renaissance, et autant dire que c’est une véritable surprise qui en est née à l’arrivée. Simplet dans son concept, niais, mais savoureux, Le Magasin des Suicides se propose comme rien de plus qu’un film où il fait bon vivre, sans prétention, certes taché de quelques défauts mais dont la qualité nous permet d’aborder le travail de Patrice Leconte peut être sous un nouvel angle.

    Le roman de Jean Teulé raconte la vie de la famille Tuvache, propriétaires de père en fils du Magasin des Suicides, magasin abordant avec fierté le slogan « Vous avez raté votre vie, réussissez votre mort… » autant dire que l’ambiance se place d’un coup, surtout quand le magasin est mis en abîme par le biais de cette ville morne, pas si différente de la notre, bordé par le morceau « Y’a d’la joie » de Charles Trenet, puis, suivit soudainement d’une pluie de corps. La symbolique de la mort devient alors évidente et ce jusque dans les dernières minutes, un sentiment de regret, dans un monde où plus personne ne meurt de mort naturelle, se pose alors comme une norme implacable.  Quand l’heure est venue, que la solitude a comblée son emprise, c’est l’homme alors qui décide que du choix entre la vie et la mort, cette seconde devient l’évidence de la douceur incarnée.
    Le choix d’un film d’animation musical est osé, mais globalement, à l’aide d’Etienne Perruchon, Patrice Leconte s’en sort convenablement, allant jusqu’à oser taper dans le cliché de la sonorité des voix non sans raison, mais pour montrer que la vie touche de manière identique chacun de nous. L’on comprend vite que, malgré cet aspect totalement décalé de la maison Tuvache, quelque chose ne va pas, que cette mort omniprésente n’est plus la bienvenue, que le regret commence à s’alourdir, et pourtant Patrice Leconte frappe fort dans la construction de ses personnages, volontairement faciès de générations exécrable ou perdues. Il est ainsi dur de croire ici qu’il s’agit de la première tentative d’animation par Patrice Leconte, ses restes de dessinateur aidant surement les choses, il profite sans gêne de son support, totalement libéré des contraintes de la prise de vue réelle, allant jusqu’au bout de ses idées et tapant autant juste, que trop loin. Car si une chose parait irréelle dans ce film, c’est bien sa fin, tous ses autres délires visuels étant tout à fait admirables. Patrice Leconte propose ici sa vision de la fin, différant du tout au tout de celle transcrite dans le livre, alors que ses précédentes variantes étaient des bribes d’interrogations sur l’enfance, ce changement ci semble incompréhensible, sauf lorsque l’on sait que ce film n’as que la volonté d’être tout public et sans aucun sous message sous-jacent. Mais dans ce cas pourquoi ne pas se plonger entièrement dans cette ode à la vie, pourquoi vouloir garder la mort ancrée, subsistant même dans la joie, plaçant maladroitement une leçon de morale bidon ? Tombant dans une sorte d’explosion de niaiserie, certes c’est avec curiosité que l’on accepte ce flot de joie, mais à force de vouloir trop en montrer, notre sentiment s’alterne rapidement avec le dégoût visuel.

    Au final, c’est sans doute le choix de faire un film d’animation musical pas assez assumé qui porte préjudice au film. Surfant sur cette tendance qu’est celle qu’ont actuellement les films d’animation de se vouloir comme porteur d’espoir, nous restons pourtant à des années lumières de l’énormité du message proposé par exemple par Happy Feet 2 un an plus tôt, duquel l’idée ne varie pas réellement : famille, joie et force du nombre. Se voulant trop populaire, sans aucune relecture possible, Le Magasin des Suicides avance dans un sens, sans en bifurquer une seule seconde. Ses chansons, certes d’une profondeur poétique indéniable souffrent globalement de la voix des ses interprètes malheureusement ne passant pas l’exercice de la chanson, ton strident, voix inaudible, il faut parfois s’y prendre à deux fois avant de discerner la signification de certaines phrases. Mais cela ne doit pas nous empêcher de remarquer la volonté de Patrice Leconte pour rendre son récit original, authentique et attirant. Ainsi il n’hésite même pas une seule seconde à proposer une mise en abîme de ce support qu’il commence tout juste à appréhender : l’animation. Par le biais de différentes techniques, Patrice Leconte prend part à de véritables expériences du genre, usant de la matière proposée par les tests de Rorschach ou encore la magie du Flipbook, il ose avec brio, ce que beaucoup ne se seraient pas permis afin de ne pas nous perdre, nous spectateur. Il s’autorise aussi de petits plaisirs personnels, mettant en valeur des inspirations, des classiques qu’il apprécie. Et comme c’est une chose rare, autant le souligner, la 3D relief s’ajoute ici comme un véritable complément de l’animation, enfin elle prend une ébauche artistique, les films d’animations 3D ou 2D restant visiblement plus sensibles à cet outil. Le film épouse ainsi les traits d’une pièce de théâtre faite de papier Canson, les bâtiments volontairement carrés semblent être bâtis à l’aide de simples feuilles, et les personnages s’apparentent à de petites marionnettes dotées d’une âme, évoluant en son sein.


    Imaginez une ville où les gens n’ont plus goût à rien, au point que la boutique la plus florissante est celle où on vend poisons et cordes pour se pendre. Mais la patronne vient d’accoucher d’un enfant qui est la joie de vivre incarnée. Au magasin des suicides, le ver est dans le fruit…


    Tous les défauts du Magasin des Suicides sont finalement dûs à l’effort du premier exercice, faute de goût ou simplement abus des possibilités de l’animation, tombant alors facilement dans l’excès et dans le kitsch absolu. On regrettera surtout que Patrice Leconte n’ai pas orné son film d’une quelconque seconde lecture, le rendant plus attrayant pour le public mature, voyant en ce film des thématiques bien souvent trop rares dans le cinéma en général.

    Titre Français : Le Magasin des Suicides
    Titre Original : Le Magasin des Suicides
    Réalisation : Patrice Leconte
    Durée du film : 1 h 20 min
    Scénario : Patrice Leconte
    Musique : Etienne Perruchon
    Date de Sortie Française : 26 septembre 2012
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    [CRITIQUE] Rebelle /critique-rebelle/ /critique-rebelle/#comments Wed, 11 Jul 2012 18:05:40 +0000 /?p=5415 Rebelle a connu des difficultés dès sa conception, ce n’est pas pour rien que ce dernier a pris plus de 6 ans afin d’être enfin considéré comme achevé, que la réalisation est passé d’une main à d’autres et malheureusement, ces quelques difficultés surviennent sur le premier film estampillé Disney-Pixar. Faiblesses d’ambition, film bien loin de la ligne directrice de chez Pixar, prônant un récit surpassant la distraction, seront surement les défauts qui lui seront attribués et surtout qui seront attribués à la partie Disney du projet si l’on ne se pose pas plus de questions. Mais c’est au final face à un véritable hybride que l’on a affaire, son concept et sa morale ne tiennent ni de la finesse humaniste d’un Pixar, et encore moins d’un Disney habituel. Dans la précipitation on pourrait croire ainsi que Disney a su faire main basse sur la qualités du projet afin de le faire rentrer dans son moule, mais il est clair que tout du long du film aucune thématique de cette firme n’émerge.

    Rebelle est comme ainsi dire plus près de ce que nous avaient proposé Cars 2, ou Raiponce chez Disney, que deWall-E, mettant en avant d’abord une facilité de son approche lui permettant et donnant tout autant l’impression que son public destiné est ainsi plus jeune que d’accoutumé. Misant sur une poésie du paysage distinguant la richesse de son background historique comme artistique, nous obligeant parfois à nous perdre dans la richesse de son décor plutôt que sur ses personnages, voilà sans doute ce qui rend le travail de Brenda Chapman, orchestratrice de l’idée originale, et de Mark Andrews, admirable.

    Si de nouveau la traduction ne nous a pas épargné d’une idée marketing bâtarde en traduisant le titre « Brave » par Rebelle – cherchant ainsi à cibler un public par lui même – Rebelle est le premier long-métrage de chez Pixar a s’adonner au conte. Principe phare de Disney, qui est bien sûr celui du prince et de la princesse, de ces deux personnages antagonistes mais voués à finir le récit ensemble, ici le couple est amputé de sa partie masculine. Seule Merida subsiste, elle et elle seule devra ainsi occuper chaque rôle qui aurait pu être incombé à sa pair, d’où le titre original plus approprié, car c’est du courage qu’il est avant tout question et non d’une idée simple, mais nécessaire, de rébellion présente avant tout pour asseoir le récit. Le changement radical du support héroïque devenu féminin, fait que le récit se distingue aussi de ce qui a pu être fait avant. La femme, puis la mère, deviennent l’icône, elle devient l’héroïne, allant au-delà de tout.
    Mais ce n’est pas parce que le film se dégage de l’emprise des deux géants qu’il ne propose pas d’autres lectures, Mark Andrews, en récupérant le projet de Brenda Chapman a très bien su comprendre que le récit qu’il venait de recevoir ne se limitait pas seulement une relation mère-fille conflictuelle. Ainsi c’est une vrai travail sur la famille qui est fait, certes de manière candide, Mark Andrews n’étant certainement pas la meilleure personne pour physiologiquement comprendre toute la finesse de la relation, ce dernier s’approchant bien sur, plus du père, que de la mère, mais il n’empêche que le message passe, que n’importe quel spectateur appréciera les mots utilisés, l’affection particulière des deux personnages qui se forge tout au long du récit et les différents moments de bravoure qui y sont liés.

    On pourra regretter que pour autant de noblesse, les propos soient parfois appuyés par un comique de situation d’un assez mauvais gout. Si dans son ensemble l’humour présent dans Rebelle est de très bonne facture, que sa narration est dynamique, traversant tout ce qu’il est probable d’avoir au cinéma, dramatisme de scènes impressionnant, mélancolie visuelle, et poésie picturale, c’est sans doute dans ce premier maillon que l’on trouvera ses légers défauts. Que l’humour soit un vecteur principal n’est pas un problème, Pixar a su le démontrer dans Monstre & Cie, mais quand ce dernier devient hors-propos, c’est à ce moment là que qu’une faiblesse scénaristique se fait sentir en parallèle. Reprendre parfaitement un projet qui n’est pas le notre n’est pas chose aisé.
    Mais en étant transporté dans un tel univers, où la complexité du langage visuel et sa richesse nous émerveille, nous rappelle de nouveau que Pixar, ce n’est pas n’importe qui, et que ces petits défauts ne sont finalement qu’abstraits par rapport à la finalité du projet. L’Ecosse de Rebelle n’est pas seulement poétique, elle reflète avec une certaine exactitude un paysage qui est certes exagéré, mais véritable. Le récit n’aurait pu se passer nul par ailleurs, la folie des différents biomes permet ainsi au récit de se libérer de toute contrainte. La profondeur du paysage est énigmatique, intriguante et surtout habilement construite pour palier un quelconque manque de budget probable sur une scène. Les inspirations présentes ne sont plus seulement des influences, remanier avec une efficacité incroyable, c’est sous un charme constant que la vision de Rebelle nous maintient. Puis, à cela s’ajoute le travail de Patrick Doyle, nous livrant une ambiance et un travail du son incroyables, et le tout ne fait que justifier le fait que Rebelle se présente comme un film unique dans la filmographie Pixar, et que Pixar est toujours bien loin devant les autres studios.


    Depuis la nuit des temps, au cœur des terres sauvages et mystérieuses des Highlands d’Ecosse, récits de batailles épiques et légendes mythiques se transmettent de génération en génération. Merida, l’impétueuse fille du roi Fergus et de la reine Elinor, a un problème… Elle est la seule fille au monde à ne pas vouloir devenir princesse ! Maniant l’arc comme personne, Merida refuse de se plier aux règles de la cour et défie une tradition millénaire sacrée aux yeux de tous et particulièrement de sa mère. Dans sa quête de liberté, Merida va involontairement voir se réaliser un vœu bien malheureux et précipiter le royaume dans le chaos. Sa détermination va lui être cruciale pour déjouer cette terrible malédiction.


    Rebelle ne fait pas au final que nous raconter une histoire. Il y a bien d’autres lectures possibles, seulement plus atypiques que celles auxquelles Pixar nous a habitué. Le film va plus loin qu’une simple suite de conflits comme le propose tout bon récit bien construit. Sa conception est irréprochable, seul quelques faiblesses scénaristiques se font sentir, le support de travail démontrant encore que Pixar a quelques bonnes années d’avance sur le plan technologique par rapport à ses compatriotes. Rebelle mérite surement d’être revu, mais il est loin d’être un mauvais Pixar, il est peut être même l’un des plus intriguant.
    Titre Français : Rebelle
    Titre Original : Brave
    Réalisation : Brenda Chapman suivi par Mark Andrews
    Acteurs Principaux : Kelly MacDonald, Billy Connolly, Emma Thompson
    Durée du film : 01h35min
    Scénario : Mark Andrews, Steve Purcell, Brenda Chapman, Irene Mecchi d’après l’idée de Brenda Chapman
    Musique : Patrick Doyle
    Date de Sortie Française : 1 Août 2012
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    [CRITIQUE] La Colline aux Coquelicots /critique-la-colline-aux-coquelicots/ /critique-la-colline-aux-coquelicots/#comments Thu, 15 Dec 2011 23:55:30 +0000 /?p=2628 Il y a peu, Goro Miyazaki avait tenté, malheureusement en vain, de montrer que le studio Ghibli, contrairement à ce que pense son père et surtout depuis la mort d’un autre géant de l’animation qu’est Satoshi Kon, et l’animation japonaise en général ne doivent pas avoir peur en l’avenir.
    En s’attaquant aux Contes de Terremer, il nous avait alors offert un premier long-métrage sans grande saveur, sans réelles convictions.
    Mais Goro ne s’avoue pas vaincu. Il a, contrairement au réalisateur de Arrietty, Hiromasa Yonebayashi, de la suite dans les idées, il cherche à défendre cet univers féerique qu’ont mis en place Hayao et Takahata.
    C’est ainsi qu’il s’attaque cette fois-ci à un manga qui l’a marqué lorsqu’il était jeune, pouvant ainsi prendre du recul et analyser au mieux cette œuvre. Manga de Chizuru Takashi publié dans le magazine Nakayoshi, ce dernier se déroulait dans un Japon encore en transition avec la modernité quelques dizaines d’années après la Seconde Guerre Mondiale.

    À Yokohama, durant l’année 1963 une jeune fille répondant au doux nom de Umi (mer en japonais) s’occupe seule d’un foyer nommé La Villa des Coquelicots. Alors que son père est disparu en mer, elle continue chaque matin à dresser les pavillons maritimes envoyant ainsi un message quelque part dans cette plaine bleue. Alors que la réalité n’est pour elle qu’une routine amère, elle va se retrouver mêlée à un événement qui ébranle son lycée : la destruction d’un bâtiment servant de pavillon culturel aux clubs de l’établissement.
    C’est alors qu’elle y rencontre Shun, un jeune garçon qui lui semble tout au contraire acteur majeur de ces récents événements.

    La première ébauche du scénario de La Colline aux Coquelicots fut d’abord écrite par le père Hayao Miyazaki, alors que le fils, Goro, n’était même pas pressenti pour le film. Mais quand il vient à la direction, il y fit une chose que peu faisaient jusqu’alors : changer ce scénario.
    Et c’est sans doute que là qu’est né un certain cachet de ce film. Avec La Colline aux Coquelicots, il nous montre qu’il a appris une chose depuis son dernier film, comment embellir une histoire. C’est ainsi qu’avec son coté à la fois humaniste et réaliste, Goro nous offre une nouvelle ambiance, un ressenti neuf mettant en avant les sentiments mêmes des personnages, tout en abordant ces derniers avec unicité.

    Et c’est vraiment le sentiment que nous offre une grande partie des protagonistes principaux, comme secondaires. Car il était facile de tomber dans un mélodrame sans saveur, où un amour bête et méchant se serait instauré d’emblée entre les deux personnages que sont Umi et Shun. Mais dans ce Japon d’après Guerre, se remettant des tragiques événements passés et où les orphelins étaient nombreux, c’est pourtant une lueur d’espoir qui nous est offerte. Malgré la tristesse qui règne sur leurs passés, tout semble pourtant aller pour le mieux, alors qu’aujourd’hui tout un chacun utilise la moindre excuse pour critiquer la personne qui se trouve à ses cotés, eux continuent à comprendre le monde, ou au moins à l’aborder toujours de manière positive.

    L’autre élément majeur du film est sa bande son orchestrée par Satoshi Takabe. Sans prétention mais foutrement efficace, elle tire clairement sur un coté jazzy et rythmé, accentuant d’autant plus la cohérence de cet univers en le supportant avec vigueur et sonorité.
    On retrouve aussi différents morceaux qui ont connu leur âge d’or durant la même période que le manga dont est tiré ce film, à savoir quelque part dans les années 60 au Japon, notamment le thème principal, envoûtant : « Marchons en regardant le Ciel ». Revisité pour l’occasion, elle se permet même la répétition, chose impensable dans tous les précédents Ghibli.

    Bien sûr, alors que le film était en production, de nombreux éléments ont ébranlés Goro Miyzaki, notamment la catastrophe de Fukushima. Mais dans un sens, ce drame atroce lui a fait comprendre l’importance de l’humain, et de la vie.
    Il s’attarde ainsi tout au long du film sur différents éléments du quotidien, parfois anodins, sans grande valeur visuelle, mais dotés d’un sens humaniste fort. Si l’histoire peut paraître sectaire sur certaines scènes, ce n’est qu’un a priori, il s’agit simplement de la réalité du moment.

    En soit, Goro nous offre ainsi un film quasi irréprochable par rapport à son premier essai, il a maîtrisé la narration, la mise en scène des éléments, ce qui est un bond énorme et que peu auraient pu parcourir en si peu de temps.
    Mais il lui manque tout de même la flamme qui rendrait son ambiance, son histoire, son récit, simplement magique et unique.
    C’est en cela un défaut, mais avec du recul il s’approche une dernière fois des débuts de Hayao Miyazaki, et il me semble que ce sera, je l’espère, la dernière fois que l’on comparera le maître et l’élève, qui sera bientôt son égal, nous offrant un conte, une histoire, beaucoup plus personnelle et attirante.

    Avec La Colline aux Coquelicots, Goro avance à grands pas vers la maîtrise de son propre style et surtout son élaboration. Peu à peu, il comprend et appréhende sans broncher et avec passion ce qui fera de lui l’un des acteurs majeurs du cinéma d’animation japonais de notre génération, et son sauveur…

     

    Titre Français : La Colline aux Coquelicots
    Titre Original : コクリコ坂から
    Réalisation : Goro Miyazaki
    Dessin : Goro Miyazaki
    Durée du film : 01h31min
    Scénario : Hayao Miyazaki
    Musique : Satoshi Takebe
    Date de Sortie Française : 11 Janvier 2012
    Studio : Ghibli
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    [CRITIQUE] Le Chat Potté /critique-le-chat-potte/ /critique-le-chat-potte/#comments Sun, 30 Oct 2011 11:24:11 +0000 /?p=2099 Il y avait dans une contrée fort fort lointaine, une saga qui n’en finissait pas d’être consommée jusqu’à la moelle, alors que cette dernière semblait ne plus être bonne à grand chose, les animateurs de chez DreamWorks se sont dit… et si on partait sur un de nos personnages secondaires afin de faire un nouveau film ?
    C’est ainsi que Chris Miller, notamment scénariste des Shrek 1 et 2 puis réalisateur par la suite sur le 3, s’est décidé à réaliser un film sur le seul personnage qui sauve un peu cette saga depuis le deuxième volet : Le Chat Potté. Mais soyons clair d’emblée, il faut prendre Le Chat Potté comme une histoire à part, comme un personnage complet d’une histoire sans grand rapport sous quelques facettes que ce soit avec Shrek, ceux qui attendent l’inverse risquent d’être déçu. Mais en même temps… qui voudrait d’un film tirant encore plus vers le ridicule en essayant de remonter une franchise vouée à disparaître ?

    Le Chat Potté se veut être la genèse de ce personnage si charismatique, c’est donc ainsi que commence l’histoire de l’orphelin, dans un panier… Alors qu’il grandit dans un orphelinat, il fait connaissance avec Humpty Alexandre Dumpty. Alors que tout va pour le mieux, que ces derniers vivent de l’aventure que leur prodiguent leurs petits larcins, notre chaton se voit hissé soudainement au rang d’icône dans ce petit village où il habite. Dumpty, se sentant floué et ne voulant se détacher du banditisme va trahir notre héros et faire basculer sa vie dans un gouffre.
    Alors que leurs deux vies se sont séparées depuis longtemps, que notre héros est devenu notre bandit, une vielle plaie semble réapparaître… Une légende qui a bercé son enfance et qui pourrait être sa seule solution pour rattraper ses actions : les haricots magiques !

    DreamWorks se penche de nouveau sur un mythe qui n’a pour nous rien d’étranger : le conte de Jack et le Haricot magique, bien sûr il n’est pas nécessaire de préciser que c’est à leur sauce afin de rendre cette histoire aussi unique que possible. Ainsi, en parallèle on découvre l’histoire complète du chat, de nombreux mystères le concernant sont résolus, comme le principal : les fameuses bottes.
    On pouvait tout de même avoir certaines réticences concernant le scénario du film, notamment en sachant que les deux scénaristes qui se sont penchés dessus sont ceux qui nous ont pondu le plus que moyen Hyper Noël… Mais au final, si ce dernier n’a rien de véritablement extraordinaire il reste tout de même très convainquant et suffisant pour nous imprégner de cet univers.
    Il semblerait par contre, que l’équipe du film ait eu l’intelligence, à la différence des DreamWorks habituels, de ne pas présager de suite, de clôturer l’histoire de manière explicite. Ça sauverait ainsi un film qui n’a pas besoin d’être entaché de suites plus ou moins médiocres par la suite car totalement dénuées de scénario (le pire étant de renouer avec Shrek).

    Adieu humour gras et lourd, dans Le Chat Potté tout semble calculé à la parole près, les scènes humoristiques, les petits détails, tout devient pertinent et en corrélation avec les évènements que l’on nous relate. Tout est efficace, dans la mise en scène de cette histoire épique.
    Le Chat Potté n’hésite pas à tomber dans le dramatique, mais pas trop non plus, simplement assez pour rendre par la suite émouvantes de nombreuses scènes, que nous ne soyons pas simples spectateurs. Car cette histoire est réellement prenante et il est dur de ne pas sourire à de nombreuses reprises en conséquence de situations atypiques et très bien trouvées.
    Autre élément important, le Chat Potté se veut, avant d’être un hommage au film de cape et d’épée, être plutôt paradoxalement un hommage au western spaghetti, principalement de Leone. Ce mélange créé une ambiance et une atmosphère assez singulière.

    Mais plus qu’un film doté d’un comique de situation presque sans défauts, Le Chat Potté est aussi intéressant visuellement. La réalisation est beaucoup plus fine, les différents décors sont somptueux et se distinguent par un caractère qui leur est propre. Le film abandonne les formes rondes exagérées pour donner plus de profondeur aux différents personnages.
    Rien que la gestion des poils du personnage principal et de son acolyte, Kitty est simplement bluffante.
    Notons la participation de Guillermo del Toro en tant que producteur conseiller qui je pense n’est pas étranger à la qualité de l’univers et à la richesse des personnages, même secondaires.
    Petit mot sur la 3D : je suis un hater pur de cette technologie quand elle est faite à la va-vite, soit 99% du temps, mais je dois avouer que sur ce film, elle était plutôt agréable, et même, peut être pas indispensable comme pour Ga’hool, mais elle apporte un joli plus.

    Plus que ce qui aurait pu être un simple reboot désespéré d’une saga corrompue, le Chat Potté va même jusqu’à nous faire oublier un quelconque lien entre ces deux derniers en nous proposant un récit, une aventure, cohérente, construite, réfléchie et indéniablement fun !
    Mes respects Puss in Boot !


    Titre Français : Le Chat Potté
    Titre Original : Puss in Boots
    Réalisation : Chris Miller
    Voix Principales VO : Antonio Banderas, Selma Hayek, Zach Galifianakis
    Voix Principales VF : Boris Rehlinger, Virginie Efira, Vincent Ropion
    Durée du film : 1h30
    Scénario : Tom Wheeler
    Musique : Henry Jackman
    Date de Sortie Française : 30 novembre 2011
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    [AVIS ANIME] Le Roi des Ronces /le-roi-des-ronces/ /le-roi-des-ronces/#comments Sun, 07 Aug 2011 17:09:00 +0000 /wordpress/?p=88 Le Roi des Ronces est un film anime passé complètement inaperçu par chez nous. Dans celui-ci, un virus mortel nommé Médusa a fait son apparition et décime peu à peu la population mondiale.

    Pour parvenir à stopper ce virus, quelques membres importants de la société vont entrer en stase afin de pouvoir reconstuire cette dite société une fois que le virus aura été neutralisé.
    Mais alors que ceux-ci entrent en stase, ils se réveillent soudainement et ne reconnaissent plus les lieux aux alentours, tout a été recouvert par des ronces et d’étranges créatures font leur apparition…

    Si la trame scénaristique de base semble être à la portée d’un gosse, le reste l’est beaucoup moins, le scénario se compléxifie au fur et à mesure que les choses avancent. Les explications et les causes pour ces changements deviennent malheureusement peu à peu proportionnellement complexes.
    On finit par lacher une grande partie de la trame pour se concentrer uniquement sur ce que l’on a compris: le début de l’histoire.

    De plus, si tout était clairement expliqué, si les causes étaient cohérentes, regarder de nouveau le film ce ne serait peut-être pas un mal pour le comprendre totalement. Mais non, beaucoup de choses restent totalement abstraites ou juste survolées, et cela aussi bien dans les petits passages que dans les plus gros qui font le piedestal de ce scénario. Je ne dis pas que celui-ci est totalement dénué d’intérêt! Oh non, tout au contraire, il est simplement incomplet.

    Du coté de l’animation, elle est globalement très bonne, mais uniquement dans certaines scènes (heureusement nombreuses). Car il y a clairement un défaut de budget, on a deux trois soucis quand les monstres apparaissent, les personnages passent en une animation beaucoup moins fluide, plus barbare (ou quand les personnages se déplacent en trop grand nombre sur une même scène).

    Le chara-design lui ne va pas chercher l’originalité, il cherche simplement à distinguer clairement ses personnages. Leur donner plus d’originalité et d’unicité n’aurait fait de mal à personne.

    Le Roi des Ronces est un anime qui vaut largement le détour, mais il faut se préparer à ne pas tout comprendre et à trouver des trous par ci par là dans le scénario.
    Un plus gros budget lui aurait aussi permis d’éviter la qualité plus que décevante de certaines scènes.
    Titre Français : Le Roi des Ronces
    Titre Original : Ibara no O (いばらの王)
    Réalisation : Yuji Iwahara
    Scénario : Kazuyoshi Katayama
    Studio : Sunrise
    Date de Sortie Française : 8 Juin 2011
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    [CRITIQUE] Rio /critique-rio/ /critique-rio/#comments Wed, 11 May 2011 15:24:00 +0000 /wordpress/?p=35 Après les 3 épisodes déjantés de la saga l’Âge de Glace, et avant un quatrième déjà annoncé pour 2012, les studios Blue Sky s’offrent un “break” avec Rio.
    Blu est un perroquet bleu vivant bien confortablement dans un pays enneigé avec sa maîtresse Linda, qui le choie matin et soir. Mais Blu, en plus d’appartenir à une espèce d’oiseau très rare, a quelque chose de particulier : il ne sait pas voler ! Il est alors envoyé au Brésil pour rencontrer une femelle de son espèce et ainsi assurer sa pérennité.
    Mais son séjour ne va pas être de tout repos : des contrebandiers vont tout faire pour s’emparer de lui. Heureusement pour lui, il va rencontrer des animaux qui vont l’aider à leur échapper, mais aussi l’aider à conquérir sa promise, Perla

    You got anything against bulldogs?

    Le réalisateur, Carlos Saldanha, d’origine brésilienne, a voulu faire de Rio un retour aux sources et donc un film personnel. Le studio d’animation a ainsi subi un changement total de décor, passant des étendues neigeuses de l’Âge de Glace aux plages ensoleillées de la ville sud-américaine.
    Mais l’on remarque vite qu’il n’a pas la même ambition que la saga glacée. A vrai dire, à l’heure où en ce moment sortent de plus en plus de films d’animation, Rio n’a pas eu la publicité que l’on a l’habitude de voir avant la sortie de grosses productions. Et pourtant, on retrouve bien la patte graphique des créateurs du délirant l’Âge de Glace. Même si il n’a pas eu une campagne de communication très importante, et une bande-annonce pas franchement attirante, Rio est une assez bonne surprise.

    Bird versus monkey!

    Venons en donc au film lui même. Dès la première scène, le spectateur est tout de suite mit dans le bain. On assiste à un véritable festival de couleurs et de chansons entraînantes. Et cela durant tout le film, car son atout principal est d’être haut en couleurs ! C’est clairement un hymne à la samba, mais aussi au carnaval de Rio, cette ville étant un vrai lieu de prédilection pour faire un film d’animation de cette trempe : Blue Sky a vraiment réussi à reproduire la ville, mais surtout l’ambiance qui y règne. Car oui, l’histoire se passe pendant le carnaval, ce qui nous vaut ce festival de couleurs et de musiques plus entraînantes les unes que les autres !
    On est ainsi baigné dans une atmosphère festive, le tout porté par des personnages drôles et attachants. On suit ainsi Blu dans ses aventures, lui, le perroquet timide mais ingénieux qui va devoir apprendre à voler, mais aussi Perla, son “double” femelle au caractère bien trempé, ainsi que tous les personnages secondaires, qui, comme souvent dans les films d’animation ont une belle place à l’écran.
    Il y a ainsi une famille de toucans dont les enfants sont complètement excités, un gang de singes voleurs aux mimiques terribles, un bouledogue baveux mais doux comme un agneau, etc…

    Et que serai ce beau monde sans un méchant ? Il y en a un, bien sûr, qui répond au doux nom de Hector, et qui est complètement timbré. C’est lui qui accompagne les humains qui essaient d’enlever Blu, et il va rendre la vie bien difficile à ce dernier.
    Autre point important, l’animation. Ici, il faut dire qu’on est bien loin du remarquable Rango, mais malgré cela, on a tout de même des textures soignées. Et, fait assez important pour qu’il soit souligné, Rio bénéficie d’une 3D très agréable : elle ne pique pas les yeux et est bien incrustée, ce qui rajoute une belle profondeur à la ville , surtout lors des scènes dans les airs.
    Enfin, un point plutôt négatif quant au scénario. Celui-ci ne casse pas des briques, l’histoire suit gentiment son cours, trop gentiment même. Il n’y a rien de très original, les codes de films pour enfants sont repris, mais il n’y a pas vraiment d’apports plus profonds au récit.
    A cause de cela, Rio s’adresse surtout aux jeunes, tout y est un peu trop mignon, mais n’empêche pas de passer un bon moment !

    Rio est un bon film d’animation, qui malgré des faiblesses de scénario, donne envie de s’évader et donne le sourire ! Il bénéficie d’une belle 3D pour un film haut en couleurs, qui s’adresse plutôt aux jeunes !


    Titre Français : Rio
    Titre Original : Rio
    Réalisation : Carlos Saldanha
    Durée du film : 01H30
    Scénario : Don Rhymer, Joshua Sternin, Jeffrey Ventimilia, Sam Harper, Karen Disher
    Date de Sortie Française : 13 avril 2011
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    [CRITIQUE] Rango /critique-rango/ /critique-rango/#comments Wed, 04 May 2011 17:23:00 +0000 /wordpress/?p=49 Rango est un caméléon un peu spécial vivant dans un vivarium, et qui parle à une barbie et à un poisson rouge en plastique ! Alors qu’il est dans une remorque sur une route dans le désert, la voiture de ses maîtres (eh oui, c’est un animal de compagnie) vire brusquement et la pauvre bête tombe de son abri et atterrit sur le bas-côté. Le voilà abandonné au milieu de nul part. Une mystérieuse bête lui dit de se rendre dans une ville nommée Poussière.
    Une fois là-bas, Rango se rend compte que les habitants vivent au milieu de personnes mal famées, mais ils font aussi face à un problème plus grave car vital…Il va ainsi profiter du fait qu’il soit inconnu pour passer pour un gros dur, se déclarer shérif et promettre de remettre cette ville en ordre…


    Reptiles gotta stick together, brother.

    Dès les premières minutes du film, on voit que Rango est un anti-héros : il apparaît comme pathétique et paumé. Mais c’est cela qui rend le personnage vraiment attachant, car tout au long de son périple, il va se découvrir une vraie personnalité et va enfin pouvoir créer des liens avec de vraies personnes ! Le point principal du film et qui fait que s’en est devenu un coup de coeur, c’est bien sûr l’animation ! Tournant un film de ce genre pour la première fois, Gore Verbinski frappe fort, très fort ! On est ici bien loin des films d’animation que l’on à l’habitude de voir aujourd’hui au cinéma (qui sont pourtant loin d’être mauvais), mais Rango signe un grand pas en avant dans le domaine !

     


    I once found a human spinal column in my fecal matter…

    Grâce à un bestiaire plus que foisonnant, les textures sont superbes, ce qui donne ce côté ultra-réaliste non négligeable, mais aussi une grande fluidité qui donne ce rythme entraînant au récit.
    Le réalisateur a crée une belle ambiance western dans ce film, avec de multiples clins d’oeil subtilement placés. C’est pourquoi ce film est vraiment adapté à tous les publics, voir même plus pour les grands que les petits au niveau des hommages à différents films, comme pour l’humour, toujours tranchant. On retrouve aussi bien sûr cet aspect aventuresque que Gore avait donné aux Pirates des Caraïbes : on est toujours en mouvement, on ne s’ennuie pas.
    Après la claque visuelle, il y a l’histoire, qui la n’est pas transcendante mais le tout s’enchaîne bien. Au fur et à mesure que l’on avance dans l’histoire, Rango dévoile une nouvelle facette de sa personnalité, rencontre des gens, fait des (grosses) conneries, essaye de se rattraper, etc… Et le tout est orchestré par un quatuor de hiboux mariachis qui racontent les aventures de Rango en chansons.

     


    You got a funny-looking face!

    Même si le film est un poil long (1h40 tout de même), il a son lot de scènes épiques qui complètent l’ambiance et donnent un rythme entraînant au tout, notamment le fameux passage de la course poursuite dantesque dans le désert, puis dans un canyon, sur fond de Chevauchée des Walkyries, qui marque forcément !
    Le choix de Johnny Depp pour doubler le personnage principal semblait évident tant il fait penser à lui, que ce soit au niveau des mimiques, de la gestuelle ou même des répliques !
    Enfin, l’emotion capture (les doubleurs rejouent les scènes en vrai) donne certes un peu plus de spontanéité au jeu, mais ce n’est pas non plus une révolution.

    Avant tout, Rango est surtout une claque visuelle car il nous offre une animation tout simplement superbe ! L’histoire un peu banale est rehaussée par des personnages charismatiques et des scènes épiques. Un film d’animation qui plaira autant aux enfants qu’aux grands !


    Titre Français : Rango
    Titre Original : Rango
    Réalisation : Gore Verbinski
    Durée du film : 01h40
    Scénario : John Logan, Gore Verbinski, James Ward Byrkit
    Date de Sortie Française : 23 mars 2011
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    [CRITIQUE] Summer Wars /critique-summer-wars/ /critique-summer-wars/#comments Tue, 19 Apr 2011 14:06:00 +0000 /wordpress/?p=37 Si les séries d’animes japonais non rien à envier aux autres séries dans les pays occidentaux, il n’en est pas de même pour les films d’animations japonais.
    Beaucoup de gens connaissent la renommée d’un, voir deux grands réalisateurs japonais de films d’animation, mais peut vont s’intéresser à ces autres films qui mériteraient pourtant la même reconnaissance.
    C’est le cas pour des films comme Paprika (et plus généralement les films de Satoshi Kon), Origine, La Traversée du Temps ou encore, plus récemment Summer Wars et bien d’autres.
    On retrouve Mamoru Hosoda à la réalisation, réalisateur entre autre des deux premiers films Digimon (bon ok ça n’encourage pas forcément) mais surtout de La Traversée du temps, qui, avec cette adaptation du roman éponyme, a prouvé qu’il avait gagné en maturité et surtout en technique, qu’il pouvait s’adresser à un vaste public tout en gardant un certain cachet.

    Les faits se déroulent durant l’année 2010, proche de la notre, à la différence près qu’un système informatique mondial a été mis en place. Ce système habilement nommé OZ, est en réalité une sorte d’espace social mondial où chaque personne se connecte automatiquement à l’aide d’un téléphone ou encore d’un ordinateur. Une fois dans celui ci, chacun y possède un avatar le représentant, il peut y faire ses courses, ses transactions, etc…
    Mais place à notre protagoniste principal, Kenji Koiso, surdoué en mathématiques, qui est, bien sur, ébahi devant la beauté de Natsuki Jinnouchi (aka la plus belle fille du bahut).
    Mais voilà celle ci a promis à sa grand mère qu’elle lui présenterait son futur fiancé avant qu’elle ne rende l’âme, elle décide donc d’engager Kenji Koiso pour lui faire jouer ce rôle à son insu, tout du moins au début. Et là, bham, Kenji est accusé d’avoir piraté OZ!

    Soyons franc, le scénario est complètement barré au départ, complètement tiré par les cheveux, mais il se justifie au fur et à mesure pour nous livrer un scénario peu commun et très bien ficelé. Ce scénario, totalement contrôlé, organisé et intelligent lui a permis beaucoup de liberté, qu’il utilise habilement tout le long du film.
    La création d’OZ, un monde où les sociétés du monde vivent telle une seule, n’est certes pas très originale, mais il a le mérite d’être riche et intéressant par son processus.

    Ce qui est foncièrement intéressant dans un anime, c’est la manière de caractériser les protagonistes, et dans Summer Wars, on est servi! Outre les personnages principaux, on est submergé par tous les autres figurants.
    Et là où Hosoda aurait pu totalement nous perdre, il repart de plus belle, chaque personnage est doté de valeurs, de caractéristiques, d’un chara-design qui leur est propre, pas un seul ne se confond à un autre. Et on finit, même seulement visuellement, à se souvenir de tous ces personnages qui participent à l’action.

    De plus, non content de nous servir des gens “normaux”, ils tendent tous ou presque vers la caricature et l’excès, ce qui les rend entre autre beaucoup plus touchants. Au final on s’attache à tous, même à ceux qui enchaînent les boulettes et qui se réconfortent dans leurs erreurs.
    L’utilisation d’avatars dans le monde d’OZ permet de les marquer encore plus précisément.
    Bon par contre il faut dire ce qui est, la période Digimon l’a marqué, parce quand on jette un coup d’oeil à l’avatar principal, bon, voilà quoi.
    Mais malgré le désastre qui les touche, et les évènements qui s’enchaînent, ils gardent tous la bonne humeur et le courage, afin de se rendre plus fort.

    Car outre la réussite scénaristique de Summer Wars, un vrai problème de société est mis en avant, problème particulièrement présent au Japon. Le : “chacun pour sa gueule“.
    Que serions nous si cela arrivait? La trame n’est pas pas si irréaliste que ça (bon ok, un peu quand même)
    Okudera, le scénariste, ne cherche pas pour autant à pointer du doigt ces nouvelles technologies, il faut juste savoir les contrôler et les utiliser correctement.
    Il cherche plus à montrer les mérites de marcher ensemble, de recommencer à faire confiance à autrui. Car au final, les personnages, malgré le désastre gardent leur bonne humeur et le courage d’où leur réussite!

    Enfin, on reconnaît le style de La Traversée du Temps: Un rythme endiablé durant lequel les actions s’enchaînent, en utilisant judicieusement des passages plus lent, pour nous laisser le temps de nous accrocher aux personnages. Ainsi qu’une qualité et un style unique dans l’animation des personnages.
    Auxquels s’ajoute un bande son magnifique (surtout certains morceaux) tout à fait en corrélation avec le reste du film.
    On regrettera simplement l’absence de bonus sur la galette bleue, dommage!!

    On passe un très bon moment à visionner Summer Wars, riche, intéressant, original, certes pas avec les mêmes enjeux poétiques que les films de Miyazaki, tout du moins aux premiers abords, mais pourquoi se priver devant une telle perle?

    Titre Français : Summer Wars
    Titre Original : Samâ wôzu (サマーウォーズ)
    Réalisation : Mamoru Hosoda
    Durée du film :1H54
    Scénario : Satoko Okudera
    Date de Sortie Française : 9 Juin 2009
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    [CRITIQUE] Winnie L’Ourson /critique-winnie-lourson/ /critique-winnie-lourson/#comments Thu, 31 Mar 2011 21:10:00 +0000 /wordpress/?p=21 Il faut avouer que nous ne serions probablement jamais allés voir ce film si nous n’y avions pas été invités. C’est donc tout contents que Nox et moi-même nous sommes rendu à l’avant première des nouvelles aventures de Winnie The Pooh le mercredi 23 mars.
    L’histoire à proprement parler n’est pas une révolution : on suit les aventures de l’ourson amateur (addict?) de miel. Malheureusement pour lui, il n’y en a plus chez lui. Il court donc voir ses amis de la Forêt des rêves bleus pour leur en demander un pot. Mais, pas de chance, il n’est pas prêt de remplir son ventre. En effet, son ami Bourricot a perdu sa queue, et tout le village organise un concours pour la retrouver, avec à la clé un pot de miel pour le sauveur ! Il ne va pas en falloir plus pour motiver Winnie

    Hormis la présence de beaucoup d’enfants dans la salle (on ne peut pas se plaindre on a tous été pareils, et puis ça contribue aussi à l’ambiance du film héhé), c’est vraiment sympa de retrouver un dessin animé 2D “à l’ancienne” à l’heure ou de plus en plus sortent en 3D. Et cela est d’autant plus agréable que les dessins sont vraiment jolis et chaleureux.

    On retrouve bien sûr les personnages habituels de la série : le héros affamé qui cherche tout le temps à manger son miel, TigrouBourricot l’âne dépressif, Maître Hibou, Coco Lapin, Maman Gourou, Porcinet, et bien sûr Jean-Christophe !

    Et c’est peut-être là ce qui est dommage : les personnages sont assez plats, on a l’impression que certains ne font que du remplissage, surtout les secondaires qui sont parfois à peine évoqués, au profit de Winnie qui occupe le devant de la scène.

    C’est du côté de la mise en scène que cela devient original : on suit l’histoire comme on suit un livre. On avance au fil des chapitres qui se succèdent. Les mots et les phrases écrites se mêlent parfois au dessin-animé lui même (oui, cette phrase est à prendre au sens propre !).

    Mais bien sûr, Winnie L’Ourson est avant tout réservé aux enfants, on ne peut donc pas lui reprocher son univers tout-le-monde-il-est-beau tout-le-monde-il-est-gentil. C’est donc logiquement que l’on retrouve des chansons qui rythment le dessin-animé (qui dure lui même une petite heure).

    Mais Winnie nous enverrait-il un message subliminal? Ne trouvez-vous pas ça étrange cette addiction au miel ? Il faut dire que si l’on a l’esprit tordu comme certains, on pourrait penser que l’ourson est un camé qui ne peut plus se passer de sa drogue, et inciterait nos chers et insouciants enfants à sombrer dans les méandres de l’alcool et autres substances dangereuses…

    Trêves de plaisanteries douteuses. L’humour et les dialogues niais qui plaisent tant aux bout’chous sont bien présents, et c’est sur ces points que se termine le “film”, avec évidemment une leçon de morale qui conclut le tout.

    On retrouve tout l’univers de Winnie l’ourson dans ce nouveau dessin-animé. A réserver tout de même aux plus petits.

     


    Titre Français : Winnie l’ourson
    Titre Original : Winnie the Pooh
    Réalisation : Stephen J. Anderson, Don Hall
    Acteurs Principaux : /
    Durée du film : 01H03
    Scénario : D’après l’oeuvre de A.A. Milne, scénario de Burny Mattinson
    Musique : Henry Jackman
    Photographie : Peter Del Vecho
    Date de Sortie Française : 13 avril 2011
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