En l’an 690 dans la Chine médiévale, l’impératrice Wu Zetian va bientôt accéder au trône. Pour cette occasion a été construite une immense statue à l’effigie de Bouddha. Tout semble prêt pour le grand jour, mais plusieurs cas similaires de morts mystérieuses, où les victimes se mettent à brûler de l’extérieur, fait penser à l’impératrice un complot contre elle. C’est alors à contre coeur qu’elle décide de libérer Dee, un juge reconnu pour être fin limier, qu’elle avait elle-même envoyé pourrir en prison 8 ans plus tôt pour s’être opposé à son accession au trône.
Il faut noter que le réalisateur Tsui Hark s’inspire ici de personnages ayant réellement existé, notamment pour Wu Zetian, la seule et unique femme a avoir été impératrice de Chine.
La comparaison avec un grand détective plus récent est obligatoire : Dee est indéniablement le Sherlock Holmes asiatique des temps anciens. La première apparition du héros est mémorable : soi-disant aveugle, une barbe et des cheveux non rasés depuis belle lurette, il n’a rien pour plaire; mais son premier combat annonce ce que va être la suite du film. Andy Lau donne ici à son personnage un charisme fort, mais aussi un côté fun et décalé que la plupart des autres personnages n’ont pas, ce qui fait qu’il en devient attachant. C’est ainsi qu’il va devoir mettre ses talents d’investigateur au service de sa majesté.
Cette dernière, n’étant pas forcément aimée de tous, a d’autant plus besoin de lui pour résoudre les morts étranges et ainsi se faire sacrer en sécurité. Tsui Hark mêle donc avec Detective Dee plusieurs genres : l’on n’a pas affaire ici à un simple film de combats, mais plutôt à un thriller en costumes sur fond d’enquête.
Certains avaient enterrés Tsui Hark, mais ils n’auraient pas dû ! Il mêle ici habilement les scènes sérieuses et les moments d’humour plus posés, ce qui fait que le récit se déroule bien et que l’enquête, même si le film peut paraître un tant soit peu long, avance à son rythme. En s’inspirant de faits réels, il crée sa propre fiction, et s’approprie ses personnages afin de les façonner. Ainsi, les évolutions des relations entre les personnages sont maîtrisées et parfois ambiguës.
C’est aussi grâce à ses compagnons d‘armes (Shatuo et la favorite de l’impératrice) que Dee pourra s’émanciper et ainsi avancer dans son enquête et résoudre le mystère de la flamme fantôme qui consume les victimes de l’intérieur.
Un autre point à remarquer, ce sont les décors et les costumes, très riches et variés. On alterne donc entre les scènes de plein air, colorées, à certains passages beaucoup plus sombres, notamment celui dans le marché souterrain.
Même avec sa carrure de film à suite(s), l’un des regrets que l’on peut émettre de Détective Dee, ce sont les effets spéciaux. Probablement dû à un budget pas assez conséquent, l’on remarque des incrustations sur fond vert pas terribles du tout, ce qui est dommage, surtout qu’il y en a pas mal tout le long du film. Un autre effet assez grossier est celui des cerfs qui passent à l’attaque, mais le côté fun que possède ce film fait passer tout cela rapidement.
Detective Dee signe le retour en force de Tsui Hark. En mêlant habilement les genres et proposant des personnages charismatiques et un récit soigné, il signe ici un très bon film d’action/investigation sur fond de crise politique médiévale. | |
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Titre Français : Detective Dee le Mystère de la Flamme Fantôme Titre Original : Di renjie zhi tongtian diguo (狄仁傑之通天帝國) Réalisation : Tsui Hark Acteurs Principaux : Andy Lau, Bingbing Li, Carina Lau Durée du film : 02H03 Scénario : Chia-Lu Chang Musique : Peter Kam Photographie : Chi Ying Chan Date de Sortie Française : 20 avril 2011 |
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