?xml version="1.0" encoding="UTF-8"?> PixAgain » PARIS CINEMA http://pixagain.org Critiques, Tests, Avis, Dossiers, Previews... Mon, 18 Nov 2013 23:50:41 +0000 fr-FR hourly 1 http://wordpress.org/?v=3.7.1 Critique : La Venus a la Fourrure (Roman Polanski) /critique-la-venus-a-la-fourrure/ /critique-la-venus-a-la-fourrure/#comments Fri, 05 Jul 2013 15:26:38 +0000 /?p=8459
Alexis G.
4.5Note Finale
Note des lecteurs: (0 Votes)

Fiche Technique
Titre Français : La Vénus à la Fourrure
Réalisateur : Roman Polanski
Acteurs Principaux : Emmanuelle Seigner, Mathieu Amalric
Scénario : Roman Polanski d’après l’oeuvre de David Ives
Photographie : Pawel Edelman
Compositeur : Alexandre Desplat
Durée : 1h30
Sortie en Salles : 13 novembre 2013


Résumé

Seul dans un théâtre parisien après une journée passée à auditionner des comédiennes pour la pièce qu’il s’apprête à mettre en scène, Thomas se lamente au téléphone sur la piètre performance des candidates. Pas une n’a l’envergure requise pour tenir le rôle principal et il se prépare à partir lorsque Vanda surgit, véritable tourbillon d’énergie aussi débridée que délurée. Vanda incarne tout ce que Thomas déteste. Elle est vulgaire, écervelée, et ne reculerait devant rien pour obtenir le rôle. Mais un peu contraint et forcé, Thomas la laisse tenter sa chance et c’est avec stupéfaction qu’il voit Vanda se métamorphoser. Non seulement elle s’est procuré des accessoires et des costumes, mais elle comprend parfaitement le personnage (dont elle porte par ailleurs le prénom) et connaît toutes les répliques par cœur. Alors que l’« audition » se prolonge et redouble d’intensité, l’attraction de Thomas se mue en obsession…

Critique

ParisCinemaFESTIVAL PARIS CINEMA

Edition 2013

FILM D’OUVERTURE

La pluie s’abat tel le grand déluge sur la ville de Paris, l’oeuvre de Desplat s’élance, et nous nous plongeons dans cette salle obscure désoeuvrée et pittoresque où la passion joue avec ses acteurs. Après Carnage, La Vénus à la Fourrure est la seconde pièce qu’adapte Roman Polanski pour le cinéma. Présentée à Cannes cette année, la nouvelle oeuvre du cinéaste franco-polonais ne tourne elle qu’autour de deux personnages. Sorte de retour au sources de la théâtralité cinématographique, là où il avait développé dans son premier film un problème de psychologie humaine dans un huis-clos licencieux, ce dernier se débarrasse de toutes limites pour offrir cette fois-ci à son public un huis-clos passionné et romantique. La pièce éponyme mise en scène par Walter Bobbie s’inspire elle même du roman de Leopold von Sacher-Masoch sans traiter directement de son contenu, permettant ainsi de créer un jeu habile autour de la confusion des espaces et des réalités. À travers cette chasse constante à travers les âmes de ses personnages, Roman Polanski parvient, en remplaçant Nina Arianda par sa tendre Emmanuelle Seigner, à dépasser une nouvelle fois le simple exercice de style en créant une splendide et entraînante fascination autour du personnage de Vanda. Véritable lettre d’amour à sa bien-aimée, Emmanuelle Seigner devient très rapidement la Vénus de Botticelli sortant des eaux, prêtes à satisfaire la passion de son, ou de ses, metteurs en scène. À travers son huis clos, Roman Polanski dresse alors une impressionnante réflexion sur la spatialité de cette salle de théâtre lugubre et sur le microcosme qui s’y développe.

VENUS A LA FOURRURE 1

La peur de la redite était la seule crainte naissante autour de ce nouveau projet signé du maitre. Après Carnage, huis-clos habile et fortement théâtral, voir Polanski s’attaquer de nouveau à un huis-clos, et qui plus est, tout aussi théâtral, n’avait rien de réjouissant. Mais pourtant, une certaine curiosité naissait autour de cette histoire d’amour passionnelle et érotique; la présence de seulement deux acteurs à travers une unique pièce et non plus deux couples à travers un appartement démontrait finalement que le réalisateur était tout simplement une nouvelle fois prêt à aller plus loin dans sa réflexion sur le cinéma et ses origines. Ainsi, Roman Polanski parvient à créer une ambiance atypique et fascinante autour de ses deux seuls protagonistes. Sortes de peintures en mouvement, les personnages se confondent tout comme la réalité se fond dans l’imaginaire de Sacher-Masoch. Alors que Vanda s’approche de son rôle par sa simple détermination et son nom prédestiné, Thomas est lui lecteur forcé, presque impropre à la lecture de sa propre pièce. Mais tel un enfant découvrant le premier amour là où il ne l’attendait pas, Thomas transforme le dégout en une passion presque inconsciente. Renversant son rôle, le metteur en scène devient rapidement marionnette de sa propre actrice. Adroitement quand il est question pour Séverin, protagoniste principal du-dit roman, de changer de nom, de devenir le fantasme qu’il a toujours rêver, ce n’est pas à Grégoire qu’il laisse la place, mais à Thomas, le metteur en scène en lui-même. Une mise en abime se forme alors autour de la réalité. Nébuleuse elle se fond et glisse peu à peu dans la fantaisie de la pièce jouée sur scène. Ainsi, si le personnage incarné par Mathieu Amalric apparait évidemment comme un double masqué de Roman Polanski lui même, c’est autour d’Emmanuelle Seigner que se forme le vrai mystère. Vanda ou Vénus ? Telle celle qu’elle joue, elle parait énigmatique, indéfinie. Sa présence même semble être à remettre en question. Alors que la porte s’ouvre sur le théâtre, elle disparait, pour réapparaître soudainement telle la Vénus s’offrant à Séverin dans son rêve ouvrant la pièce. A la manière de la Vénus qu’elle décrit, prête à toquer à la porte de sa prochaine victime, elle joue avec le personnage incarné par Mathieu Amalric.

VENUS A LA FOURRURE 2

Ce denier ne parvient jamais à la toucher, tout du moins sous sa forme de metteur en scène, tant qu’il ne semble pas convaincu de son existence, dans un doute presque perpétuel, ce n’est que par la fourrure qu’il parvient à la toucher, à s’assurer de son existence. Et pourtant, l’écriture des personnages parait dans un premier temps étrange et grossière. Emmanuelle Seigner nous fait d’abord douter l’espace d’un instant quant à la crédibilité de son personnage. Violente dans son langage, pulpeuse dans son accoutrement, et surtout à l’extrême opposé de la finesse dont est dotée Vanda dans la pièce, elle parait plutôt comme un fier condensé de cliché préadolescent dont on aimerait taire l’existence. Et pourtant, tout comme elle étonnera Amalric, elle étonnera son public. Passant du coq à l’âne, un nouveau visage parmi mille se développe autour de son personnage au fur et à mesure que le récit avance à crescendo. Emmanuelle Seigner a l’expérience même de la théâtralité, elle a pu notamment l’échauffer à travers une pièce mise en scène par Roman Polanski lui-même en 2003, mais surtout à travers la pièce de Luc Bondy : Le Retour. Dans cette pièce atypique aux idées étranges, elle y joue un personnage similaire, d’abord dominé par la force de la famille dans laquelle elle s’immisce, pour ensuite devenir dans l’ombre, celle qui en tire les ficelles. Ses différents discours, tous ambigus, aucun avéré, alimentent cette vision d’un personnage flou, difficile à cerner, et surtout à croire. Utilisant à bon escient ces outils théâtraux, elle se cache et joue avec une finesse surprenante à travers un personnage pourtant si imprévisible. Celle qui n’était qu’une image physique de la Vénus de Milo ou de Vélasquez devient celle de Polanski, laissant tous les doutes du spectateur à la porte de ce théâtre dans lequel nous nous glissons avec curiosité. Elle devient alors un objet de fantasme à la fois physique et spirituel, à travers ce personnage chimérique. Mais tout du long de cette monté en crescendo presque illimité, presque littéraire, Roman Polanski n’oublie jamais de mettre en place un rythme suave et sensuel, de travailler sur sa mise en scène, et même de créer avec l’aide de son chef-opérateur Pawel Edelman une ambiance unique et atypique dans une salle pourtant si froide et terne.

VENUS A LA FOURRURE 3

Ainsi après cette montée sans faille, le film se finit dans une apothéose inattendue, sorte de fantasme inanimé d’un théâtre antique. Emmanuelle Seigner semble alors au cours de celle-ci passer de la figure de la Vénus à celle d’une bacchante amazone, laissant son rôle féminin à la pièce. Pièce dont le seul fragment restant sera Amalric, voué à un délire fusionnel avec sa propre pièce, et se cachant sous l’utilisation intelligente de règles théâtrales basiques. À travers cette découpe de l’évolution du personnage, Roman Polanski crée en parallèle une logique du cadre impressionnante. Alors que la pièce est unique, une multitude de pièces semblent prendre forme, laissant place à la scène, une chambre ou même une scène d’extérieur. Le réalisateur compose alors son espace et son rythme à l’aide de changements d’éclairage soudains, mais invisibles, ou par l’utilisation de l’entracte, sorte de valse de joie naissante entre les deux personnages. La musique d’Alexandre Desplat vient se glisser tel le cœur du récit. Arrivant doucement, ce n’est qu’à mi-parcourt de son morceau que l’on se rend compte de sa présence pourtant vitale dans ce lieu insonorisé où seul l’écho de l’âme se fait entendre. Illusion fantasmagorique où la chevauchée des Walkyries devient simple outil rythmique, où le seul gros plan est celui d’une fermeture éclair glissant doucement sur la peau nue du corps rêvé, elle devient un rêve érotique vécu. Mais La Vénus à la Fourrure se veut aussi comique. De la dualité de ses personnages naît une idée acerbe du personnage féminin et de la création narrative. Ainsi, le metteur en scène déchainé ne se retient plus lorsqu’il est question d’une réflexion critique de son œuvre, ou même de l’art en général. Aveux critiques, il devient lui-même comique tant l’on sait déceler chez l’œuvre de Polanski un malin plaisir à rendre comique les choses âpres de la vie. Pourtant, Vanda lui fera cette réflexion, simple et précise, sur sa voix la plus suave : « Vous avez vendu votre âme pour une allitération? ». Celui qui critique devient le critiqué, alors que la moindre réflexion métaphysique l’exaspère, lui est capable d’utiliser un simple terme sans se douter de la force de ce dernier. Agissant presque comme un enfant, lorsque son téléphone sonne, il hésite d’abord à décrocher, touché par la peur de voir cet être rêvé disparaitre, de voir ce nouveau jouet qui est le sien disparaitre telle une illusion.


Roman Polanski se dévoile comme ce grand enfant, et nous explique ainsi, sous toutes les coutures, son amour presque démesuré et à jamais reconductible de cette femme qu’est Emmanuelle Seigner. À s’y méprendre, on en tomberait presque nous même amoureux.


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[PARIS CINEMA] Jours 10&11 – Paliers de la Culpablités /paris-cinema-jours-1011-paliers-de-la-culpablites/ /paris-cinema-jours-1011-paliers-de-la-culpablites/#comments Sun, 15 Jul 2012 19:12:27 +0000 /?p=5625

Les Films de Nox

L’Enfer des Armes de Tsui Hark [Hong Kong à l'honneur]

- nous parlerons ici de la version director’s cut, à savoir celle n’ayant pas connu les préjudices de la censure, malheureusement les extraits complétant la version d’origine venait d’une vieille VHS, seule source restante de ces petits bouts du saint graal. Autant vous le dire, l’expérience fut assez perturbante pour une première vision. -

D’ailleurs commençons par parler de cette version, simplement même, avec du recul une seule question nous est venus, comment le film pouvait-il être complet sans ces bribes?! Les scènes additionnelles, ponctuants à de nombreuses reprises et pendant la totalité du film, il nous est compliqué de l’imaginer sans ces dernières. En revanche il nous est simple de comprendre pourquoi elles ont été retirées, la totalité remettant en question la société et beaucoup brisant l’image politiquement correct et l’intégrité d’une génération ou de branches du gouvernement comme la police. Reste que L’Enfer des Armes est avant tout un polar noir à l’extrême, aucun sens n’est voué à la vie des personnages, tous n’ont pour guide que la mort, la violence ou l’auto-destruction. L’image que les personnages peuvent dégager en est totalement brisés, Tsui Hark semble ne jamais tenir d’importance sur un personnage, aucun ne peut porter le titre de personnage principal tellement le réalisateur n’a que faire de ce qui va leur arriver. L’image des américains complète cette impression, les rangers, la moustache, les lunettes de soleil, l’accent improbable, tout ce que l’on pourrait retrouver dans tout bon nanar si bien que l’on pourrait même s’attendre à retrouver un petit Norris, mais pourtant c’est bien ici un élément primordial du récit, doté d’un sens bien particulier, car c’est un message que Tsui Hark fait passer, un message de haine, rien n’a sa place dans un monde ne pensant qu’à s’auto-détruire. Loin de l’anti-américanisme bâtard, cette haine est dirigé vers la population mondiale et une génération consumé par la folie. La composition du récit prenant ainsi une folie imaginatrice et éveillé d’une force incomparable, car si tout est proprement physique, que le sang est sur la plume rédigeant le scénario, c’est de loin dans la tête que le plus dur se passe.

Critique complète à venir prochainement.

Titre Français : L’Enfer des Armes
Titre Original : Di yi lei xing wei xian (第一类型危险)
Réalisation : Tsui Hark
Acteurs Principaux : Lieh Lo, Lyn Chen Chi, Albert Au
Durée du film : 01h35min
Scénario : Tai-Muk Lau et Cheung Tan
Musique : Richard Yuen
Photographie : David Chung
Date de Sortie Française : 1980

Les Films de MrLichi

In the Mood for Love de Wong Kar-wai [Hong Kong à l'honneur]

Avis à venir…

Love unto Waste de Stanley Kwan [Hong Kong à l'honneur]

Avis à venir…

Long Arm of the Law de Johnny Mak [Hong Kong à l'honneur]

Avis à venir…

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[PARIS CINEMA] Jours 7&8 – Le Sang appelle le Sang /paris-cinema-jours-78-le-sang-appelle-le-sang/ /paris-cinema-jours-78-le-sang-appelle-le-sang/#comments Sat, 14 Jul 2012 15:45:18 +0000 /?p=5606

Les Films de MrLichi

Just like Weather d’Allen Fong [Hong Kong à l'honneur]

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Love Massacre de Patrick Tam [Hong Kong à l'honneur]

Avis à venir…

Les Films de Nox

Iron Monkey de Yuen Wo-Ping [Hong Kong à l'honneur]

Quand le grand Yuen Woo-ping réalise, rien n’est laissé au hasard, nous vous parlions un peu plus tôt de Drunken Master, ou Le Maître Chinois, son deuxième long métrage en tant que réalisateur. Avec la réalisation de Tiger Cage, le réalisateur fait découvrir au public l’acteur Donnie Yen, devenu depuis un acteur phare du cinéma asiatique. C’est alors que le réalisateur décide de retourner au cinéma d’arts martiaux traditionnel, il tourne d’abord Tai-Chi Master, puis Iron Monkey, où il retrouvera Donnie Yen auquel se joindra Rong-guang Yu dans le rôle titre. Avec ce film, il signe définitivement le renouveau de ce cinéma, qui malheureusement disparaîtra assez vite avant qu’il ne re-travaille sur Tigre et Dragon et ne lui redonne un nouveau souffle.
Mais revenons à Iron Monkey, qui de part sa présence est indéniablement l’un des films de Kung-Fu les plus impressionnant qui ait été fait. Si le film est un échec à sa sortie, la qualité indéniable du film, et l’effort de réalisateurs étrangers comme Tarantino, ont fait que le film fut par la suite passé à la postérité. Yuen Woo-ping tourne ses combats avec une fluidité impressionnante, mélangeant un nombre innombrable d’arts martiaux différents, tout en gardant la même intensité.
Si certaines scènes pourraient sembler invraisemblables avec un certain recul, notamment le final, c’est là pourtant qu’advient l’apothéose du film, aussi bien en terme de tension que d’ingéniosité. C’est fou, que l’on ressort de Iron Monkey, car malgré son scénario simpliste, que l’on a très vite fait d’oublier par fascination, il est indéniable que Iron Monkey est une valeur sûre du cinéma de Kung-Fu HK.

Titre Français : Iron Monkey
Titre Original : Siu nin Wong Fei Hung ji Tit Ma Lau (少年黄飞鸿之铁马骝)
Réalisation : Yuen Wo-Ping
Acteurs Principaux : Donnie Yen, Yu Rong Guang, Jean Wong Ching-Ying
Durée du film : 01h30min
Scénario : Tai-Muk Lau et Cheung Tan
Musique : Richard Yuen
Photographie : Arthur Wong
Date de Sortie Française : 1993

The Blade de Tsui Hark [Hong Kong à l'honneur]

The Blade est sans doute le second film le plus noir que Tsui Hark ait jamais eu l’occasion de faire jusqu’à présent, juste après L’Enfer des Armes.
Mais The Blade, c’est aussi, le film de sabre par excellence, car Tsui Hark transcende avec son film tout ce qui a été fait avant lui, que ce soit par le pari risqué de s’attaquer à l’histoire du manchot, ou par son parti-pris artistique l’ayant rendu si célébre. Avec ce film, Tsui Hark démontre définitivement que l’image est ce qui rend le cinéma de sabre HK aussi unique, mais qu’il est aussi possible de travailler proprement son scénario afin de dépasser la limite de la simple chorégraphie. L’inspiration venue du western traditionnel se fait sentir à chaque plan et à chaque scène d’orgies visuelles, principalement sur le travail de la mise en scène quand le duel fatidique arrive, ou plus implicitement dans l’écriture par la présence encrée de la volonté de vengeance ou d’autres éléments classiques du genre. The Blade devient ainsi une véritable expérience, même si certains éléments restent assez flous, tout se compose avec une force impitoyable, car dans celui-ci, il n’y a aucun excès physique, les habitués n’y trouveront ainsi aucun combat volant, mais bien la violence d’un combat cloué au sol. Qui dit sabreur manchot dit arts atypiques, bien sur le film Un Seul Bras les Tua Tous fut la source d’inspiration première, mais reste que le travail des chorégraphes a rendu le style utilisé par Ding On d’une puissance incroyable et l’a caractérisé par une violence telle que sa lame brisée devient rapidement une extension de son bras.

Critique complète à venir prochainement.

Titre Français : The Blade
Titre Original : Dao (刀)
Réalisation : Tsui Hark
Acteurs Principaux : Chiu Man-cheuk, Valerie Chow, Xin Xin Xiong
Durée du film : 01h42min
Scénario : Tsui Hark et Szeto Chuek-hon
Musique : Siu-Lam Tang & Leun Yu
Photographie : Keung Kwok-Man et Gam Sing
Date de Sortie Française : 16 Juillet 1997

The Killer de John Woo[Hong Kong à l'honneur]

Avec The Killer, c’est ici la deuxième fois que nous vous parlons du trio Woo, Hark et Fat. Après Le Syndicat du Crime 1&2, le troisième sera finalement réalisé par Tsui Hark après quelques soucis naissant entre les deux réalisateurs, notamment durant le tournage de The Killer. Notre cher Hark fut déçu du film et voulu le re-monter, il n’en eu pas le temps et la réussite du film l’acheva. Inspiré par le film SamouraïAlain Delon porte le nom de Jeff, John Woo signe avec The Killer l’un des chef d’oeuvres à postériori du cinéma HK – ce dernier ne faisant pas fureur là-bas dû à certaines thématiques qu’il abordait. Alors que The Killer semble être le fruit d’un travail minutieux et impressionnant afin d’aboutir à ce rendu si noir et pessimiste, John Woo avoua n’avoir jamais utilisé de story-board lors des scènes d’action et s’être basé sur une improvisation totale du travail du cadre.
Mais le maitre n’en oublie pas pour autant ses personnages et sa trame scénaristique, mettant de nouveau en avant des sujets qui lui sont chers, ainsi on passe par deux extrêmes, celui de la dévotion à l’amour et l’autre de la mort passant par la rédemption. C’est donc sans étonnement que d’une scène de violence démesuré nous passons à un amour profond. Pour cela, John Woo excelle de nouveau dans la conception de ses personnages, Jeff campé par Chow Yun Fat forme avec Danny Lee jouant l’inspecteur Li, un duo se complétant à merveille et pourtant fondamentalement asymétrique. D’un côté le tueur, respectant un code d’honneur que plus personne ne suit, de l’autre le policier, qui en allant au-delà des apparences dépasse son statut pour comprendre ce tueur qui, dans ses actions, cherche simplement in fine à honorer la vie plutôt que la mort.
John Woo ne se contente pas ainsi de filmer de l’action pour de l’action, filmer une fusillade en se disant que le rendu émoustillera le premier venu, il renouvelle son support pour nous toucher aussi avec un romantisme candide et pourtant exemplaire, malheureusement disparu.

Critique complète à venir prochainement.

Titre Français : The Killer
Titre Original : Die xue shuang xiong (喋血雙雄)
Réalisation : John Woo
Acteurs Principaux : Chow Yun-Fat, Danny Lee, Sally Yeh
Durée du film : 01h50min
Scénario : John Woo
Musique : Lowell Lo
Photographie : Peter Pau et Horace Wong
Date de Sortie Française : 3 Mai 1995
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[PARIS CINEMA] Jours 5&6 – Révolutions /paris-cinema-jours-56-revolutions/ /paris-cinema-jours-56-revolutions/#comments Fri, 13 Jul 2012 14:53:42 +0000 /?p=5590

Les Films de Nox

Made in Hong Kong de Fruit Chan [Hong Kong à l'honneur]

Made in Hong Kong est un peu le genre de film qui est avant tout un présent d’une génération. Représentation d’une jeunesse détruite par la disparition de leur Hong Kong natal, mais aussi message identitaire, dépassant la simple allusion du titre. Assez brutal sur sa composition, parfois même violent, notamment sur son montage, parfois d’une intelligence folle et à d’autres instants plus paisible, sorte de Roméo&Juliette contemporain voilà ce qu’est Made in Hong Kong. Mais reste qu’il loupe parfois le coche, montrer une violence nihiliste et sans aucune cohérence devient parfois certes impressionnant, mais peut aussi devenir ridicule. Ainsi si certaines scènes sont dotés d’une force humaine folle, le passage dans le cimetière étant indéniablement le plus beau, le reste a parfois tendance à jouer la carte de la surenchère. Alors que pourtant, c’est dans le sombre que le film excelle, dans la pitié qui ne nait pas une seconde pour ses personnages, mais dans la compréhensions qu’ils façonnent. Que ce soit le faible ou le fort dont les rôles ne semblent pas être fixés par une certaine règle sociale habituelle, ou la belle Ah Ping, source du conflit et des événements. Reste que chaque élément garde une importance, même symbolique, sauf peut être les problèmes nocturnes du personnage, qui, semblerait-il, soit la seule source du questionnement incessant de Mi-Aout à la jeune suicidée, se transformant peu à peu en une tirade complexe sur la vie, et sur sa perte.

Il n’empêche que ce premier film de la trilogie de Fruit Chan dérive avec une habilité impressionnante sur la noirceur, la poésie ou l’espoir, Mi-Aout semble condamné d’avance, le réalisateur ne lui laissant que de faux espoirs, ou le décalant encore un peu plus de la génération dont il fait lui même parti.

Titre Français : Made in Hong Kong
Titre Original : Xianggang zhizao (香港製造)
Réalisation : Fruit Chan
Acteurs Principaux : Sam Lee, Neiky Yim, Wenbers Li
Durée du film : 01h40min
Scénario : Fruit Chan
Musique : Lam Wah-chuen
Photographie : Lam Wah-chuen et Sing-Pui O
Date de Sortie Française : 6 Octobre 1999

Les Films de MrLichi

Rebelle de Kim Nguyen [Compétition Internationale]

Avis à venir…

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[PARIS CINEMA] Jours 3&4 – Sabres, Rires et Hypnose /paris-cinema-jours-34-sabres-rires-et-hypnose/ /paris-cinema-jours-34-sabres-rires-et-hypnose/#comments Tue, 10 Jul 2012 15:44:01 +0000 /?p=5454

Les Films de MrLichi

The Sword de Patrick Tam [Hong Kong à l'honneur]

Un vieillard. Son épée : Étoile de Glace. Ce premier : disparu. Cette seconde : convoitée. Par qui ? Par deux homme, l’un pour perfectionner son pouvoir personnel, l’autre pour défier son ancestral propriétaire et tester sa vaillance.
The Sword est un Wu xia pian on ne peut plus classique, une sorte de quête entre le bien et le mal avec cette fameuse épée à la fois témoin et objet de l’affrontement des deux hommes.
Avec un film d’une ingéniosité rare, Patrick Tam se prend au sérieux comme jamais, et ce qui peut paraître comme ridicule devient du génie. Dans ses combats aux chorégraphies envolées, la notion de corps est à la limite de la disparition. Aussi improbable que cela puisse paraître, les hommes semblent être absents, seuls leurs uniformes subsistent, en témoignent les bruitages incessants de draps battus par le vent.
La notion d’anoblissement humain atteint son paroxysme dans un combat final dantesque, alliant passages d’un raffinement extrême à quelques plans risibles malgré eux. Portés par des bonds virevoltants, les sabres s’entrechoquent. Les combats, sans merci, s’effectuent dans les règles de l’art. Les affrontements au sabre sont tout bonnement virtuoses, et ne tiennent absolument pas compte de la notion de ridicule, le genre ne s’y prêtant finalement pas.
A cela s’ajoute une romance assez mélancolique et poétique du héros, portée par une musique entêtante, surtout lorsque celle-ci est utilisée comme thème principal tout le long du film, que le ton soit lyrique ou dramatique.
Malgré des passages parfois absurdes, The Sword possède un charme incroyable qui en fait un classique inratable du genre.

Critique complète à venir prochainement.

Titre Français : The Sword
Titre Original : Ming jian
Réalisation : Patrick Tam
Acteurs Principaux : Qiqi Chen, Adam Cheng, Norman Chu
Durée du film : 01h25
Scénario : Clifford Choi, Ying Huang, Shing Hon Lau, Tianci Liu, Zigiang Lu, Patrick Tam
Musique : Joseph Koo
Photographie : Billy Wong
Date de Sortie Française : inconnue / 14 Août 1980 (Hong-Kong)

The Private Eyes de Michael Hui [Hong Kong à l'honneur]

Comédie Hong-kongaise du milieu des années 1970, The Private Eyes, premier film d’une saga ayant pour héros « Mister Boo », semble étrangement très américanisé. Dès l’introduction, l’influence se fait sentir sur des plans successifs de la ville où se déroule le film, comme cela aurait pu se faire avec New-York. Si en soi le film n’est pas mauvais, il est dommage d’avoir décidé d’emprunter des idées à un burlesque déjà-vu. Le comique est incontestablement bon, mais ce genre avait déjà connu ses heures de gloire avec le grands pontes que furent Laurel & Hardy, Charlie Chaplin, et dans une autre mesure Blake Edwards.
Si déphasage il y a, les personnages restent tout de même sympathiques, et les situations prêtent facilement à rire. Entre le détective à la fois antipathique, qui n’hésite pas à transformer le salaire de ses employés en dettes à vie, et aussi naïf et gentil dans le fond; le second paradoxalement maladroit et expert en arts-martiaux; et l’homme de main flegmatique; ces personnalités sont une perche évidente au divertissement de gestes et de situation.
Ainsi, une des scènes hilarantes du film expose le détective s’adonnant malgré lui à une séance de gymnastique un poulet mort à la main. Si le visuel des gags est de mise, le film renferme aussi son message dans un contexte social d’époque. Michael Hui en profite donc pour dénoncer à coup de petites piques la situation des travailleurs dans son pays, et les traitements parfois indignes des patrons à leur égard. Il bénéficie aussi de l’appui de son frère Samuel, dont la chanson principale du film appui ses propos.
Le film a probablement perdu pas mal de crédit à travers le temps (bien des choses ont changé en une trentaine d’années), mais le comique reste finalement assez efficace.

Titre Français : Mister Boo Détective Privé / The Private Eyes
Titre Original : Ban jin ba liang
Réalisation : Michael Hui
Acteurs Principaux : Michael Hui, Samuel Hui, Ricky Hui, Angie Chiu
Durée du film : 01h34
Scénario : Michael Hui
Musique : Samuel Hui
Photographie : Yiu-Tsou Cheung
Date de Sortie Française : inconnue / 16 Décembre 1976 (Hong-Kong)

Chungking Express de Wong Kar-Wai [Hong Kong à l'honneur]

Chunking Express fait partie de ces films dont il semble impossible de parler. Plus qu’un objet cinématographique, le quatrième film de Wong Kar-Wai est une incroyable expérience de cinéma, et poser des mots sur un  ressenti comme celui que ce film nous procure semble dérisoire face à une telle ampleur et une poésie folle.
Dès son introduction, une course-poursuite au ralenti rythmée par une fascinante musique qui nous rattrapera plusieurs fois dans la suite du film, Wong Kar-Wai nous place d’emblée devant un chef-d’œuvre, un film unique en son genre et qui ne ressemble finalement à aucun autre. Cela se maintient d’autant plus dans la construction du récit,en deux parties qui n’ont à aucun moment un quelconque lien, si ce n’est le thème commun. Le but n’est pas de chercher une certaine cohérence narrative, mais bien de provoquer un appel au sens face à ce film d’une troublante beauté.
Dans ces deux complexes histoires d’amour, toutes les émotions passent par l’image. Les silences, les jeux de regard espiègles et parfois enfantins triomphent grâce aux acteurs, qui intègrent parfaitement le scénario et permettent d’aboutir à des scènes absolument fabuleuses où les corps s’expriment, s’appellent dans des séquences mélancoliques mais qui respirent la joie de vivre.
L’expérience n’aurait pu être ultime sans la mise en scène envolée choisie par le réalisateur. Avec sa caméra en mouvement quasi constant, il parvient à capter avec une justesse admirable les émotions et les pensées de ses personnages. Si les romances au cinéma sont souvent difficiles à transcrire et à échafauder, celles de Chungking Express font partie des plus belles qui puissent exister.

Critique complète à venir prochainement.

Titre Français : Chungking Express
Titre Original : Chung Hing sam lam
Réalisation : Wong Kar-Wai
Acteurs Principaux : Brigitte Lin Ching-hsia, Tony Leung Chiu Wai, Faye Wong
Durée du film : 01h37
Scénario : Wong Kar-Wai
Musique : Frankie Chan, Roel A. Garcia
Photographie : Christopher Doyle, Wai Keung Lau
Date de Sortie Française : 22 Mars 1995
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[PARIS CINEMA] Jour 2 – Cycles et Rivalités /paris-cinema-jour-2-cycles-et-rivalites/ /paris-cinema-jour-2-cycles-et-rivalites/#comments Sat, 07 Jul 2012 18:58:51 +0000 /?p=5298

Les Films de MrLichi :

Full Alert de Ringo Lam [Hong Kong à l'honneur]

Full Alert établit un tableau de personnage meurtri, forgé d’un caractère rare. Cet homme, un policier persuadé qu’une banale affaire de meurtre cache finalement une intrigue bien plus imposante, va être le pivot de ce polar d’un pessimisme rare. Noir, parfois même presque clandestin dans sa mise en scène, le film s’affranchit des codes existants pour livrer une enquête sordide. L’ambiance permet au récit de prendre une dimension morbide, où la mort et la survie s’imposent dans un milieu urbain pourtant développé. Les lieux de l’action, minutieusement choisis, s’avèrent malsains, à l’image du film et de l’enquête qu’il déploie.
S’il y a bien une chose absente du film, c’est un certain manichéisme. A aucun moment les personnages se distinguent par leurs décisions, tous sont à la fois d’une cruauté criminelle et animés d’une volonté protectrice envers leurs proches. Chacun possède ses propres démons, leurs esprits semblent torturés par leurs choix de vie et leurs regrets
Petit à petit, Full Alert prend une ampleur grandissante, jusqu’à toucher du doigt les questions existentielles telles que la valeur de la vie, à quel point un homme peut-il se dépasser afin de protéger les siens plus que lui-même,..
Un polar d’une noirceur intense, des personnages terriblement tourmentés, un bijou du cinéma hong-kongais.

Titre Français : Full Alert
Titre Original : Go do gaai bei
Réalisation : Ringo Lam
Acteurs Principaux : Lau Ching-Wan, Francis Ng Chun-Yu, Amanda Lee Aday
Durée du film : 01h38
Scénario : W.K. Lau, Ringo Lam
Musique : Peter Kam
Photographie : Ardy Lam
Date de Sortie Française : 18 Juillet 1997

Les films de Nox :

Tigre et Dragon de d’Ang Lee [Hong Kong à l'honneur]

Tigre et Dragon, le film où le Tigre de l’occident a vaincu sur le Dragon chinois. Car Il s’agit ici avant tout d’une réussite hors-pays d’origine. La réputation du film n’est plus à fonder, renouveau du cinéma de sabre chinois, le Wuxiapian, alors en chute libre et surtout porte grand ouverte aux curieux, Tigre et Dragon n’a pas perdu une ride en une décennie.
Si le travail hallucinant de Yuen Woo-ping est indéniable et que le film ne perd jamais de sa fluidité, c’est avant tout visuellement que Tigre et Dragon mérite sa réputation. Coupant le pont avec le cinéma chinois typique, Tigre et Dragon devient une fresque où les rares contraintes physiques dépassent l’état de simple outil de vengeance, de tremplin à l’action. Car si certains passages semblent d’un d’un mauvais goût certain, c’est car l’on s’arrête au film de combat, la forêt de bambou dépasse littéralement le stade de support, la nature devient élément de la chorégraphie, de légèreté. Ang Lee a transformé ce qui lui servait de base pour en faire un film beaucoup plus personnel, un film hommage qui n’aurait d’impact pas que sur les habitués, mais aussi sur les nouveaux spectateurs. Les personnages sont tous dotés d’un passé, d’une profondeur rendant chaque action fatidique, que ce soit par le travail de Chow Yun Fat ou Michelle Yeoh campant les rôles de Li Mu Bai et Yu Shu Lie, rapidement rejoints par le charme et la complexité du personnage de Zhang Ziyi, Jen Yu.
Mélangeant les sentiments, la poésie de Tigre et Dragon fais mouche, à moins d’être insensible à la beauté visuelle du conte travaillé par Ang Lee et James Schamus ou alors de s’attendre à un film au combat incessant sans une once de contre-poids, il est impossible de ne pas admirer son résultat.

Titre Français : Tigre et Dragon
Titre Original : Wò Hǔ Cáng Lóng (臥虎藏龍)
Réalisation : Ang Lee
Acteurs Principaux : Chang Chen, Zhang Ziyi, Michelle Yeoh
Durée du film : 01h59min
Scénario : Wang Hui-Ling, James Schamus et Kuo Jung Tsai d’après l’oeuvre de Du Lu Wang
Musique : Jorge Calandrelli
Photographie : Peter Pau
Date de Sortie Française : 4 Octobre 2000

Tabou (Tabu) de Miguel Gomes [Compétition Internationale]

Tabu, ou anciennement Aurora, sonne comme la véritable première surprise de ce Festival, déjà présent au Festival de Berlin, sa présence au Paris Film Festival pourrait enfin lui rendre honneur. Tabu est un film qui se découvre dès la première vision comme un récit purgé de toute référence directe, de toute inspiration quelconque ou tout du moins contemporaine, impossible de ne pas penser au cinéma de Murnau, représentant uniquement et avec intelligence la vision seule de l’auteur. Et pourtant ce n’est pas dans l’originalité de sa trame que Tabu brille, Miguel Gomes le disant lui même, l’histoire lui est simplement venu d’idées prises par ci par là. Qui n’a pas déjà vu, lu, l’histoire de l’amour interdit? Découpé en deux parties précédées par un prologue, narrant la vie d’une femme âgée puis de sa jeunesse, le film se dote ainsi de deux partis-pris fondamentalement différents. Volontairement tourné en noir & blanc, sa photo est habité d’une magnificence à chaque plan, la pureté de la mise en scène est in-fine indissociable de la magie de Tabu. Mais c’est dans la structure du récit que l’opposition se crée, dans une première partie le dialogue est omniprésent, illustration factice de cette femme dont la raison semble s’absenter. C’est paradoxalement dans la seconde partie que notre fascination naît réellement, cette seconde partie ne se dote que d’une voix off accompagnant continuellement l’image, alors qu’un certain hermétisme peut malheureusement naitre durant la première moitié du film, gâchant ainsi la totalité du film et nous conviant à un ennui mortel.
Mais si l’accrochage se fait, si l’envie vient, c’est avec envoûtement que l’on découvre cette ôde à la vie, la mort, à la mélancolie accompagnant la vie de l’homme.

Critique complète à venir prochainement.

Titre Français : Tabou
Titre Original : Tabu
Réalisation : Miguel Gomes
Acteurs Principaux : Teresa Madruga, Laura Soveral, Ana Moreira
Durée du film : 02h00
Scénario : Miguel Gomes, Mariana Ricardo
Musique : /
Photographie : /
Date de Sortie Française : 5 Décembre 2012
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Les films de Nox :

TOKYO! de Michel Gondry, Leos Carax & Joon-ho Bong [Hommage Leos Carax]

Tokyo! n’a rien d’un film commun, d’emblée par son approche d’un sujet authentique et banal, et surtout par sa structure. Car Tokyo! est un triptyque derrière lequel on retrouve trois des réalisateurs les plus atypiques de notre génération. Michel Gondry ouvre le bal, suivi par Leos Carax dont la réputation ne semble plus à faire surtout ces derniers temps, et se conclut sur le travail de Joon-ho Bong, à qui l’on doit l’excellent The Host ou le plus récent Mother.
Sur le fond, il faut prendre le concept par des pincettes, ne pas chercher une quelconque cohérence, à part spatiale, car c’est évidemment par la ville que Tokyo! s’exprime. Présenté comme une vision à la fois étrangère, grotesque puis intimiste. Le couple découvre la ville, monsieur Merde représente son égo, et le hikikomori veut la quitter. La ville prend ainsi le rôle du postulat de cité lumière, de la pureté pittoresque puis enfin de l’amante que l’on quitte. Ce n’est pas sans une certaine admiration que l’on ressort de Tokyo!, loin des clichés, ou les utilisant comme repères, c’est un peu face à un documentaire décalé et pertinent que l’on se retrouve.

Critique complète à venir prochainement.

Titre Français : Tokyo!
Titre Original : Tokyo!
Réalisation : Michel Gondry, Leos Carax & Bong Joon-ho
Acteurs Principaux : Ayako Fujitani, Ryo Kase, Denis Lavant, Yu Aoi
Durée du film : 01h47
Scénario : Michel Gondry, Leos Carax & Bong Joon-ho
Musique : Etienne Charry
Photographie : Caroline Champetier
Date de Sortie Française : 15 Octobre 2008

 

DRUNKEN MASTER de Yuen wo ping [Hong Kong à l'honneur]

Il est bien difficile de parler de Drunken Master tout en étant sérieux. Monument de la comédie kung-fu chinoise et pourtant parsemé d’instants véritablement dramatiques, le film reste en revanche surement de loin le meilleur et véritable film lanceur de la carrière de Jackie Chan. Loin d’un sérieux lourd, Drunken Master se veut avant tout comme son sujet, enivrant, se basant sur la surenchère d’un kung-fu d’apparence absurde et qui pourtant est aujourd’hui doté d’une réputation sulfureuse. Les huit enivrés ou la technique de l’homme ivre est bien ce qu’il y a de plus improbable, aussi bien sur le papier que visuellement dans l’histoire des arts martiaux, et pourtant Jackie Chan l’exécute avec une aisance qui transforme le ridicule en une comédie incroyablement efficace.
Jusqu’aux derniers coups face à cet ennemi à la moustache et favoris improbables, c’est le rire qui nous transporte, les coups partant dans un délire à chaque fois éblouit par le suivant. Drunken Master a beau être bien con sur son principe, le fait est qu’aujourd’hui il s’agit d’un culte à ne pas manquer pour tout amateur de kung-fu comédie.

Titre Français : Le Maître chinois
Titre Original : Jui Kuen (醉拳)
Réalisation : Yuen Woo-ping
Acteurs Principaux : Jackie Chan, Yuen Siu-tien, Hwang Jang Lee
Durée du film : 01h50
Scénario : Lung Hsiao, Ng See-yuen & Yuen Woo-ping
Musique : Chow Fu-liang
Photographie : Chang Hui
Date de Sortie Française : 1978

 

THE KING OF PIGS de Yeun Sang-Ho [Compétition Internationale]

Premier film de la compétition, première déception. Si le cinéma coréen a su faire sa place, de manière méritée, le pays souffre toujours de certaines lacunes en termes d’animation, sous genre traité comme un média réservé aux les enfants. The King of Pigs veut se défaire de ce moule, veut nous faire voir un côté macabre et violent que le cinéma live coréen sait magnifier à l’extrême. Mais voilà, si certaines idées peuvent émerger, ces dernières se font écraser avec rapidité par la montagne de défauts que le film tire derrière lui tel un boulet. Car tout n’est pas à jeter dans The King of Pigs, ce n’est pas pour rien qu’il attire l’œil par ici, et que ça présence à la Quinzaine des Réalisateurs n’est pas aberrante. Mais voilà, si sur son support le premier film de Yeon Sang-Ho présente de base de grosses lacunes visuelles, action souvent brouillonne, visuels graphiquement pauvres et animation ébranlée par un budget ridicule, c’est surtout par son argumentation unilatérale que The King of Pigs pèche.
Tout y est foncièrement mauvais, tout n’est que rage, mort, la société est ici une structure reposant uniquement sur la violence la plus primaire et animale de l’homme. Faire preuve d’autant de dépression et d’auto-destruction ampute tout sentiment au spectateur, ce n’est finalement qu’un condensé d’atrocité, de violence, tout cela appuyé par des twists au final tous plus improbables les uns que les autres, comme si c’était dans le repenti qu’il cherchait à nous faire suivre son histoire. Mais le manque d’opposition, la linéarité du récit font que le film se perd, s’enlise dans d’autres délires visuels plus source de migraines que de fascination quelconque.

Critique complète à venir prochainement.

Titre Français : The King of Pigs
Titre Original : Dae gi eui wang (돼지의 왕)
Réalisation : Yeun Sang
Acteurs Principaux : Yang Ik-June, Kim Kkobbi, Kim Hye-Na
Durée du film : 01h37
Scénario : Lung Hsiao, Ng See-yuen & Yuen Woo-ping
Date de Sortie Française : N/A

 

Les films de MrLichi :

LE SYNDICAT DU CRIME [Hong Kong à l'honneur]

Troquer les sabres contres des armes à feu et nous offrir des gunfights extrêmement travaillés, tel était le pari lancé pour Le Syndicat du Crime. Grâce à Tsui Hark, John Woo réalise ici le film qui va donner naissance à un véritable style personnel, qui sera bien sûr reconnaissable par la suite.
La tentation semble grande, mais il paraît en définitive impossible de qualifier Le Syndicat du Crime de film « kitsch ». En effet, avec ses effets visuels détonnants et ses raccords parfois douteux, John Woo n’a pas peur d’exposer sa vision foutraque du monde de la mafia.
Tant de petites chose s’ajoutent et se complètent, tels ces fameux ralentis, qu’il aboutit à dégager un charme non négligeable de sa pellicule. Et pour ses débuts, Chow Yun-Fat transcende son rôle de héros de la pègre, vivant une amitié extraordinaire avec son complice, et qui sera pourtant mise à rude épreuve face à son frère de sang, engagé dans la police.
 Quand la violence est prétexte à des scènes en slow-motion, les combats armés prennent une dimension plus héroïque et dramatique, signe d’une amitié indéfectible en toutes situations, malgré les hauts et les bas. Non ce n’est pas kitsch, ce film est un genre à lui seul, et il s’avère diablement efficace.

Titre Français : Le Syndicat du Crime
Titre Original : Ying hung boon sik (英雄本色)
Réalisation : John Woo
Acteurs Principaux : Leslie Cheung, Chow Yun-Fat, Emily Chu
Durée du film : 01h35
Scénario : John Woo, Suk-Wah Leung, Hing-Ka Chan
Musique : Joseph Koo
Photographie : Wing-Hung Wong
Date de Sortie Française : 21 Juillet 1993
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