?xml version="1.0" encoding="UTF-8"?> PixAgain » Action http://pixagain.org Critiques, Tests, Avis, Dossiers, Previews... Mon, 18 Nov 2013 23:50:41 +0000 fr-FR hourly 1 http://wordpress.org/?v=3.7.1 Critique : Lone Ranger (Gore Verbinski) /critique-lone-ranger-gore-verbinski/ /critique-lone-ranger-gore-verbinski/#comments Thu, 04 Jul 2013 08:00:19 +0000 /?p=8412 Affiche2Gore Verbinski est un être étrange, autant se montre-t-il capable de donner un nouveau souffle à tout un genre, autant semble-t-il enclin à la défaillance du système de production hollywoodien. Pirates des Caraïbes premier du nom avait été le film qui avait su remettre au gout du jour la piraterie au cinéma. Ses suites, qu’ils cautionnera jusqu’au troisième épisode avant de quitter à son tour le navire, furent les exemples types de ce dont le cinéma se passerait bien aujourd’hui. Mais loin de s’avouer vaincu, le réalisateur décida d’utiliser à bon escient le budget qui lui a désormais été possible d’investir dans un film. Ainsi il réalisa Rango, pur film de western en image de synthèses, sur-référencé, mais doté d’un charme particulier propre à l’Ouest sauvage. Il y avait donc tout à craindre de Lone Ranger : un second film sur un terrain déjà visité, une mise en chantier catastrophique, mais surtout sa retrouvaille avec Johnny Depp. L’acteur américain ne cesse aujourd’hui de désespérer son public, constamment en roue libre, il ne parvient plus à nous surprendre tout comme autrefois. Trop présent sur les écrans, il semblait logique d’imaginer y voir un nouveau Jack Sparrow sans plus d’originalité. Mais pourtant, malgré ces auspices les plus sombres, s’il n’est pas un chef-d’œuvre car accumulant certaines faiblesses scénaristiques, Lone Ranger s’avère être un divertissement efficace, effaçant au possible ses défauts derrière une mise en scène léchée et habile.

Lone Ranger 1

Tout du moins, avant de réellement s’attarder sur l’œuvre de Gore Verbinski, une vraie question se pose à travers tout le film aux yeux du spectateur (amateur ou non de celui-ci) : quelle est la visée du film ? Quel public cherche-t-il avant tout à toucher ? La signature Disney nous dirige tout d’abord vers le film familial tout public, comme avaient été calibrés les différents films de la saga Pirates des Caraïbes. Mais pourtant, son esthétique et son entrain pour une violence pure au western, où la naturelle loi du sang fait gage avant toutes celles dictées par l’homme, nous amènent à nous demander si un conflit n’a pas lieu au sein même de la production-design du film. Après Rango, Lone Ranger est le second film que Gore Verbinski coproduit lui même de sa poche. Mais au vu du budget nécessaire, il est aisé de se dire qu’un compromis étrange a été fait entre les deux parties afin de faire cohabiter tout au long du film deux esthétiques si antagonistes. L’autre problème majeur de Lone Ranger vient de sa morale, des idées qu’un personnage créé entre deux guerres peut aujourd’hui véhiculer auprès d’un public bien différent. Sur ce point, il semblerait qu’une transposition bête et méchante ait eu lieu. S’il est pourtant clair que le public visé est relativement jeune, le film véhicule tout de même une morale assez déstabilisante pour nous, public non américain. Je ne peux pas assurer qu’il s’agisse d’une idée originale à ce film par rapport à la série originale (après sa création, le Lone Ranger a écumé radio, télévision, comic books..) mais reste que le film transmet une vision totalement nihiliste de la justice. D’un cran au-dessus du récit de vigilante habituel, il annonce clairement que la justice humaine ne peux rien faire, si ce n’est devenir et copier son propre ennemi. Ainsi à l’image même, l’enfant jusqu’alors vecteur de fantaisie, devient à travers une conclusion logique le nouveau vecteur de cette justice sauvage, justice qu’il devra exercer sans doute quelques années plus tard au cours de la Seconde Guerre mondiale. Car au-delà de sa morale, le film utilise constamment le vecteur de l’enfance pour mettre en scène son histoire et son héritage. L’enfance devient le support de toute l’histoire, seul ce dernier est capable d’admirer la fantaisie d’une histoire sous un angle candide et simple. Ainsi c’est par l’enfant que le conte se développe, et par l’enfant une nouvelle fois que l’étrangeté de Tonto devient quasi spirituelle. Et pourtant une nouvelle fois, Lone Ranger s’avère ambiguë sur son sujet, car le film utilise, et va même jusqu’à mettre à mal la figure du conte qu’il pose intelligemment au cours du film. Positionnant son histoire en 1933, pour ensuite repartir en 1869, il met habilement en place son récit sous l’angle d’un récit vécu et narré. L’histoire devient alors mythe, conte, celui d’un vieux gourou indien nommé Tonto.

Lone Ranger 2

Cette idée scénaristique brillante aux yeux du jeune public deviendra aussi son vrai défaut. Les trois scénaristes ayant travaillé sur le projet : Ted Elliot, Terry Rossio (auxquels l’ont doit les Pirates) et Justin Haythe (Infiltrés) se reposent trop sur l’idée que toute l’histoire est un conte, s’autorisant alors certaines faiblesses, des facilités, ou l’apparition de trous scénaristiques. Ainsi, les rares baisses de rythme dont accuse le film sont souvent dues à des instants de faiblesses en terme d’écriture. Les repères historiques sont mal amenés, d’autant plus que l’enjeu même du film n’a finalement que faire de ceux-ci. Les massacres de sioux, la perfidie humaine, sont tant de sujets qui passeront au-dessus d’enfants se replongeant à travers cette conquête du Far West. Aussi mal habile est celui qui tente d’introduire un personnage secondaire au bout de 2h de film sans être un génie. Car en terme de découpage, le film fait rarement fausse route. S’il se perd sur quelques plans visiblement entièrement shootés en CGI, son montage, supervisé par James Haygood, le monteur de Fight Club et Panic Room, s’avère étonnement clair, même au sein de scènes d’actions d’aspect difficilement lisibles. Alors que le vrai récit se lance, Gore Verbinski parvient à merveille à introduire ses différents personnages, autant par de subtils jeux de cadre que par des concours de circonstance fortuits. Car même si le scénario se perd parfois, il parvient en revanche à rester clair et efficace lorsqu’il est question de la persona de ses personnages. Par de petites phrases, glissées ça et là, Gore Verbinski donne à un personnage secondaire une profondeur, même illusoire. Verbinski assisté de Bojan Bazelli éclaire à merveille chaque plan du film, que seuls de nombreux défauts de CGI viennent gâcher. L’on dit souvent qu’il est dur de peindre les ombres dans le désert, et pourtant, les deux y arrivent sans mal. À l’aide d’idées de cadres qu’il a su mettre en pratique après les différentes réflexions spatiales auxquelles il s’était confronté sur Rango, Verbinski parvient à capter l’espace de certains plans l’âme de l’Ouest à travers des chevauchés entrainées dans des élans dynamiques et d’une fluidité frissonnante. Il multiplie ensuite les idées de cadres, pas toujours fructueuses, parfois perdus dans un espace qu’il ne parvient pas à aborder, mais offrant des passages rêvés par tout spectateur. Verbinski va encore plus loin pour montrer l’image de la fable qu’il cherche à donner à son film. Il s’amuse ainsi à mélanger objets et vocabulaire, à faire apparaitre une chose qui ne devrait pas être là où elle se trouve. Malheureusement, ces quelques idées sont rapidement submergées par un scénario profitant beaucoup trop de cette liberté, pour créer un comique de situation à outrance. Ainsi, si certaines scènes sont bien amenées, d’autres ne sont que redondantes. C’est finalement sa propre fantasmagorie qu’il met en scène, parfois pulpeuse, parfois sanglante.

Lone Ranger 3

Ainsi Lone Ranger est aussi un récit sur-référencé, renvoyant par exemple, involontairement peut-être, au film Vorace (Antonia Bird), par le Windigo, thématique traitée de manière aussi chimérique dans l’un que dans l’autre. Il était tout aussi évident de voir le film nous renvoyer à la filmographie de Sergio Leone, et particulièrement au film Le Bon, la Brute et le Truand. Plus étonnant encore, et cette fois-ci mal amené, une idée de cadre est inspirée du Seigneur des Anneaux, idée qu’il ne fera que réutiliser sans se l’approprier. La musique qui a hanté toute une génération de jeunes américains revient au galop. William Tell, composé par Rossini et passé dans l’imaginaire collectif par le biais de la première série du vigilante masqué, accompagne la nouvelle génération au cours de son final impressionnant. Hans Zimmer parvient étonnamment à renouveler son répertoire musical. Si les premières notes nous renvoient très rapidement à son passif, il se dépêche de crée une ambiance propre au western, en rendant à sa manière hommage aux plus grands. Et puis enfin, il y a Johnny Depp, un Johnny Depp étonnement convenu. Là où l’on aurait pu attendre de lui un jeu en roue libre, l’acteur se calme, et fait preuve d’un over-playing dont il n’a pas fait preuve depuis plusieurs années, nous renvoyant notamment à The Dead Man. Ainsi, même s’il reste évident sur certains plans que des relents de Pirates de Caraïbes se font ressentir, profitant d’un comique de situation évident, il garde un jeu honnête en finesse. C’est plutôt à travers le personnage incarné par William Fichtner, Butch Cavendish, que l’on voit une vraie folie absurde, donnant à son personnage une étrangeté inquiétante. Si l’acteur principal Armie Hammer ne transparait pas tout de suite, une certaine iconisation se forme autour du personnage à l’aide d’une construction logique. Ainsi, même si l’acteur en lui même est vite dépendant de Johnny Depp, ainsi que de leur némésis interprété par un William Fichtner au sommet de sa forme, le Lone Ranger reste la figure de proue d’une odyssée sauvage sans règle. Personnage de comédie comme personnage dramatique, il rend hommage au vigilante du Far West.


Lone Ranger est loin d’être parfait, mais à sa manière, à travers cette vision globale du western, il pourrait bien, tels True Grit ou Django Unchained -mais sur un aspect plus grand public et moins cinématographique- relancer auprès d’un public inintéressé le genre qui prédominât toute une période du cinéma américain. Une fois élancé dans cette épopée sauvage, ses 2h30 ne se ressentent même plus, preuve une nouvelle fois d’une certaine efficacité.


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    Test : God of War Ascension sur PS3 /test-god-of-war-ascension-sur-ps3/ /test-god-of-war-ascension-sur-ps3/#comments Tue, 25 Jun 2013 22:37:19 +0000 /?p=8171 Le test ne comporte pour l’instant que la partie solo du jeu, dû à un problème technique ne permettant pas de tester le multijoueur.

    Fort de son succès, Kratos nous revient pour une quatrième aventure sur console de salon. Plaçant d’emblée la barre haut, les épisodes de la série s’inscrivant comme des beat’em all de référence de ces dernières années, c’est ici au passé du spartiate que ce God of war Ascension nous confronte, plus précisément lorsqu’il brise son serment avec le Dieu de la guerre, Arès. Ce jeu nous donnera l’occasion d’affronter les Furies chargées de punir ceux qui brisent leur serment, comme notre héros. Dès l’ouverture du jeu, nous sommes plongés dans une scène de torture de notre héros enchainé, faible mais gardant la hargne qu’on lui connait, le tout en vue subjective. Alors, après cette mise en bouche qui laisse présager du meilleur, cet épisode tient-il ses promesses, ou Kratos se repose-t-il sur ses lauriers?

    C’est bien à une préquelle à laquelle nous avons à faire, les événements se déroulent en effet avant ceux de la trilogie originale. Retour en arrière sur l’histoire de la série, le jeu sera ponctué de nombreux flashbacks, qui donneront lieu à des niveaux entiers, cassant la linéarité scénaristique du jeu. Ils sont un des éléments de la mise en scène travaillée de ce God of war Ascension. La mise en scène est une des grandes forces de la série, toujours présente et spectaculaire si ce n’est plus dans cet épisode. Le gigantisme des décors nous donne toujours l’impression de nous attaquer à des forces supérieures. Le niveau d’Hécatonchires, sorte de géant que l’on parcourt au début du jeu, à l’instar de Gaïa dans God of War 3, nous montre que les développeurs de SCEA Santa Monica peuvent encore nous impressionner avec des décors massifs et transformables.

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    Ces décors titanesques sont servis par un level design maîtrisé de bout en bout. On est ballotté d’un endroit à l’autre s’accrochant tant bien que mal aux diverses parties du décor, subissant ses transformations et ses altérations. Ces transitions amenées avec maîtrise sont ponctuées des traditionnels QTE qui parfois cassent le rythme de la scène et n’apportent finalement pas grand chose. Kratos évolue donc une fois de plus dans des décors démesurés, d’apparence labyrinthique, masquant la linéarité de l’action. La musique accompagne cette action et les combats comme il se doit et les compositions renforcent ce côté spectaculaire, on retrouve au passage avec plaisir le thème principal de la série. C’est ainsi un rythme en dents de scie que le jeu nous offre, lors des phases de transition pendant qu’un bâtiment s’écroule ou se transforme, il arrive que Kratos reste actif et ses ennemis aussi. On se retrouve alors à subir la situation, le personnage étant minuscule à ce moment, l’action n’est pas facile à suivre et nous distrait du spectacle que nous offre le jeu.

    Avec ce rythme variable, c’est un God of war en demi-teinte que nous offrent les studios SCEA Santa Monica, on retrouve avec plaisir Kratos, mais le personnage n’est plus ce qu’il était. Le côté bourrin et sans pitié de ce dernier qui faisait son charme se voit altéré, on passe ainsi de ce bloc de rage et de violence à une tentative d’humanisation de notre héros pour lui donner un relief dont il pouvait se passer. Le scénario essaie en effet de nous faire découvrir une facette du spartiate que l’on ne lui connaissait pas, un homme avec ses failles et ses faiblesses.

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    L’idée de revenir sur les événements antérieurs à la trilogie partait d’une bonne intention mais la fin étant déjà connue de ceux qui ont joué aux épisodes précédents, l’effet retombe et l’intrigue passe ainsi au second plan pour laisser place à l’action. Les phases d’actions en elles-mêmes n’ont pas changé et le gameplay rodé a déjà fait ses preuves par le passé. On peut cependant lui reprocher de n’innover que trop peu. La liste des attaques de Kratos est en partie déjà connue, et celui-ci ne disposera que de ses classiques chaînes pour arme principale tout au long de l’aventure. Peu de variantes donc, si ce n’est pour les pouvoirs que nous octroient les quatre Dieux (Arès, Zeus, Poséidon et Hadès) changeant les effets de certains coups. Interchangeables à loisir et en temps réel, ces pouvoirs consoleront les fans de combos sans pour autant les combler. Quelques accessoires viendront se greffer à son attirail comme une pierre créant un double autonome en combat mais rien de révolutionnaire. L’autre nouveauté est l’ajout de la barre de rage, débloquant de nouveaux coups une fois pleine : celle-ci se remplit par les coups assénés et se vide avec les coups reçus. Cette barre ajoute une tension bienvenue aux combats puisqu’elle encourage le joueur à être attentif pour ne pas se faire toucher et ne pas simplement foncer dans le tas. Le jeu demeure plus exigeant au niveau défensif qu’il n’y parait et la garde n’est pas de trop, car même si le challenge n’est pas insurmontable, la difficulté se voit par moment grimper en flèche, notamment avant la fin où un ascenseur nous fait affronter plusieurs salves d’ennemis sans les fréquents checkpoints auxquels le jeu nous a habitué tout au long de l’aventure en l’absence des classiques points de sauvegarde. Ce passage nous confrontera bien à la moitié du bestiaire du jeu. Bestiaire peu varié s’il en est, sans compter les créatures déjà croisées dans les autres épisodes, comme les inévitables Cyclopes.

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    Les boss quant à eux sont beaucoup moins impressionnants et nombreux qu’à l’accoutumée, les Furies, malgré leurs pouvoirs, font pâle figure à côté des nombreux Titans et Dieux qu’affrontera Kratos dans les autres épisodes donnant toute sa démesure à la série. Ces boss ne seront de plus pas un réel obstacle à la progression du joueur. Cette progression se fera sans accrocs, si ce n’est cette difficulté variable ou ces casse-têtes anecdotiques. La durée de vie du jeu se situe dans la moyenne du genre et les habitués auront vite fait de boucler l’aventure, moins de 10 heures de jeu suffiront pour en venir à bout. Côté replay value, on pourra bien sûr comme d’habitude refaire le jeu avec tout le stuff et les skills accumulés lors de la première partie en new game+ et affronter le jeu en mode Titan (bon courage). On regrettera néanmoins l’absence des défis du mode arène présents dans God of War 3 rallongeant un peu la durée de vie et offrant une diversité de challenges.


     Malgré sa mise en scène travaillée, God of war Ascension est paradoxalement l’épisode le moins impressionnant de la série. Souffrant de passer après ses ainés à qui l’on pardonnait volontiers certaines lacunes puisqu’ils se renouvellaient à chaque fois (diversification des armes pour le 2eopus ou passage à la HD pour le 3e). Le jeu renforce ses qualités mais aussi ses défauts hérités des épisodes précédents. L’absence de boss réellement impressionnants, l’érosion du charisme de Kratos et le manque de diversité dans le bestiaire ou les mouvements du spartiate sont autant d’éléments qui marquent une fatigue de la série. Les nouveaux venus et les fans les moins exigeants trouveront malgré tout leur compte dans ce God of war qui se contente de se reposer sur ses acquis sans innover. On a finalement l’impression d’être plus en présence d’un épisode de transition et s’il est l’épisode le moins bon de la série, il reste un jeu au dessus de la moyenne des jeux d’action et un défouloir de qualité.


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    Critique : Le Monde Fantastique d’Oz (Sam Raimi) /critique-le-monde-fantastique-doz-sam-raimi/ /critique-le-monde-fantastique-doz-sam-raimi/#comments Sun, 03 Mar 2013 21:00:59 +0000 /?p=7881 Oz - AfficheIl y a de longues années, Le Magicien d’Oz avait gravé d’une pierre symbolique une nouvelle histoire du cinéma. Illustration du passage en couleurs et d’une partie de la culture américaine lorsque le rêve était autant porteur d’espoir que d’une morale éducative, le film de Victor Fleming était, et restera sans aucun doute la plus belle adaptation possible du roman de Lyman Frank Baum. Si sa suite, Oz, un monde extraordinaire, n’est définitivement pas animée de la même fougue, Sam Raimi lui, ne prétend jamais avoir l’intention d’occulter le chef d’œuvre dont il s’inspire. Car au-delà d’être un simple prequel, Le Monde Fantastique d’Oz n’a jamais l’arrogance de n’être plus qu’un véritable hommage et une simple redescente dans ce monde dans lequel n’importe quel homme rêverait pouvoir s’établir.
    Loin d’idées complexes, Le Monde Fantastique d’Oz n’est pourtant pas dénué d’idées morales, écrivant l’histoire de l’homme que l’on résume aujourd’hui par le titre « Magicien d’Oz » : Oscar Zoroaster Phadrig Isaac Norman Henkel Emmannuel Ambroise Diggs ou Oz pour les intimes. Ce magicien de cirque peu scrupuleux, que l’on pourra apparenter sans aucun mal à un charlatan à la recherche du boniment parfait, du tour qui changera sa vie, ne fait que s’échapper constamment de ses obligations, parfait utilitariste dans l’âme.
    Oz ne changera pas cette vision du monde qu’a Oscar Diggs, ce sont les rencontres humaines comme étrangères que met en scène Sam Raimi, qui amèneront peu à peu Oscar Diggs sur le chemin du Magicien faiseur de souhaits que l’on connaît aujourd’hui.

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    Le travail qu’effectue Sam Raimi est ainsi l’œuvre d’un orfèvre, s’attardant sur chaque instant de son film afin de ne délaisser aucuns moments et personnages. Parsemé de belles envolées scénaristiques, avec des moments de bravoures comme seul sait les manier le réalisateur, l’on retrouve avec plaisir ce traitement si atypique de la narration décalée, basculant ses personnages sur différentes nuances d’humour tout en soulevant divers enjeux dramatiques forts. Sam Raimi, bien loin de s’attaquer uniquement au mythe, offre tout au long de son film une véritable pensée par rapport à la naissance et le contexte de son modèle. Sorte de réflexion artistique à première vue élémentaire, il nous renvoie dès les premières minutes du film à l’architecture du Magicien d’Oz de Victor Fleming. Introduit par une séquence en noir et blanc et suivi d’un univers haut en couleurs, Sam Raimi reprend ce même schéma, comme si il essayait à l’heure du numérique, de nous rappeler l’impact qu’avait ressenti toute une génération face à une telle utilisation du Technicolor. Plus que de simples jeux de couleurs, il se tourne aussi subtilement sur l’héritage même du cinéma aux Etats-Unis. Tous les appareils filmiques, outils de prestidigitations et de foires, dans les mains d’Oscar Diggs, sont bien loin de l’idée que nous, français nous en faisons tels que nous voyons le cinéma sous le règne des frères Lumière. Chez l’Oncle Sam, Thomas Edison, modèle parfait du prestidigitateur qu’Oscar Diggs rêve d’atteindre, est, et restera longtemps, l’inventeur du spectacle cinématographique.
    Le récit n’accuse donc aucune grosse baisse de rythme, appuyant une nouvelle fois ses enjeux sur cette envie du spectateur d’en découvrir plus, de ne pas voir cette histoire s’achever si vite. Là est l’handicap d’Oz, malgré ses intentions claires et sa narration scintillante, Sam Raimi nous précipite dans son univers, et enchaîne les péripéties à une trop grande vitesse, nous laissant l’amère impression d’assister à bien trop d’ellipses narratives qui auraient mérité d’être approfondies. Si le personnage d’Oscar Diggs bénéficie d’un travail sans reproche, évoluant de la même manière que la petite Dorothy Gale, découvrant émerveillé ce monde qui lui est offert et découvrant plus qu’il n’aurait pu l’espérer, lui, ne se contente pas de parcourir le chemin de brique jaune. Son ami Finley, le singe volant, fonctionne dès ses premières répliques. En revanche les sorcières, ou bien la petite poupée de porcelaine - malgré une construction scénaristique intéressante - pâtissent du rythme global.

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    Néanmoins, si le film s’évertue à garder un trajet dialectique, se voulant explicatif sur les événements du premier film, il réussit tout de même à s’échapper d’un moule trop rigide et refermé pour laisser les choses aller. Une véritable identité née du projet, cette utopie naïve, détruite par les défauts que touchent le commun des mortels, n’a certes pas les même considérations morales et éducative que son original, mais propose tout de même une magnifique identité unique et dynamique, tout en abordant de nouveaux thèmes, mais en gardant cette idée que quiconque vient à Oz se redécouvre et apprend à mieux se connaître. Si la petite Dorothy découvrait avec fascination ce monde, Oz, l’homme de foire, l’homme de prestidigitation, remplace la naïveté candide de cette dernière, par l’amour de ce monde qu’il a toujours rêvé être le sien, afin d’y croire et ne pas se retourner chaque seconde, comme si les ombres de la mort et du délire planaient en réalité sur lui. Car là où l’on ne se posait pas de questions sur la facilité qu’avait une petite fille à imaginer un tel monde, à y croire, pour un homme plus mûr, toute cette idée est fondement du film, un seul doute et tout s’écroule pour le spectateur. Comment faire confiance à un univers dont le protagoniste principal se méfie lui-même?
    On pourra pointer du doigt certaines tares visuelles, telles que des soucis d’incrustations, mais au-delà de celles-ci, un tel monde s’illustre que l’on peut facilement les oublier et vivre cette histoire qu’est celle d’Oscar. Ce monde purement féerique, de rêve, où la violence n’a pas sa place ailleurs que dans la nature même de celui-ci, s’avère être une véritable mine d’or, véritable matière à rêver. Il ne faut pas néanmoins déposer sur le film le label « Alice aux Pays des Merveilles », malgré un opportunisme clair de la part du studio référent, et même si les producteurs ne sont pas étrangers à ce soucis, Sam Raimi crée tout un univers cohérent, si bien que l’on aura tendance à voir dans Le Monde Fantastique d’Oz un film amputé de bien d’autres idées et d’architectures. Ces 2 heures ne suffisent clairement pas pour bâtir une chimère si grande que le magicien d’Oz.

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    Le film a en revanche un véritable défaut, plus grave que cette envie d’en voir plus, de l’ordre du casting et portant le nom de Mila Kunis. La jeune fille ne convainc jamais - à l’inverse d’un James Franco au sommet de sa forme -, que ce soit dans la première comme la seconde forme de son jeu. Si certains tics du personnage peuvent être intentionnels, son jeu facial, lui, reste bien de l’ordre du surjeu non maitrisé, facilement ébranlable et surtout très pauvre en émotion et seul instant de mauvais goût dans cette peinture jusqu’alors fournie d’idées rendant ce monde concret et fascinant.
    Si cette impression nous empêche de profiter pleinement du dernier quart du film, Le Monde Fantastique d’Oz amène si judicieusement son final, que ce dernier équilibre cette tâche indélébile. Tout en mettant ainsi à bas, en détruisant le personnage d’Oz, pour bien recommencer à ses racines, Sam Raimi permet au personnage de réellement exister, d’être bien plus qu’un visage sur un écran de fumée que l’on attend durant deux heures. Car s’attaquer au personnage d’Oz maintient ce risque que le film n’ai pour existence que l’explication des péripéties du film original. Sam Raimi balaye sans difficulté cette peur, et ce par le biais d’artifices aussi concrets que forts, permettant à cette attente de devenir une véritable conséquence de l’heure et demi précédant l’événement, et non pas à une lubie d’un réalisateur quelconque s’attaquant au remake/prequel d’un chef-d’œuvre déjà existant.
    Enfin, si l’on remerciera avec un sourire forcé Disney pour l’implication de Mariah Carey dans la promotion du score du film, c’est en revanche avec un sourire honnête que l’on apprécie la réconciliation entre Sam Raimi et Danny Elfman. Après tout, qui d’autre mieux que Danny Elfman aurait pu offrir un score digne de ce nom à un film dans un univers tel que celui d’Oz aujourd’hui ?


    Lorsque Oscar Diggs, un petit magicien de cirque sans envergure à la moralité douteuse, est emporté à bord de sa montgolfière depuis le Kansas poussiéreux jusqu’à l’extravagant Pays d’Oz, il y voit la chance de sa vie. Tout semble tellement possible dans cet endroit stupéfiant composé de paysages luxuriants, de peuples étonnants et de créatures singulières ! Même la fortune et la gloire ! Celles-ci semblent d’autant plus simples à acquérir qu’il peut facilement se faire passer pour le grand magicien dont tout le monde espère la venue. Seules trois sorcières, Théodora, Evanora et Glinda semblent réellement douter de ses compétences… Grâce à ses talents d’illusionniste, à son ingéniosité et à une touche de sorcellerie, Oscar va très vite se retrouver impliqué malgré lui dans les problèmes qu’affrontent Oz et ses habitants. Qui sait désormais si un destin hors du commun ne l’attend pas au bout de la route?


    Après 4 années d’absences, Sam Raimi ne déçoit pas. Malgré quelques faiblesses, ce premier voyage à Oz se déroule à merveille, nous amenant à rêver et à retomber en enfance. Sans une once de prétention, il nous offre un univers captivant dans lequel nous aimerions au final passer plus de temps.
    Titre Français : Le Monde fantastique d’Oz
    Titre Original : Oz: The Great and Powerful
    Réalisation : Sam Raimi
    Acteurs Principaux : James Franco, Mila Kunis, Rachel Weisz
    Durée du film : 2h 7min
    Scénario : Mitchell Kapner & David Lindsay-Abaire d’après l’oeuvre de L. Frank Baum
    Musique : Danny Elfman
    Photographie : Peter Deming
    Date de Sortie Française : 13 mars 2013

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    Critique : Le Dernier Rempart (Kim Jee-woon) /critique-le-dernier-rempart-kim-jee-woon/ /critique-le-dernier-rempart-kim-jee-woon/#comments Thu, 31 Jan 2013 09:20:14 +0000 /?p=7761 120X160 Rempart C« I’ll be back », ce petit bout de phrase, simple, court et pourtant si fantasmé a pris aujourd’hui l’ampleur et l’image d’une campagne marketing rêvée sur plusieurs dizaines d’années. Le « I’m back » a ainsi fait son effet un peu partout lorsque le Terminator autrichien a commencé à sortir le bout de son nez. Avec The Expendables 2 il n’était que caméo, à la fois un pied dedans et un pied en dehors du projet botoxé de son copain Sly. Et pourtant, ce bon Bruce Willis avait bien raison en lui répondant « You’ve been back enough » alors que le film profitait une énième fois avec mépris des punchlines qui avaient tant marqué notre culture. C’est surement en pensant à son nouveau film : Le Dernier Rempart, que faisait référence Bruce Willis en lui répondant cela.
    Et pourtant, derrière la caméra, il y avait l’homme qu’il fallait pour nous faire rêver : Kim Jee-woon, ce coréen dont la filmographie impose le respect internationalement, et ce, dans bien des genres avec des films tels que J’ai Rencontré le Diable ou Le Bon, La Brute et le Cinglé. Mais voilà, avec le temps, on a pu voir que les réalisateurs contemporains asiatiques s’échouant sur le continent américain avaient souvent tendance à se planter face contre terre lors de leurs tentatives, découvrant amèrement le système de production occidental. Dans ce rôle, Lorenzo di Bonaventura, presque aussi important que Schwarzy lui même, est surement la main entravant entièrement la fièvre créatrice de Kim Jee-woon et nous amenant à considérer à tort ou à raison le film comme ce qu’il est sans doute : un film de commande dans son moins bon sens.

    Le Dernier Rempart - 1

    Schwarzy est un l’une de ces icones dont on a oublié la véritable qualité, bonne ou mauvaise, avec le temps, Terminator, True Lies, Conan ou encore Last Action Heroes l’ont amené à un statut aujourd’hui incontestable. Pourtant, Le Dernier Rempart vient nous rappeler froidement sa vraie nature et son jeu trop souvent artificiel pour paraitre une seconde naturel quand il est question d’aligner deux mots de dialogues. L’acteur, de retour de sa retraite, doit faire face à ces défauts qu’il a su cacher en débutant sa carrière via des rôles plus muets que parlants, lui laissant le temps d’apprendre les ficelles du métier et de devenir le colosse qu’il était. En plus d’avoir pris un coup de vieux, normal à son âge, transparaissent de grosses lacunes, n’hésitant pas à en faire des caisses pour se rassurer derrière un jeu plus qu’approximatif. Heureusement, le film ne se consacre pas trop et ne repose pas que sur Schwarzy, exit les blagues qui supportaient à elles seules, avec honte, le maigre scénario de The Expendables 2, qui auraient facilement pu être débitées à la seconde vu que le personnage semble être plus intéressant par son background plutôt que par son avenir aux yeux de nombreux producteurs. Cette retenue est sans doute l’une des rares qualités du film, jusqu’à ce qu’il se permette enfin de démarrer après que la moitiée du film se soit déjà écoulée. Pour cela, on remerciera Johnny Knoxville (Jackass) et Luis Guzman (Boogie Nights), avant qu’ils ne laissent la main à un Schwarzy un peu plus éveillé et nous rappelant enfin ses plus belles heures le temps de quelques scènes. Mais une fois encore, rien de vraiment dingue au final. Tout du moins, rien qui ne nous rappelle pas déjà quelques passages de Le Bon, la Brute et le Cinglé. Le film n’arrive jamais à assumer cette aspect second degré avec lequel il jongle par moments, avant de redevenir faussement sérieux à travers son scénario aussi bourrin que lourd.

    Le Dernier Rempart - 2

    Et pourtant, par ses plans, ses idées de montages, ses jeux de champ contrechamp, Kim Jee-woon s’amuse de nouveau avec les règles du western et fait un travail propre, aidé de Ji-Yong Kim avec qui il a travaillé sur A Bittersweet Life, stylisant avec brio le passage du film : la course, ou voitures deviennent destriers lors d’un dernier duel. Cette vision, en filigrane est d’autant plus frustrante lorsque l’on voit les rendus médiocres dont s’est contenté la production lors de quelques passages requierant l’utilisation du fond vert. L’on ne pourra pas tout reprocher à la production, Kim Jee-woon, reste bien loin de ses plus grands films, malgré la matière qu’il avait entre le main, lui permettant le temps d’un film de réaliser un bon film d’action old-school. Alors que tout le film repose sur cette idée, du « dernier rempart », la tension autour de cette ville n’est jamais vraiment évidente, le déroulement de l’histoire, téléphoné et prévisible, ne s’impose jamais comme une véritable guerre entre ce petit comté et l’icône d’une mafia moderne. Faute surement à Eduardo Noriega, le dit chef, trop peu charismatique, et anecdotique pour s’imposer face à la carrure de Schwarzy. Il ne faut pas non plus chercher dans Le Dernier Rempart quelconque étude de tout ce trafic illégal frontalier entre le Mexique et les Etats-Unis. Bourrin, survitaminé lorsqu’il s’autorise enfin à décoller, le film ne dépasse malheureusement jamais l’idée d’une scène, trop léchée et calibrée pour transporter le tout un peu plus haut et devenir le véritable hommage à toute une génération.


    Un shérif américain vivant prêt de la frontière mexicaine tente d’arrêter le chef d’un cartel de drogues avant que celui-ci ne s’échappe à Mexico.


    L’on attendait du Dernier Rempart pas grand chose, et le résultat ne dépasse pas nos attentes, le film n’a finalement pour visée que de ramener Arnold Schwarzenegger d’entre les morts, histoire de le mettre un peu en avant pour son propre projet : la suite de Conan. À Kim Jee-woon, l’on souhaitera de ne pas trop s’embourber dans le système américain.
    Titre Français : Le Dernier Rempart
    Titre Original : The Last Stand
    Réalisation : Kim Jee-Woon
    Acteurs Principaux : Arnold Schwarzenegger, Forest Whitaker, Johnny Knoxville
    Durée du film : 01h47min
    Scénario : Jeffrey Nachmanoff et George Nolfi d’après un sujet d’Andrew Knauer
    Musique : Mowg
    Photographie : Ji-Yong Kim
    Date de Sortie Française : 23 Janvier 2013

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    Critique : Looper (Rian Johnson) /critique-looper/ /critique-looper/#comments Tue, 30 Oct 2012 17:36:13 +0000 /?p=6669 Avec Brick, Rian Johnson signait un film noir s’amusant à détourner chacune de ses règles en passant par le teenage-movie, quoi de plus atypique qu’un film habituellement mature dans une cours de récré ? Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, il fit son oeuvre aussi sur Une Arnaque Presque Parfaite, pour enfin se tourner vers la science-fiction, et plus particulièrement le voyage dans le temps, trame devenue semblable à une bombe à retardement, explosant les quelques projets, à de rares exceptions, il semblerait que cette idée soit devenue tellement casse gueule que personne n’ose finalement s’y attaquer. Un scénario en filigrane n’est aujourd’hui plus suffisant, tant nos considérations ont changé…

    Mais Rian Johnson ne fait rien comme les autres, il ne se prend pas le pied dans les clichés, à contrario il les retourne, les dissèque, pour ensuite les recomposer et nous offrir une nouvelle vision du genre en y ajoutant par-ci par-là des éléments volés typiques au western, à la série B, ou au film noir, et souvent bien opposés. C’est à travers cette ferveur inépuisable que Rian Johnson signe ce nouveau long-métrage pour lequel il rédige à nouveau le scénario, chose assez rare aujourd’hui pour être signalée.

    Cette imagination débordante dont il fait preuve, afin de s’éprendre d’un récit abordant la traversée du temps, lui permet de mener une véritable ligne directrice cohérente et assez riche pour ne jamais faire preuve d’une quelconque défaillance, et ceux, sur tous les points qui entourent ce projet.

    Dans Looper, Rian Johnson nous impose deux univers bien différents, d’un coté nous avons un monde contemporain, intelligemment placé dans un contexte finalement pas si différent du notre, la seule différence étant d’ordre technique : armes, véhicules, etc…, toutes faisant preuve d’une certaine nostalgie étrange, reprenant les formes d’objets passés. D’un autre coté, nous avons un monde ravagé, celui du futur, où un homme seul, le Rainmaker, détruit peu à peu le monde qui est le sien.

    Typique, oui, prévisible, oui, c’est un fait que Johnson a très bien compris, c’est pour cela qu’il fixe brutalement son début et sa fin, mais construit habillement ce qui se trouve entre les deux, finalement fragments principaux de tout récit temporel. Mais là où le récit décolle vraiment, c’est à travers l’intelligence de son écriture pulvérisant la moindre once de déterminisme chez l’Homme. En ne nous amenant jamais à réellement entrevoir cet univers dévasté, à ne pas nous éprendre d’une histoire qui n’est pas la notre, en ne faisant du facteur temporel qu’un simple outil détourné et non un moteur central, Rian Johnson fait d’un banal postulat de départ une entreprise forte et assez intelligente, sans ensevelir notre cerveau sous une masse de considérations quelconques et hors-de-propos.

    Si faiblesse il y a dans l’alchimie non convaincante des deux personnages principaux incarnés par Emily Blunt et Joseph Gordon-Levitt, à cause d’idées scénaritiques plus faiblardes que la moyenne du film, tout cela est vite essuyé d’un revers de la main par une simple question archaïque que chaque spectateur se pose : où est donc l’erreur ? Où le papillon a-t-il battu de l’aile ? A travers ces simples thématiques, Rian Johnson semble entreprendre une croisade jamais trop insistante contre l’auto-destruction humaine. Alors que tant d’idées entrent en jeu, il s’empêche pourtant toute étanchéité, rendant son récit universel par ses approches multiples. A travers son rythme fou, s’amusant à osciller in fine, il ne fait alors plus simplement qu’amasser de bout en bout les maillons nous amenant à la fin de son récit : en nous privant d’informations essentielles, en nous laissant en plan sur le devenir de certains personnages, en ne faisant que suggérer le lien entre certains personnages par des simples plans et jeux de regards, l’intrigue ne fait pas que se poser, elle s’assure une logique sans faille où il est dur de ne pas s’intéresser à chaque individu.

    Il est évident que l’intrigue principale tourne autour de “Joe” et “Joe”, le vivant et le raisonnable, devenant chacun némésis perdus dans les souvenirs de l’autre, partageant des convictions aussi fortes et des principes humains tout aussi fondés, ne laissant l’ombre d’un doute finalement que sur l’avenir des gens qui les entourent. Ce duo, possible grâce à la prouesse du duo face caméra : Joseph Gordon-Levitt, dont les prothèses ne choquerons que quelques minutes avant de devenir artifice du mythe, et Bruce Willis, égal à lui même, représente l’absolue rivalité des idées que nous confrontons en nous mêmes, où le choix peut finalement sauver une vie, ou la détruire. A leurs cotés évoluent cependant les victimes de ces choix, adroitement mis à l’écart de l’existence possible de la solution définitive que représente le voyage dans le temps, ou perdue dans celle-ci.

    Par ce simple principe, tout personage devient alors pur, naïf, inconscient de la possibilté de remodeler sa vie, imbricant des considérations morales, familiales, éducationelles, avec toujours ce savoir-faire exécrable. Savoir-faire dont Rian Johson et son ami Steve Yedlin, directeur de la photo avec qui il travaille depuis Brick, fait aussi preuve en mise en scène. Non seulement ils illustrent leurs propos d’une photo sans failles, juste assez terne pour pousser nos souvenirs à des films moins récents, nous replaçant inconsciemment dans une autre époque, mais surtout, à travers ce qu’il a à nous montrer, dans ses éllipses privatives et sa lisiblité narrative sans failles, ce sont des plans somptueux qui ressortent et qui iront titiller les souvenirs de beaucoup d’entre nous, notamment en réincarnant de nouveau ici le personnage ambigue de Tetsuo - de manières moins volatile qu’il y a peu dans d’autres films - et allant jusqu’à faire appel à un deus ex machina au sens premier du terme. Osant la violence extrême et le viol de la nature candide de l’enfant, Rian Johnson ne fait qu’assumer la réalité qu’il veut nous dépeindre, ce qu’il appelle son “réalisme théatral” appuyant encore un peu son univers et sa trame. Cette symbiose enivrante des genres et d’idées assumées nous plongent entièrement dans un flot d’émotions constant et nuancé juste ce qu’il faut.


    Dans un futur proche, la Mafia a mis au point un système infaillible pour faire disparaître tous les témoins gênants. Elle expédie ses victimes dans le passé, à notre époque, où des tueurs d’un genre nouveau (les « Loopers ») les éliminent. Un jour, l’un d’entre eux, Joe, découvre que la victime qu’il doit exécuter n’est autre que… lui-même, avec 20 ans de plus. La machine si bien huilée déraille…


    Looper est le film prouvant que la SF est aujourd’hui un genre qui ne peut qu’aller de l’avant. En tout cas pour qui cessera de se tourner en arrière pour essayer de convaincre un public finalement non pas à l’affut d’un montage de principes déjà connus, montrant qu’il est possible aujourd’hui, avec notre idéal contemporain, de faire entrer de nouvelles considérations dans ce genre trop souvent maltraité par le mauvais goût d’un trop gros nombre de réalisateurs.
    Titre Français : Looper
    Titre Original : Looper
    Réalisation : Rian Johnson
    Acteurs Principaux : Bruce Willis, Joseph Gordon-Levitt, Emily Blunt
    Durée du film : 1h 50min
    Scénario : Rian Johnson
    Musique : Nathan Johnson
    Photographie : Steve Yedlin
    Date de Sortie Française : 31 octobre 2012

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    [CRITIQUE] Headhunters /critique-headhunters/ /critique-headhunters/#comments Sun, 09 Sep 2012 19:08:24 +0000 /?p=6107 Etrange Festival 2012 – Catégorie « Compétition Nouveau Genre »

    Trop rares sur notre territoire, les films venus du Nord semblent depuis peu s’émanciper de plus en plus vers la France. En premier lieu, on pense logiquement à l’adaptation du best-seller Millenium, car même si elle est assez décriée, la trilogie a le mérite de faire parler d’elle, et il en va de même pour Troll Hunter l’année dernière. En 2012, la Norvège nous a déjà offert le très beau Oslo, 31 Août, road-trip mélancolique d’une journée dans la vie d’un ancien toxicomane, dans l’incapacité à retrouver sa place dans la ville. Et, même si aucune date française n’est encore annoncée,  elle réitère en cette fin d’année avec Headhunters, nouvelle adaptation d’un polar tout aussi froid, écrit par Jo Nesbø, et porté à l’écran par Morten Tyldum, son troisième film.
    L’écrivain se paie le luxe de son nom imposant sur l’affiche, preuve s’il en est de sa popularité, aux côtés du désormais célèbre Nikolaj Coster-Waldau, et du moins connu mais tout aussi imposant Aksel Hennie. En résulte un formidable polar, à l’humour noir, pinçant, mais pas toujours utile.

    Dans une première partie, Headhunters dépeint, non sans une pointe de moquerie sur son atmosphère presque factice, le milieu de l’art. Montré comme un monde à part, le récit se place selon le point de vue de son personnage principal, Roger Brown. Comme dans un jeu, pourtant sérieux ici, le réalisateur s’amuse à dresser un portrait détaillé de son protagoniste principal et de son milieu de vie. Chasseur de têtes, il est aussi et surtout voleur de tableaux d’une valeur inestimable, ce qui explique sa fortune.
    Le portrait de cet homme, matérialiste au possible, le place d’emblée comme une personne ambiguë, à la fois détestable par sa vision de la vie, mais qui pourtant force au respect par sa réussite. Son physique qu’il revendique comme peu attractif  est contrebalancé par sa richesse, qu’il n’hésite pas à utiliser sciemment pour gâter sa femme, qu’il ne semble d’ailleurs pas mériter.
    Dans ce milieu urbain trop lisse, les vols de tableaux opérés par Roger s’inscrivent comme un début de basculement dans une situation embarrassante, même si l’on est alors loin de s’imaginer jusqu’où le vice sera poussé. La question de la valeur des choses et des êtres, d’ailleurs un des questionnements du récit, est habilement introduite. Cette condition de vie irréprochable, presque trop parfaite, n’est qu’un prétexte d’écriture pour montrer que ce visage si bien façonné au début va petit à petit être trituré et transformé, aussi bien au sens propre qu’au figuré.
    Le premier tournant de l’histoire intervient lors de la rencontre entre Roger et Clas Greve, à la tête d’une entreprise de géolocalisation. De fil en aiguille, le rapport de force établit au début du film va s’inverser. Roger le chasseur de tête va être traqué, et Clas devient le chasseur ; c’est ainsi que l’on a droit à un formidable jeu du chat et de la souris. Le petit carcan protecteur de Roger n’a plus de signification, et le héros va prendre cher, très cher.

    Et finalement, le chemin parcouru par Roger s’apparente à un parcours initiatique que lui-même n’avait pas prévu, mais dont on s’attendait à ce qu’il arrive, même si pour nous, aucune issue ne lui semble possible. Du passage de la vie proprette de la ville à la survie dans des forêts et autres lieux en contrebalancement total de son milieu d’origine, il va « apprendre la vie », et voir que tout n’est pas si facile et matérialiste, car Headhunters traite aussi de thèmes humains, non palpables comme son argent, mais tout aussi présents et importants.
    Malin dans sa construction, Headhunters brouille un peu plus les pistes à chaque nouvelle avancée dans l’intrigue, laissant le spectateur dans le flou et dans l’incapacité à prévoir les événements à venir. Si l’exercice est brillant et que Tyldum prend un malin plaisir à nous emmener en terrain inconnu et à attiser notre curiosité, le film joue aussi sur de l’humour noir. Des scènes sérieuses, dramatiques, voir même sacrément gores sont parfois prises avec un humour déconcertant. Sur le coup, l’effet est évidemment très drôle, et même sadique, presque pervers,  mais il est dommage que ce ton, qui démarre franchement bien trop tard, n’ait pas été gardé tout le long du film, comme une ligne directrice. En effet, cette étrange cruauté humoristique est seulement parsemée ponctuellement alors qu’elle aurait pu garder une constance probablement plus efficace et assumée en en jouant du début à la fin.
    Mais cela n’empêche finalement pas le scénario d’être étonnamment intelligent et sans failles dans sa structure, malgré les chemins empruntés, parfois tortueux. Toujours dans cette thématique du jeu, le film contient son lot de fausses pistes, de faux semblants, mais surtout de rebondissements  bluffants, rendant le trajet vers l’arrivée plus compliqué qu’initialement prévu.

    Impressionnant thriller norvégien, Headhunters brille surtout par son scénario à risques mais qui s’avère finalement implacable. Tel un jeu, Morten Tyldum construit un personnage riche pour mieux le démonter par la suite, et qui, tel un parcours initiatique, va renaître, symboliquement, transformé en profondeur.
    Titre Français : Headhunters
    Titre Original : Hodejegerne
    Réalisation : Morten Tyldum
    Acteurs Principaux : Aksel Hennie, Synnøve Macody Lund, Nikolaj Coster-Waldau
    Durée du film : 01h38
    Scénario : Ulf Ryberg, Lars Gudmestad, d’après l’oeuvre de Jo Nesbø
    Musique : Trond Bjerknes, Jeppe Kaas
    Photographie : John Andreas Andersen
    Date de Sortie Française : Inconnue
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    Critique : The Dark Knight Rises (Christopher Nolan) /critique-the-dark-knight-rises/ /critique-the-dark-knight-rises/#comments Fri, 03 Aug 2012 08:38:38 +0000 /?p=5735 The Dark Knight Rises AfficheC’est fini, Christopher Nolan boucle avec The Dark Knight Rises son mariage avec le personnage et l’univers de Batman. Si le réalisateur n’a toujours pas su nous démontrer qu’il fait partie de ces grands réalisateurs contemporain, il nous a tout de même prouvé qu’il était l’un des plus intrigants. Ce dernier volet de sa trilogie, évidemment présenté comme sa conclusion, son apothéose, nous le montre encore. Cette conclusion est inattendue, bouleversant ce qu’il avait pu nous faire croire  sur les deux épisodes dans The Dark Knight et Batman Begins. Nous basculons dans ce que le Joker avait petit à petit amené, une graine d’anarchie, mais d’une autre manière, plus proche d’une graine d’aliénation. C’est donc bien la fin qui vient dans The Dark Knight Rises, la fin de Gotham, la destruction par la force la plus puissante, l’apocalypse humaine, Bane ne se contente pas simplement de détruire l’homme, il cherche à détruire le symbole, tout ce qui peut le représenter, ou même représenter son espoir. Christopher Nolan ne semble pas pour autant condenser tout ce qu’il pouvait au sein d’un unique épisode, comme beaucoup l’auraient fait, pressé par le temps. Tout est pris en compte afin de ne rien gâcher. Même, la densité d’information reste là, certains bouts dépassent ainsi parfois de la page, s’oubliant. Le réalisateur ne peut passer à côté de tant de choses lorsqu’il lui faut finir son travail.

    Le personnage de Wayne, encore perdu huit ans après les derniers évènements de The Dark Knight, est brisé, mais souriant à la mort, l’homme est détruit, l’image souillée. Le ville de Gotham vit une paix reposant sur un mensonge, le dernier sacrifice dont le monde s’arrange. Mais pourtant, si Christopher Nolan nous guide dans un premier temps dans le sens moral, évident, auquel nous pouvions nous attendre, c’est afin de mieux nous prendre de travers par la suite. Soudain, le récit atteint un autre niveau. Totalement pris au dépourvu, c’est pourtant face à la conclusion la plus logique et intéressante que le réalisateur britannique nous met en face. La totalité du film se base sur ce que les deux précédents films illustraient. Le premier film mettait le terrorisme et la destruction en avant, le second l’anarchie de l’homme par l’absurde. Ces deux parties sont bien présentent tout au long du film, de manière implicite, puis plus frontale. C’est dans sa manière d’appréhender cette conclusion que le film est intriguant et inattendu. Christopher Nolan se renvoie dans son propre film, cherchant à aller plus loin encore, ce dernier fait un travail identique à tous les autres scénaristes de comics, il nous a livré durant toute cette trilogie sa vision du personnage. La sienne est plus humaine, plus symbolique, les puristes regretteront ainsi un véritable respect du comics, mais paradoxalement allant critiquer ensuite le sur-réalisme dont Nolan se permet afin de créer l’existence de son icône.

    Batman est ainsi un symbole, on nous le répète constamment, si l’homme peut mourir, c’est son image qui persiste, ses idées. Chaque image, chaque personnage devient alors, par ce procédé, une facette du héros, du Batman, non de Batman, tant bien qu’il n’est plus le seul héros, il est la colonne vertébrale soutenant l’humanité. Christopher Nolan renvoie ainsi par la même occasion une réflexion sur la mort, véritable ligne directrice de The Dark Knight Rises. Bruce Wayne est détruit, la mort n’est ainsi plus qu’un chemin, la peur n’est plus, l’accueillir n’est qu’une autre de ces voies, Batman n’est plus utile à l’homme car ce dernier n’a qu’un rôle à jouer, tel un pion sur un échiquier, celui de tenir le péché d’un homme pour sauver son humanité. Mais dès lors que ces considérations pour la mort changent, c’est là que Batman dépasse ce statut, pour devenir l’image dont l’humanité a besoin, car la mort est nécessaire pour l’homme. Par ce principe, Alfred, représente le visage de Batman le plus humain, celui voulant que l’homme persiste, mais que le symbole ne soit pas oublié, mais pas pour autant encore nécessaire. Plus qu’un père, il devient véritablement le gardien, celui qui, au final, est amené à souffrir le plus à cause du poids des responsabilités qui l’écrase, l’amenant ainsi à devoir imposer le choix, chose qu’il se refusait, à ceux qu’il aime.

    Chaque passage devient un véritable rite pour le personnage de Bruce Wayne, plus que de simples illusions de structures humaines, tel qu’une prison ou les égouts. Le personnage évolue par ces murs se dressants face à lui, métaphores de nos mythologies les plus primaires mais aussi les plus philosophiques. Il n’oublie en revanche jamais que si des êtres comme Bane, le Joker, ou encore Ra’s Al Ghul ont vu le jour, c’est bien par la main de l’homme que ceux-ci ont été amenés à apparaître. Pour cela, le rythme lourd et lent se montre d’une efficacité incroyable. Christopher Nolan ne cherche pas forcément à aller dans la surenchère visuelle, tout du moins, pas durant la première moitié du film, le personnage de Batman allant même jusqu’à se faire attendre, Christopher Nolan nous rappelant de nouveau que c’est aussi sur Bruce Wayne qu’il faut s’attarder. Le réalisateur britannique montre que sa réalisation est carré, vouée à la perfection avant l’expérimentation, peut être un peu trop même, si sa maîtrise du hors-champs et de ce qu’il implique en terme d’intrigue est une valeur sûre durant tout le film, cette volonté de perfection vient entacher cette destruction qu’il veut amener. Lors de son final nous écrasant par la puissance du récit et le rythme incroyable des derniers évènements, c’est là que les défauts potentiels font alors leurs apparitions. Notamment sur la mise en scène, qui ne dispose plus de la même efficacité qu’au début du récit. C’est là, la vrai frein de The Dark Knight Rises, trop cadré, trop continuel, pas assez déstructuré, si elle est tout de même présente à l’écran, la noirceur est bien là mais n’amène pas le récit à un niveau supérieur.

    Mais pourtant, Christopher Nolan nous propose de nouveau un travail excellent sur ses personnages. Bane est incroyable, le comparer au Joker n’aurait aucun sens tant il dispose ses deux personnages à deux opposés. Heath Ledger a su nous amener la folie, l’anarchie, Tom Hardy a su nous amener la force, la brutalité. Aucun d’eux n’aurait pu assumer le rôle de l’autre. Le personnage de Bane est véritablement doté d’une âme, allant plus loin que l’image d’un simple masque collé sur un visage, le personnage prend une ampleur incroyable, tout passant par un jeu de regard incroyable et une modulation de la voix parfaite, mais aussi par de petites mimiques inutiles mais participant à la profondeur du personnage. Supporté par la Ligue des Ombres que Nolan nous avait introduit brutalement et par la terreur dans Batman Begins, Bane devient alors le bras destructeur encore vivant de la Ligue. Découvrir le personnage de Catwoman campé par Anne Hathaway, procure aussi un certain plaisir, apportant la ligne sensuelle du film. Oldman et Cain sont les aînés et Bale est toujours l’acteur qui en exacerbera certains et en émerveillera d’autre. Cotillard reste le vrai défaut du film, l’actrice française semble totalement désintéressée par son rôle, son film. Si bien qu’elle va jusqu’à nous servir l’un des jeux les plus mauvais qu’il nous a été donné de voir, durant une scène, depuis bien des années. Enfin, Hans Zimmer réalise l’un de ses travaux les plus intéressant depuis bien longtemps, ce dernier semble dépasser le simple recyclage quand il est question de la trilogie de Nolan, nous offrant un score d’une puissance monstrueuse, couplé au travail du réalisateur utilisant habillement la puissance de l’abstraction sonore et du vide.


    Il y a huit ans, Batman a disparu dans la nuit : lui qui était un héros est alors devenu un fugitif. S’accusant de la mort du procureur-adjoint Harvey Dent, le Chevalier Noir a tout sacrifié au nom de ce que le commissaire Gordon et lui-même considéraient être une noble cause. Et leurs actions conjointes se sont avérées efficaces pour un temps puisque la criminalité a été éradiquée à Gotham City grâce à l’arsenal de lois répressif initié par Dent. Mais c’est un chat – aux intentions obscures – aussi rusé que voleur qui va tout bouleverser. À moins que ce ne soit l’arrivée à Gotham de Bane, terroriste masqué, qui compte bien arracher Bruce à l’exil qu’il s’est imposé. Pourtant, même si ce dernier est prêt à endosser de nouveau la cape et le casque du Chevalier Noir, Batman n’est peut-être plus de taille à affronter Bane


    Avec The Dark Knight Rises, Christopher Nolan en décevra surement certains, par son choix dans la ligne directrice de cette conclusion. Les puristes trouveront toujours quelque chose dans l’illustration du réalisateur qui n’a rien à faire dans la mythologie de Batman. Mais au-delà de ces aprioris, de ces quelques défauts, Christopher Nolan place son dernier film dans une véritable angoisse kafkaïenne, renouvelant de nouveau ce qu’il avait déjà fait et allant jusqu’au bout de ses idées,loupant de très peu le chef d’oeuvre qu’il aurait pu accomplir.

    Titre Français : The Dark Knight Rises
    Titre Original : The Dark Knight Rises
    Réalisation : Christopher Nolan
    Acteurs Principaux : Christian Bale, Gary Oldman, Tom Hardy
    Durée du film : 2h 44min
    Scénario : Christopher&Jonathan Nolan & David S. Goyer
    Musique : Hans Zimmer
    Photographie : Wally Pfister
    Date de Sortie Française : 25 juillet 2012
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    [CRITIQUE] Abraham Lincoln : Chasseur de Vampires /critique-abraham-lincoln-chasseur-de-vampires/ /critique-abraham-lincoln-chasseur-de-vampires/#comments Thu, 05 Jul 2012 16:26:29 +0000 /?p=5278 Seth Grahame-Smith, en écrivant le roman Abraham Lincoln : Chasseur de vampires, avait surement eu l’une des meilleures idées qui soit : mélanger deux mythes. La finesse de l’écriture du roman avait permis une véritable symbiose entre le fait et l’imagination, l’auteur avait su totalement s’approprier l’histoire et l’agrémenter du nécessaire syndical et un peu plus pour réaliser sa propre version du politicien.
    Le sachant au scénario de l’adaptation réalisée par ce cher Timur Bekmambetov, notamment réalisateur de Night Watch et Day Watch, véritables perles du cinéma russe contemporain, malgré la faiblesse des visuels présentés jusqu’à présent, une petite lueur d’espoir continuait à nous faire espérer qu’une once de bon goût pouvait naitre de ce film. Mais non, il n’en est rien, Abraham Lincoln : Chasseur de vampires est une véritable purge. Et avec une certaine perfection, sur tout les niveaux. Car avec la dernière réalisation de Tim Burton, Grahame-Smith avait démontré qu’il n’avait pas la même finesse lorsqu’il s’agissait de narrer un récit trop condensé pour son imagination.

    Véritable représentation d’un mauvais gout visuel indéniable, doté d’une 3D à vous faire exploser la rétine par son exagération, tourné avec un matériel datant surement d’une époque bien lointaine, il n’y a dans Abraham Lincoln : Vampire Hunter rien de bon.  On est en droit de se demander où est parti la totalité du budget dépassant les 50 millions de dollars, tout cela venant de la poche de Tim Burton.

    Alors que d’habitude nous serions plus enclin à insister sur le fait que résumer la vie d’un homme en un film d’un peu moins de deux heures est de base, impossible, ici, c’est avec un remerciement sincère que nous acclamons ce format et jetons des fleurs à la production, car quelques dizaines de minutes de plus n’aurait fait, au final, qu’assoir un peu plus la nullité scéanaristique dont fait preuve Abraham Lincoln : Chasseur de Vampires. Le film fait preuve d’une niaiserie indéniable, tant son scénario repose sur une suite de coïncidences aberrantes rendant caduques chaque ersatz d’argument mis en avant. L’amourette pas crédible pour un sous, n’est ici que le cadet de nos soucis, car si une fascination peut naitre, c’est bien dans le don dont ce cher Lincoln semble être doté: celui de faire que son arrivé à un endroit déclenche automatiquement la suite des évènements.

    Et ce n’est pas en nous re-fourgant un faux Liam Neeson en la personne de Benjamin Walker, qu’une quelconque magie risque d’opérer. Abraham Lincoln était peut être un homme de mot, mais il était aussi un homme de charisme, chose que notre ami semble ne pas avoir une seconde mis en application, les rares passages de tirades semblant n’avoir de rôle que celui de bouche-trou, sans le moindre intérêt. Car le personnage de Lincoln est constamment déchiré en deux le rendant totalement invraisemblable. En quelques secondes, il devient le père d’une nation, puis le vieux bûcheron dont les moulinets inutiles ne forcent ni le respect, ni l’admiration, mais bien la pitié.

    Car c’est bien son manque de leitmotiv qui nous empêche de croire une seule seconde au personnage, et il est bien sur inutile de préciser que tout les autres personnages ne sont que de vulgaires carcasses sans le moindre intérêt. On se demande constamment si le réalisateur prend véritablement au sérieux le récit qu’il raconte. Si le fait d’assumer ce côté délirant peut paraitre normal avec le bonhomme qu’est Timur Bekmambetov, et encore, ces dernières sont trop « propres » et artificielles afin d’éviter de saborder une partie de son public potentiel par une classification trop sévère, les scènes pseudo-passives ne sont que l’ombre de ce qui aurait pu être fait à partir de l’œuvre originale.

    Il est bien triste de voir que là où Bekmambetov avait su démontrer sa véritable folie sur les deux premiers épisodes de la saga Watch, à savoir sur un aspect visuel totalement délirant, kitsch à souhait, ce dernier se perd totalement sur Abraham Lincoln : Chasseur de vampires. Véritable fouilli visuel bien trop bordélique pour être lisible, si la scène du train arrive à convaincre un tant soit peu le spectateur par sa décomposition, nullement par sa crédibilité, il s’agit bien là de la seule exception. Tout le reste n’est que brume et particules venant rendre l’action encore plus incompréhensible.
    Il n’y a plus qu’à espérer - même si cela ne fait aucun doute - que l’adaptation de la vie du personnage par Spielberg sera bien glorieuse, le tout porté par un Daniel-Day Lewis qui n’aura lui surement aucune difficulté à incarner avec charisme le personnage.

    Abraham Lincoln : Chasseur de Vampires pourrait bien sonner le glas pour ce réalisateur russe plein d’ambition qui comptait percer dans l’industrie américaine. A la fois une bonne et une mauvaise nouvelle pour lui, cette opportunité pourrait lui permettre de revenir dans sa mère patrie et de refaire ce qui rendait son cinéma aussi original et unique.
    Titre Français : Abraham Lincoln : Chasseur de Vampires
    Titre Original : Abraham Lincoln : Vampire Hunter
    Réalisation : Timur Bekmambetov
    Acteurs Principaux : Benjamin Walker, Dominic Cooper, Anthony Mackie
    Durée du film : 01h45min
    Scénario : Seth Grahame-Smith d’après son œuvre.
    Musique : Henry Jackman
    Photographie : Caleb Deschanel
    Date de Sortie Française : Sortie le 8 Août 2012
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    [CRITIQUE] Avengers /critique-avengers/ /critique-avengers/#comments Sun, 22 Apr 2012 12:00:49 +0000 /?p=4053 Le voilà donc, Avengers, ce crossover devenu évidence après que Marvel se soit mis à s’approprier sur nos écrans l’image de ses super-héros phares. Mais, alors que ces premiers films se sont enchainés et, il faut l’avouer, la qualité n’était pas toujours, voir même rarement à la hauteur des attentes du public amateurs ou non de comics, la firme ne se voyait pas s’arrêter ainsi en cours de route et abandonner un aussi gros projet (qui pour eux se résume malheureusement à une montagne de billets). Mais là où Marvel doit jouer gros, c’est que pour gérer un tel hub de héros, il faut un homme plutôt détaché des précédents films existant, à savoir Iron Man 1&2, Captain America, Thor et le moins bien servit Hulk, et c’est en la personne de Joss Whedon qu’ils reposent toutes leurs attentes. Alors oui, c’est du fan-service assumé du début à la fin, ça n’a pas la noirceur d’un Blade 2 ou la complexité méta-physique d’un Watchmen, mais merde, ce film prend littéralement la forme d’un véritable comic-book que l’on découvre peu à peu, et si l’on a par-ci par-là quelques défaillances, je n’ai personnellement pas eu autant de mal à lâcher un énorme rire depuis longtemps (tout genre compris, et je ne parle pas des navets, forcément source de rire).  Mais sans prétention derrière ce mercantilisme aiguë, et ce coté tape-à-l’oeil totalement mis en avant, c’est peut être un nouveau genre de film de super-héros qui fait son apparition, celui où, au détriment de quelque parti pris que ce soit, on cherche à prendre son pied avant tout.

    Je ne vais pas m’attarder aussi longtemps que je le devrais sur les différents personnages, tout le monde le sais, voilà que je te sors un super-héros d’un côté, et un autre par là, et bien sur de grosses têtes derrière pour assurer un casting à la même ambition que le film.

    Mais parlons un peu du scénario, parce que Whedon a toute une équipe à gérer, et cela dans tous les sens du terme. Comment faire cohabiter ces héros? Et bien l’histoire est assez bien abordée, si le début est un peu laborieux et répétitif sur sa manière même d’aborder les héros, elle a le mérite de mettre en avant le sujet du film naturel : faire cohabiter des héros qui ne se connaissent pas et qui rêveraient d’etre LE seul héros dans le monde. Certes c’est un élément qu’on nous a servi à diverses sauces dans ce que l’on pourrait appeler les prequels aux Avengers, certains n’ayant eu réelement que cette visée sans aucune autre ambition, mais c’est un tout autre niveau ici. Hulk face à Stark, Thor entre les deux, c’est bien le genre de situation que nous autres, spectateurs, n’attendons pas forcément, nous préférons les voir se battre face à Loki, mais au final ce sont ces éléments qui forgent l’univers Avengers. Alors oui, certaines scènes sont longuettes, et oui une scène en particulière ressemble plus à une bataille entre enfants de primaire jouant entre eux pour garder le jouet (tout de même incroyablement fun), mais le reste du temps le scenario est peaufiné au millimètre, ne loupant aucune cause et conséquence, jusqu’à nous étonner par sa direction.

    Et c’est là que l’on comprend que Joss Whedon a fait le bon choix : tous les personnages ont la place qui leur revient de droit, alors que l’on pensait (à juste titre jusque alors vu les extraits) que Robert Downey Jr. aka Tony Stark allait rafler tous les titres et honneurs devant ses confrères. C’est avec étonnement et satisfaction qu’on peut dire que c’est avec Hulk que l’on est le plus étonné, Mark Ruffalo, qui reprend le rôle après Edward Norton a parfaitement compris son personnage, et sa modélisation est d’une qualité sans défaut, Hulk prend enfin la place qui lui revient de droit: celle du destructeur. Il en va de même pour les autres héros, mais encore une fois, ce serait trop long d’en parler, un petit mot sur Nick Fury en revanche, notre soldat d’élite a malheureusement eu moins de chance, il ne prend jamais vraiment part au combat et se rapproche doucement du bureaucrate, inverse du personnage original, alors que les autres personnages sont représentés avec un respect étonnant.

    Enfin, quand il a mis en place tout ces éléments nécessaire à l’univers des Avengers, c’est là qu’il se lâche, que la guerre arrive. Oui, tout était prémices à octroyer au film cette scène clé, qui s’avère représenter un tiers du film. Malheureusement il va sans dire que c’est là que les défauts s’intensifient aussi, notamment sur la réalisation,  les enchaînements de plongés/contre-plongés à outrance, le rythme montant en crescendo nous submerge ainsi d’informations, tout cela devient forcément assez brouillon. Mais Joss Whedon s’en sort tout de même plutôt bien, l’enchainement d’actions entre les personnages s’orchestre avec un rythme assez dingue, ne nous laissant pas le temps de nous attarder vraiment sur les gros défauts du film. C’est ici aussi que l’on sens l’inspiration du personnage dans le cinéma d’action, certains plans paraissent vite familiers, mais restent tout de même habillement utilisés.

    Whedon nous attend à chaque tournant, à chaque moment où l’on attend un répit, il nous surprend. Certes certains passages sont prévisibles mais le reste est du véritable calcul de surprise s’illustrant en poing ou encore en moto (vous comprendrez). Et c’est là qu’il assure, c’est du fan service à la demande, tout le monde y trouve son compte: action, aventure, comédie, bon quand même pas de thriller. Bien sur, tout ce ressent dans les dialogues, on pourrait pratiquement faire de chaque phrase une punch-line tellement ceux-ci sont monumentaux, et c’est un Marvel, donc restez jusqu’à la fin, ça vaut mieux.

    Il y a quelques défauts, dont les plus gros viennent d’obsessions maladive que Whedon par le biais du support série, rendant la réalisation très pauvre. Mais autrement, tout est là de ce qu’on pouvait attendre d’un film de super-héros, et même au-delà. Il a su donner à chaque héros sa place, chacun a son petit instant de gloire. Et avec ça, Avengers s’impose comme l’un des meilleurs films de super héros dans son genre.
    Titre Français : Avengers
    Titre Original : The Avengers
    Réalisation : Joss Whedon
    Acteurs Principaux : Robert Downey Jr., Mark Ruffalo, Tom Hiddleston
    Durée du film : 02h22min
    Scénario : Joss Whedon & Zak Penn d’après l’oeuvre de Stan Lee & Jack Kurby
    Musique : Alan Silvestri
    Photographie : Seamus McGarvey
    Date de Sortie Française : 25 Avril 2012
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    [CRITIQUE] Target /critique-target/ /critique-target/#comments Sun, 18 Mar 2012 16:56:34 +0000 /?p=3517 McG sait s’y faire en matière de réalisation de films dits « grands publics ». Après s’être fait une renommée de réalisateur assumant son côté fun et déjanté avec sa revisite en deux volets de la série des Drôles de Dames, il a depuis tracé son chemin avecle décrié Terminator Renaissance en 2009. Pas toujours adulé, mais pourtant certainement doué dans ce qu’il fait, ses films s’assument totalement, et ce jusque dans les castings, où l’on retrouve toujours de grands noms. En confiant les plantureuses Cameron Diaz, Drew Barrymore et Lucy Liu au mystérieux Charlie, puis en propulsant Christian Bale et Sam Worthington dans son Terminator, il ne déroge pas à la règle avec Target.
    Mais cela réussit-il à faire de ce film un divertissement de sa trempe, comme un retour aux sources ? Réponse avec beaucoup de oui et un peu de non.

    Target se résume comme l’histoire de deux agents secrets opérant ensemble, et se trouvant être meilleurs amis à la ville. A priori, rien ne semble pouvoir les séparer l’un de l’autre, jusqu’au jour où ils découvrent qu’ils fréquentent et séduisent la même femme, Lauren. Et c’est sur ce postulat que repose et que va se développer le film. Ce qui semblait être un problème pour les hommes, à savoir faire des choix qui pourront briser leur amitié, va s’avérer en être aussi un pour Lauren, qui va elle aussi se trouver face à un dilemme.
    Target est le prototype même du film de pur divertissement qui s’assume. Pour attirer un large panel de public, il se trouve être un mélange d’action avec ces deux héros qui vont déployer tout un arsenal de plus en plus improbable pour arriver à leurs fins, et de comédie romantique avec la fameuse « prétendante » dont la vie sentimentale semble être une catastrophe, et qui se voit obligée de demander des conseils peu avisés à son amie nymphomane.
    Tuck et FDR, les deux protagonistes qui avaient tout en commun, vont petit à petit mêler vie privée et vie professionnelle afin d’atteindre leur but, à savoir conquérir cette femme. L’évolution des rapports entre eux deux est intéressante, car tout en restant enfantine tout du long, l’ambiance va passer de la confrontation bon-enfant à une guerre sans merci. Après tout, McG filme ici un rêve de gosse, celui de devenir un agent secret et de pouvoir faire tout ce qui n’est pas permis en temps normal, avec en plus tout un tas de gros jouets à disposition. C’est donc logiquement que l’on se retrouve à regarder la surenchère dans les moyens de persuasion déployés avec des yeux d’enfant, et même si certains raccourcis scénaristiques sont parfois un peu faciles, le tout remplit parfaitement sa fonction de divertissement.

    Même si la plupart des situations donnent dans une démesure graduelle au fur et à mesure que l’histoire avance, l’ensemble reste assez crédible et cohérent, connaissant les moyens extraordinaires qui sont mis à disposition des deux agents. Ainsi, même si leur métier leur impose de ne montrer aucune faiblesse, McG tente de s’intéresser au côté plus « humain » de ses personnages, de découvrir leurs faiblesses. Si cette  idée a déjà été vue et revue sur le papier, elle s’avère tout de même efficace, et convient parfaitement à l’image purement divertissante du film.
    Target est aussi un simple mais efficace mélange de film d’action et de comédie romantique, dans lequel chacun des personnages s’apparente à un genre, même lorsque ceux-ci se rencontrent. Après un démarrage un peu poussif et réchauffé, Target se lance enfin et réussit, sans que ce soit révolutionnaire, à ne pas s’enfermer dans un seul des deux genres qu’il cherche à explorer, et le mélange des deux se trouve être assez maîtrisé.
    Dans l’optique de la distraction poussée à bout, McG a su s’entourer d’un casting millimétré, avec un groupe de stars en poupe et reconnues pas le public. On retrouve ainsi un trio d’acteurs au physique parfait en toutes conditions, ainsi que Tom Hardy dans un nouveau registre qui lui colle bien à la peau car, comme les autres, il ne se prend pas au sérieux, s’amusent à tourner leurs scènes et cascades, ce qui donne un peu plus d’énergie au film.
    Mais quitte à vouloir assumer l’aspect cool du film jusqu’au bout, autant voir les choses en grand. Et lorsque l’on parle de McG, il y a de quoi s’attendre à de l’osé et du loufoque, et c’est malheureusement là que Target rate le coche. Le spectacle est certes assuré, mais pas assez pour un réalisateur dont on sait qu’il est capable de bien mieux, et cela rend le film agréable, mais trop vite oubliable.

    Target est un divertissement tout ce qu’il y a de plus classique, sans être inoubliable. On entre très vite dans le jeu de la surenchère grâce à un casting de pitres même si le tout manque parfois de cohérence. Connaissant la filmographie de McG, on peut déplorer que Target n’ose pas plus et se contente de n’être qu’un gentillet parfois bébête moment de cinéma qui s’oublie bien trop vite.
    Titre Français : Target
    Titre Original : This Means War
    Réalisation : McG
    Acteurs Principaux : Reese Witherspoon, Tom Hardy, Chris Pine
    Durée du film : 01h40
    Scénario : Timothy Dowling, Simon Kinberg
    Musique : Christophe Beck
    Photographie : Russell Carpenter
    Date de Sortie Française : 21 mars 2012
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